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Les verts et le nucléaire : le pouvoir de nuire

janvier 27, 2023 10:27, Last Updated: janvier 27, 2023 10:27
By Thierry Benne

En effet, il s’en est fallu d’un rien que le parti des Verts ne raye d’un trait la politique énergétique de la France, celle que des gens sérieux et intelligents avaient mis un demi-siècle à élaborer, à construire et à conduire patiemment avec l’argent des Français.

 I –Nous venons d’éviter le dernier pas avant l’abîme

À peine deux ou trois décennies auront suffi pour qu’en s’accolant avec l’Allemagne au mépris des intérêts propres de leur pays, ces idéologues verts ébranlent notre outil nucléaire en menaçant même de le jeter à bas. Avec – quelle  honte! –  l’appui coupable des derniers Présidents de la République, pour qui les alliances électorales l’ont visiblement emporté sur l’intérêt du pays. Mais c’est juste au terme de son premier mandat, en s’apercevant in extremis que la « transition énergétique » qu’on lui vendait n’était que la voie la plus directe pour une « perdition énergétique » assurée, que le Chef de l’État a brusquement rebroussé chemin pour rejoindre la voie du bon sens. Il était temps !

II – Un incontestable pouvoir de nuire

Mais que de dégâts entre-temps, que de coups fourrés, que d’occasions manquées :

1 – En 1997, l’abandon en eaux troubles de Superphénix, prototype de surgénérateur soumis à trop d’aléas, d’hésitations, de conflits et de contradictions pour pouvoir aboutir;

2 – La trahison impardonnable de la dame Voynet qui, alors qu’elle était ministre du Gouvernement Jospin, s’était vantée d’avoir en 2000 réussi à saborder les contributions européennes au financement de notre industrie nucléaire. Moins de deux décennies plus tard, naîtra sous la pression des Allemands le système de tarification le plus stupide du monde, spécialement créé pour couler EDF…

3 – Dans la course au tout renouvelable, nos écologistes ont oublié que, non pilotable, il ne produit que le quart du temps, cependant que les éoliennes polluent en permanence tous les paysages ruraux – sauf au large du Touquet – et qu’avec leurs effluents toxiques, leurs socles de 1 500 tonnes et plus s’incrustent définitivement dans des sols que, la bouche en cœur, nos écologistes prétendent préserver de l’artificialisation.

4 – En 2018, le lâchage brutal par l’actuel Président du système Astrid, qui devait assurer pour plusieurs siècles l’indépendance énergétique du pays en permettant de recycler les déchets nucléaires, ce dont bien entendu les ténors verts ne veulent  à aucun prix, puisque cette horrible chose les  prive de leur stratégie favorite basée sur la peur et l’ignorance du pays.

5 – La fermeture en 2020 de Fessenheim, aux dires des spécialistes, n’était nullement indispensable, mais elle permit aux Verts de fêter avec Madame Borne  ce nouveau coup porté à la filière nucléaire de leur propre pays, avec l’appui de leurs frères d’Outre-Rhin,  les Verts Fumée, qu’ils laissent lâchement empuantir toute l’Europe à partir de  leurs centrales à charbon et à lignite.

6 – Leurs efforts partisans ont redoublé  encore ces derniers mois, ils ont notamment trépigné auprès du Parlement européen, mais en vain , pour tenter une nouvelle fois d’écarter le nucléaire des énergies convenables et éligibles aux concours européens.

7 –  La violence et la récurrence des affrontements anti-bassines, visant à  empêcher les ruraux de réserver l’eau des pluies pour les saisons sèches, en dit long à la fois sur l’autoritarisme absurde de ce mouvement et son incompréhension profonde de tout ce qui touche le monde rural.

8 – Enfin, on ne saurait passer sous silence les exploits les plus récents de ces commandos qui, après diverses intrusions sur les sites nucléaires, viennent de franchir un nouveau cap en faisant des usines Lafarge une nouvelle ZAD, l’acception de « zone à détruire » prenant peu à peu le relais de l’ancienne « zone à défendre ». Pour garder la main avec leurs méthodes de voyous, ils ont  même entrepris de maculer plusieurs  ministères, parce qu’à leur goût les réformes promises n’avançaient pas assez vite…

Et à regarder tout le chemin parcouru depuis les temps prospères, où notre industrie nucléaire suscitait une vive admiration chez les uns, en même temps qu’une jalousie crispée chez les autres, on comprend mieux tout le mal que ces énervés ont fait au pays, en poursuivant inlassablement leurs phantasmes de remplacer un nucléaire précisément pilotable par de l’éolien ou du solaire foncièrement capricieux, largement venus de l’étranger , avec des financements dont la clarté n’est pas la vertu première et tout en requérant le relais constant d’importantes énergies fossiles.

III – Le silence, ce n’est pas leur fort

Alors, après tous ces méfaits, après toutes ces attaques portées contre l’intérêt national et dont on voit actuellement poindre les néfastes conséquences, tout autre qu’eux à leur place, aurait la décence de se taire pour essayer de se faire oublier. Visiblement pas eux: leurs choix  catastrophiques en bandoulière, ils viennent même de nous resservir les recettes éculées de la dénatalité et de la décroissance, dont ils font leur miel d’apprentis sorciers en mal d’inspiration.

