OPINION

Xi Jinping prépare la Chine communiste à la guerre

avril 18, 2023 17:37, Last Updated: avril 29, 2023 18:23
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En marge d’un discours à la fin du mois de mars à l’occasion de sa réélection à la tête de l’Empire du Milieu, Xi Jinping a annoncé qu’il prépare son pays à la guerre. Les Occidentaux doivent-ils s’inquiéter pour Taïwan et pour eux-mêmes ?

La réélection de Xi et un discours plus agressif

Le 10 mars dernier, le leader chinois a obtenu un troisième mandat à la suite du vote des députés de l’Assemblée nationale populaire après avoir réalisé un score soviétique : 2952 voix en sa faveur, aucune voix contre et zéro abstention. Au pouvoir depuis novembre 2012, Xi Jinping a été réélu pour cinq ans et a mis fin définitivement à la limite des deux mandats présidentiels autorisés par la Constitution. Ce vote ne fait que conforter Xi Jinping dans sa position de grand leader. Ce dernier avait déjà obtenu lors du congrès du Parti communiste (PCC) en octobre 2022, une prolongation de cinq ans au poste de secrétaire général du PCC, mais aussi de la part de la commission militaire centrale.

À travers quatre discours prononcés au parlement, il a opté pour une sémantique plus agressive, annonçant qu’il « prépare la Chine à la guerre » et appelant ses généraux à « oser se battre ». « Dans la période à venir, les risques et défis auxquels nous faisons face vont devenir de plus en plus sérieux », a-t-il ajouté. Il n’a pas manqué de désigner les Occidentaux « menés par les États-Unis » qui ont mis en place, selon lui, « une politique d’endiguement, d’encerclement et de répressions contre la Chine ».

Ces déclarations, au-delà de leur côté plus agressif, peuvent être aussi interprétées comme une réaffirmation des engagements voire des promesses faites par Xi depuis des années, notamment trois : réaliser le rêve chinois, réunifier l’Empire du Milieu et faire de la Chine la première puissance mondiale.

Pékin renforce ses alliances

Le ton plus guerrier employé par Xi intervient dans un contexte de tensions internationales, de conflit russo-ukrainien mais aussi de rapprochement toujours plus affirmé entre Pékin et Moscou.

Le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, a reçu son homologue chinois ce 21 mars avec beaucoup de faste. On a alors parlé de « voyage d’amitié, de coopération et de paix ». Les deux dirigeants en avaient alors profité pour délivrer un communiqué acide dans lequel les États-Unis y sont décrits comme un « danger pour la paix ». Le communiqué reproche aussi aux Américains de vouloir « déployer des missiles dans plusieurs pays du monde afin de conserver un avantage militaire unilatéral ». Tout a été fait et dit pour rapprocher les deux empires. Xi Jinping n’a pas seulement conforté ses liens avec la Russie mais aussi avec le Brésil, autre pays émergent. Plus récemment, les 13 et 14 avril, le président brésilien, Luiz Inácio Lula Da Silva était reçu par Xi Jinping à Pékin dans le cadre d’une visite officielle. « Les États-Unis doivent cesser d’encourager la guerre et commencer à parler de paix », a déclaré Lula à la fin de sa visite d’État en Chine, confirmant ainsi son alignement sur la position chinoise.

Ces rencontres entre Xi et ses homologues russe et brésilien n’ont rien d’anodin et ont de quoi inquiéter. Elles sont révélatrices d’un comportement d’un chef d’État en pleine préparation de conflit, et qui par conséquent a besoin d’alliés de poids avant de démarrer une guerre, notamment l’invasion de Taïwan. On peut aussi noter la forte capacité qu’à Xi Jinping à influencer les chefs d’États qu’il rencontre, comme en témoignent les propos assez surprenants du président français, Emmanuel Macron, tenus juste après sa visite officielle en Chine — quelques jours avant celle de Lula — dans lesquels il invite l’Europe à ne pas être « suiviste » vis-à-vis des États-Unis.

Les faiblesses de la Chine demeurent

Cependant, l’Empire du Milieu n’est pas sans faiblesses. La Chine, contrairement à l’Occident n’est pas réellement sortie de la crise sanitaire du Covid-19. La fin de la politique ultrastricte du « zéro Covid » en novembre 2022 a engendré un grand nombre de décès et la crise sanitaire de manière générale a considérablement affaibli la crédibilité de la Chine à l’international.

De plus, ses atteintes répétées aux droits de l’Homme et en particulier la persécution des Ouïghours n’améliorent pas son image. Elle demeure très impopulaire en Occident. Selon un sondage du Pew Research Center sorti en 2020, 73 % des Américains ont une mauvaise opinion de la Chine. Ils sont 70 % en France. Enfin, l’invasion de Taïwan reste aussi incertaine. Même si la Chine a largement renforcé son armée ces dernières années, une invasion de l’île exige des moyens matériels et financiers énormes, et Pékin souffre de quelques lacunes en termes de marine.

En somme, Xi ne pourra peut-être pas, en tout cas pour l’instant, tenir ses promesses.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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