ÉTATS-UNIS

YouTube revient sur sa politique de censure des allégations de vol des élections de 2020

juin 4, 2023 5:00, Last Updated: juin 4, 2023 10:02
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YouTube a reconnu avoir décidé de faire marche arrière en ce qui concerne sa politique de censure des contenus relatifs aux élections américaines. La plateforme a annoncé qu’elle ne supprimerait plus les messages remettant en cause les résultats de l’élection présidentielle de 2020, y compris les allégations de fraude électorale généralisée.

L’entreprise a fait cette annonce dans un billet de blog vendredi, environ deux mois après avoir rétabli le compte YouTube de l’ancien président Donald Trump.

Le compte de M. Trump sur YouTube avait été suspendu à la suite de l’intrusion dans le Capitole le 6 janvier, l’ancien président affirmant que l’élection de 2020 avait été volée.

La politique de « désinformation électorale » de Youtube a été mise en place en décembre 2020 et l’entreprise a expliqué avoir supprimé des dizaines de milliers de vidéos sur ce sujet pendant toute cette période. 

« Nous avons mûrement réfléchi avant de faire ce changement », a déclaré YouTube, citant un « paysage modifié » dans lequel la campagne électorale de 2024 bat son plein, et a expliqué que la suppression de contenus liés aux élections pourrait étouffer le discours politique.

« Dans le contexte actuel, nous estimons que si la suppression de ce type de contenu peut permettre de lutter contre la désinformation, cela peut aussi avoir pour effet involontaire de restreindre le discours politique sans réellement parvenir à réduire de manière significative le risque de violence ou d’autres préjudices dans le monde réel », a déclaré la société.

YouTube s’est engagé à ne plus supprimer les contenus qui soutiennent que « des fraudes, des erreurs ou des dysfonctionnements généralisés se sont produits lors des élections présidentielles américaines de 2020 et d’autres années ».

Cependant, sa politique de lutte contre la désinformation électorale n’est qu’un moyen parmi d’autres pour YouTube de façonner les discussions politiques, d’autres éléments de sa machine de modération des contenus étant toujours en place.

« Nous veillons à ce que les internautes qui viennent sur YouTube pour y chercher des informations sur les élections voient des contenus provenant de sources autorisées figurer en bonne place dans les recherches et les recommandations », a déclaré la société, précisant qu’il s’agissait là d’un aspect de sa politique de contenu qui ne changeait pas.

Les grandes lignes de la politique de YouTube en matière de désinformation électorale restent également inchangées, l’entreprise affirmant qu’elle continuera à supprimer les contenus qui induisent les électeurs en erreur quant à la date, au lieu, aux moyens ou aux conditions d’éligibilité pour voter.

YouTube continuera à sévir contre les « fausses affirmations susceptibles de décourager matériellement le vote, y compris celles qui contestent la validité du vote par correspondance », ainsi que contre les contenus qui appellent les gens à « interférer avec les processus démocratiques ».

Dans une autre mise en garde, Youtube a expliqué que leur politique risquait d’évoluer en même temps que le cycle électoral de 2024.

« Nous resterons vigilants pendant le déroulement des élections, comme nous l’avons fait en 2020 puis en 2022 », a déclaré YouTube. « Nous disposons d’une équipe spécialisée dans les élections, composée de nos équipes Intelligence Desk, Trust & Safety et Product, qui surveille l’évolution de la situation en temps réel et apporte des modifications à notre stratégie le cas échéant. »

YouTube et d’autres réseaux sociaux ont été accusés de partialité politique par les conservateurs et ont essuyé des critiques pour avoir restreint la liberté d’expression.

Censure pure et simple

Le candidat républicain à la présidence, Vivek Ramaswamy, a récemment accusé la plateforme de réseaux sociaux LinkedIn d’ingérence électorale après qu’elle a temporairement verrouillé son compte pour des commentaires qu’il a faits sur l’administration Biden et le changement climatique.

« L’ingérence électorale de Big Tech a commencé », a écrit M. Ramaswamy dans un message sur Twitter le jour où son compte LinkedIn a été verrouillé, qualifiant cette décision de « censure pure et simple ».

LinkedIn a par la suite déclaré à Epoch Times que le compte de M. Ramaswamy avait été restreint « par erreur » et qu’il avait été réactivé.

M. Ramaswamy a vivement critiqué ce qu’il considère être une collusion entre les grandes entreprises technologiques et le gouvernement fédéral.

Elon Musk, qui se décrit comme un « absolutiste » de la liberté d’expression et qui a repris Twitter l’année dernière en s’engageant à faire disparaître les partis pris politiques de la plateforme et à la rendre plus équilibrée, a récemment abordé la question des contenus qui font état de fraudes lors des élections de 2020.

Lors d’une récente interview sur CNBC, il lui a été demandé si Twitter allait cibler les affirmations selon lesquelles l’élection de 2020 était « truquée » ou « volée » via les « notes de la communauté » ou par d’autres moyens.

« Pour être clair, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une élection volée », a répondu M. Musk, avant d’ajouter que selon lui il y a eu des fraudes électorales en 2020.

« De la même manière, si quelqu’un veut dire qu’il n’y a jamais de fraude électorale nulle part, c’est évidemment faux. Si 100 millions de personnes votent, la probabilité que la fraude soit nulle … est nulle », a ajouté M. Musk.

Elon Musk a ajouté qu’il était important de trouver un équilibre juste dans les discussions sur l’intégrité des élections en reconnaissant qu’il y aura une quantité non nulle de fraude sans pour autant affirmer que « la fraude était suffisante pour changer le résultat ».

