Cet agriculteur de Mayenne travaille 7 jours sur 7 depuis 15 ans… pour 500 euros par mois

Par Nathalie Dieul
29 juin 2022 23:02 Mis à jour: 29 juin 2022 23:02

À Villaines‑la‑Juhel en Mayenne, Sébastien travaille tous les jours pendant près de 14 heures dans la ferme laitière dont il est l’associé. Il n’a jamais un jour de congé mais malgré son travail acharné, il a vu ses revenus diminuer jusqu’à n’atteindre que 500 euros par mois.

Dans un reportage de Zone interdite, on peut découvrir le quotidien de cet agriculteur de 37 ans. Associé avec sa mère depuis 15 ans à Villaines‑la‑Juhel, Sébastien commence sa journée à 6 heures du matin avec la traite de ses 80 vaches normandes. « On aimerait une grasse matinée de temps en temps, ce serait appréciable », confie‑t‑il à la caméra.

Passionné par son métier, le producteur laitier est toutefois inquiet pour l’avenir de sa ferme et celui de sa famille. Malgré un travail acharné et des journées de près de 14 heures qui ne lui laissent presque pas de temps pour voir ses deux enfants, il n’arrive à se dégager qu’un revenu de 500 euros. Sans le salaire de secrétaire de sa femme (1500 euros net par mois), la famille n’arriverait pas à joindre les deux bouts et à payer l’emprunt de sa maison.

Le prix du lait qui n’augmente pas depuis des décennies

Le prix du lait est fixé par une coopérative et n’a pas augmenté depuis des décennies, alors que le prix de la vie ne cesse d’augmenter, remarque Sébastien avec tristesse. Résultat : les bénéfices diminuent. « 37, 38 centimes, ce n’est pas suffisant. On couvre nos charges, mais on n’arrive pas à se tirer des revenus décents. »

« Il y a 36 ans, maman, ses payes de lait étaient à ce tarif‑là », s’inquiète l’agriculteur, qui parle d’un ras‑le‑bol du système et de moments de lassitude. « Tu bosses, tu travailles le mieux que tu peux et tu n’as pas un sentiment de reconnaissance. »

La survie de la ferme en jeu

À ces conditions s’ajoute le fait que l’avenir de la ferme est incertain. La mère de Sébastien, Jacqueline, 62 ans, pense prendre sa retraite bientôt. Si le trentenaire n’arrive pas à trouver un nouvel associé, la survie de la ferme est donc en jeu.

Sébastien s’accroche à l’espoir de trouver un nouvel associé pour pouvoir continuer son travail. Il n’arrive pas à envisager de devoir en finir avec sa ferme. « Tous les efforts qui ont été fournis par les différentes générations sur la ferme ne doivent pas tomber dans l’oubli comme ça du jour au lendemain. »

Malgré toutes les difficultés et la fatigue physique apparente, l’agriculteur veut encore y croire parce qu’il est passionné et qu’il aime son métier. Il aime particulièrement faire la traite de ses vaches, qui est pour lui « un contact particulier avec les animaux, et c’est la concrétisation de tout le travail qu’on effectue auprès de nos animaux ».

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