La schizophrénie verte

Quand les Verts se saisissent d’un problème, ils en écartent  d’abord tout ce qui les dérange. Ce sont des spécialistes des bilans sans passif et des comptes de résultat sans charges. Leur credo, c’est que l’homme est un fléau pour la terre (la faute au miroir sans doute?) et qu’il suffit de réduire les populations pour que Gala se porte beaucoup mieux.

1 – LA DÉNATALITÉ: Quelle idée superbe!  Nul doute qu’avec la suppression de nos 700 à 800 milliers de naissances – soit 0,50% du total annuel des quelque 150 millions de  naissances dans le monde, nous allons avec nos petits bras sauver la planète. Mais comment allons-nous nous  y prendre pour priver d’enfants ceux qui en désirent, la Chine sera-t-elle  notre  modèle? Nos nouveaux Hérodes ont-ils réalisé que leur solution, c’est celle du désespoir, le renoncement définitif à un monde meilleur, avec à la clef la suppression immédiate de toute immigration, puisque si nous n’avons plus le droit d’engendrer nos propres enfants, ce n’est pas pour continuer d’accueillir  des hordes d’étrangers, qui nous posent tant de problèmes ?

2 – LA DÉCROISSANCE: Bien sûr, il ne s’agit pas de ramener immédiatement notre PIB national par habitant au niveau de celui du Bangladesh, mais quelle extase de nous laisser glisser dans la compétition internationale jusqu’à des profondeurs , dont nous ne reviendrons jamais! Il est quand même navrant de devoir rappeler à des adultes munis du droit de vote que la croissance ne se réduit pas à l’émergence de quelques fortunes hors normes (mais rarement sans talent), et qu’on n’a pas encore trouvé de meilleur moyen de réduire la pauvreté dans le monde, de lutter contre la faim, de mieux soigner les gens et de faire bénéficier de l’enseignement un public sans cesse plus large, quelque ingrat qu’il puisse être.

Mais à la limite, le sens de ce qu’ils disent importe peu, l’essentiel c’est qu’on parle de leurs petites personnes et si possible qu’on en parle tout le temps.

 IV – Quand donc vont-ils  cesser d’emmerder les français?

Plus sérieusement et en reprenant le conseil d’un homme à la sagesse corrosive, quand donc comptent-ils cesser d’emmerder les Français? Avec le pouvoir qui les a servilement flattés, les Verts portent – sans du tout l’assumer-  la responsabilité de la mise en péril de notre souveraineté énergétique. Les Français en ont plus qu’assez de leurs incartades et de leurs sinistres pitreries. Depuis deux ou trois décennies, inlassablement, ils ont tenté de torpiller la France, notamment auprès de l’Europe. Mais aujourd’hui de grâce, à défaut d’élégance, qu’ils aient au moins la décence de se faire oublier quelque temps. On connaît désormais parfaitement leur pouvoir de nuire, mais la nouveauté, c’est que de plus en plus de Français, auxquels la crise actuelle vient enfin d’ouvrir les yeux, ne supportent plus – et même plus du tout – leurs pitoyables gesticulations, qui risquent de nous renvoyer cet hiver à l’ère de la lampe à huile.  Nos compatriotes  viennent enfin  de réaliser qu’avec le concours de l’Europe, malade d’une concurrence dévoyée et qui lui échappe, les Verts s’apprêtent à ruiner toute notre industrie automobile en la plaçant sous la dépendance directe de l’étranger, après avoir envoyé à la casse plusieurs dizaines de millions de véhicules en parfait état de marche. Mais en plus – rien n’est trop beau – le pouvoir  vient de décider de sortir rapidement du marché locatif plus de cinq millions de logements, dans un pays à qui il en manque déjà beaucoup. Il est vrai que la démarche  (on n’ose parler de réflexion!) s’insère parfaitement dans la pensée woke, celle pour laquelle le plus urgent, c’est de contester, de détruire, de raser tout: cultures, élevage, bâtiments,  monuments, liberté de pensée, liberté de transport, liberté de procréer, respect du contradictoire, beauté des paysages, traditions séculaires,  sens de l’histoire, souveraineté  énergétique, patriotisme  etc.

Mais avant d’enfourcher toutes ces chimères vertes, la France a pour devoir premier de faire en sorte que les Français d’aujourd’hui continuent à vivre, à dormir, à manger, à se soigner, à apprendre, à produire, à s’équiper  et à se déplacer… Car, maintenant sous prétexte de changements climatiques indéniables (mais dont l’alternance remonte   à la nuit des temps, bien avant l’arrivée de l’homme…), leurs exigences insensées commencent à plomber gravement nos finances. Désormais,  il faut cesser de leurrer les Français: les rêves et les derniers ukases écologiques de Madame Rousseau et consorts vont leur coûter très cher!  Si cher qu’ils seront promptement sommés de choisir entre des mirages qui les mèneront droit à la faillite et leur survie. Gouverner, c’est prévoir…n’est-ce pas?

Article écrit par Thierry Benne, avec l’aimable autorisation de l’IREF.

L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.

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