Sur cette photo d’illustration, un écran de téléphone affiche une photo d’Elon Musk avec le logo de Twitter en arrière-plan, à Washington, le 4 octobre 2022. (Olivier Douliery/AFP via Getty Images)

Trump est catégorique : les élections de 2020 ont été « truquées » 

Lors d’une récente émission en public sur CNN, Trump a réitéré son point de vue selon lequel les élections de 2020 ont été volées.

L’ancien président a déclaré qu’il avait obtenu des résultats « fantastiques » en 2020, faisant « bien mieux » qu’en 2016 avec 12 millions de voix de plus.

« Quand on regarde ce résultat et ce qui s’est passé pendant cette élection, à moins d’être très stupide, on voit ce qui s’est passé », a déclaré Trump.

« C’était une élection truquée, et c’est une honte que nous ayons dû en passer par là. C’est très mauvais pour notre pays. Partout dans le monde, ils ont regardé et ils ont vu exactement ce que tout le monde a vu », a -t-il poursuivi.

L’ancien président Donald Trump s’exprime lors d’une émission en direct sur CNN au St. Anselm College à Manchester, N.H., le 10 mai 2023, dans une capture d’écran de la vidéo. (CNN/Capture d’écran via Epoch Times)

Trump a souligné que le scandale des « dossiers Twitter » a révélé une collusion manifeste entre le FBI et Twitter pour supprimer l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden pendant la période précédant l’élection, ce qui, selon Trump, « a fait une grande différence ».

Le septième volet des dossiers Twitter approuvés par Musk révèle qu’il y a eu un « effort organisé » de la part des autorités fédérales chargées de l’application de la loi pour cibler les entreprises de réseaux sociaux qui ont publié l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden, initialement publiée par le New York Post.

À l’approche des élections de 2020, le New York Post a publié un article sur un ordinateur portable abandonné dans un atelier de réparation d’ordinateurs qui a appartenu à Hunter Biden et qui contenait des courriels suggérant que le candidat de l’époque, Joe Biden, était au courant des transactions commerciales de son fils à l’étranger et qu’il aurait même été impliqué.

L’article du New York Post intitulé « Smoking-gun Email Reveals How Hunter Biden Introduced Ukrainian Businessman to VP Dad » a été publié le 14 octobre 2020.

Twitter a d’abord empêché le partage de l’article pendant 24 heures avant de revenir sur sa décision. Cependant, l’histoire n’a pas été autorisée à être partagée sur la plateforme pendant plusieurs semaines, la politique de Twitter de l’époque exigeant que l’auteur de l’article supprime son tweet puis le publie de nouveau.

Des sondages ont montré que si le public avait eu connaissance de l’histoire supprimée avant l’élection, cela aurait pu coûter à Joe Biden plusieurs points de pourcentage d’électeurs – peut-être suffisamment pour faire échouer son élection à la Maison-Blanche.

« Dans Twitter Files #7, nous présentons des preuves indiquant un effort organisé de la part de représentants de la communauté du renseignement (IC), visant des cadres supérieurs de sociétés d’information et de réseaux sociaux, pour discréditer les informations divulguées sur Hunter Biden avant et après leur publication », a écrit l’auteur Michael Shellenberger, qui a publié des captures d’écran le 19 décembre 2022 montrant apparemment des échanges de messages entre de hauts responsables de Twitter et le FBI en octobre 2020.

Le FBI a déclaré à Epoch Times, dans un communiqué envoyé par courriel, qu’il n’avait fait qu’émettre des avertissements généraux à Twitter au sujet de l’ingérence électorale étrangère et qu’il n’avait jamais fait pression sur la plateforme pour qu’elle supprime l’histoire du portable de Hunter Biden.

Le président Joe Biden, avec son fils Hunter Biden, arrive à la base de la Garde nationale aérienne de Hancock Field à Syracuse, N.Y., le 4 février 2023. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images)

Avertissement de piratage et de fuite

D’anciens cadres de Twitter ont admis avoir commis une erreur en bloquant l’article sur l’ordinateur portable de Hunter Biden, mais ont nié avoir subi des pressions de la part des forces de l’ordre pour supprimer l’article.

Pourtant, des documents déposés auprès de la Commission électorale fédérale (FEC) montrent que le FBI a explicitement averti Twitter d’une « opération de piratage et de fuite impliquant Hunter Biden » avant l’élection présidentielle de 2020.

L’ancien responsable de l’intégrité des sites de Twitter, Yoel Roth, a fait ces remarques dans une déclaration signée adressée le 21 décembre 2020 au Bureau de l’examen des plaintes et de l’administration juridique de la FEC au nom de Twitter.

Il a déclaré dans la déclaration jointe que le FBI lui avait dit, lors d’une série de réunions avant l’élection de 2020, que l’agence les avait mis en garde contre la menace de documents piratés distribués sur les plateformes de réseaux sociaux.

« On m’a dit lors de ces réunions que la communauté du renseignement s’attendait à ce que des personnes associées à des campagnes politiques fassent l’objet de piratages informatiques et que le matériel obtenu par ces piratages serait probablement diffusé sur les plates-formes de réseaux sociaux, y compris Twitter », a-t-il déclaré.

« J’ai également appris lors de ces réunions qu’il y avait des rumeurs selon lesquelles une opération de piratage et de fuite impliquerait Hunter Biden », a-t-il ajouté.

Selon lui, l’équipe chargée de l’intégrité du site de Twitter avait déterminé que les articles du New York Post sur l’ordinateur portable contrevenaient aux règles de la plateforme en matière de piratage. Twitter avait donc pris des mesures pour supprimer la diffusion des articles en question.

Il a par la suite reconnu que Twitter avait commis une erreur en supprimant l’article sur l’ordinateur portable de Hunter Biden.

Gary Bai a contribué à cet article.

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