75 ans du débarquement de Provence : Emmanuel Macron lance un appel aux maires pour honorer les héros africains de la Libération

Par Epoch Times avec AFP
15 août 2019 11:30 Mis à jour: 15 août 2019 19:38

Le président a invité les maires à honorer les mémoires des combattants africains en baptisant rues et places des communes françaises.

Installé dans le sud de la France depuis trois semaines, Emmanuel Macron a lancé un appel aux maires de France jeudi à Saint-Raphaël (Var), lors des célébrations du 75e anniversaire du débarquement de Provence, les invitant à honorer les combattants africains en baptisant rues et places des communes françaises.

« La France a une part d’Afrique en elle. Et sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé », a insisté le chef de l’État, à la nécropole nationale de Boulouris, dans le Var, où reposent 464 combattants de la 1ère armée française, en présence des présidents ivoirien Alassane Ouattara et guinéen Alpha Condé et de Nicolas Sarkozy.

Et parce que « ces combattants africains, pendant nombre de décennies, n’ont pas eu la gloire et l’estime que leur bravoure justifiait », M. Macron a lancé « un appel aux maires de France pour qu’ils fassent vivre, par le nom de nos rues et de nos places, par nos monuments et nos cérémonies, la mémoire de ces hommes qui rendent fiers toute l’Afrique et disent de la France ce qu’elle est profondément : un engagement, un attachement à la liberté et à la grandeur, un esprit de résistance qui unit dans le courage ».

Traditionnellement, le 75e anniversaire du débarquement de Provence du 15 août 1944 est l’occasion de saluer la contribution des soldats des anciennes colonies françaises à la Libération. Des 260 000 combattants de la 1ère armée française dirigée par le général de Lattre de Tassigny, la plupart venaient d’Afrique du Nord et subsaharienne.

« Français d’Afrique du Nord, pieds noirs, tirailleurs algériens, marocains, tunisiens, zouaves, spahis, goumiers, tirailleurs que l’on appelait sénégalais mais qui venaient en fait de toute l’Afrique subsaharienne », a énuméré M. Macron : « ils ont fait l’honneur et la grandeur de la France. Mais qui se souvient aujourd’hui de leur nom, de leur visage ? », a-t-il ajouté, alors qu’Alpha Condé a insisté sur la « mémoire partagée du peuple français et africain ».

Emmanuel Macron a également rendu hommage aux résistants ainsi qu’aux combattants des Outre-mer, dissidents des Antilles, Guyanais, Réunionnais, Tahitiens et Néo-Calédoniens.

« La gloire de tous les soldats de la Libération est immense et notre gratitude en retour doit être impérissable. Et nous n’oublierons rien, ni personne », a-t-il promis, invitant la jeunesse à lutter « contre tous les obscurantismes, contre l’ignorance, contre l’oubli aussi ».

Il est « important de réconcilier ces mémoires parce qu’en 1945 (…) on a sorti les combattants africains et, parfois, on a fait une ablation d’une part de notre histoire. Je pense qu’il fallait le redire, et ce sont des moments à la fois de mémoire, de conviction et de réconciliation », a ensuite dit M. Macron à la presse après la cérémonie..

Emmanuel Macron a également salué les anciens combattants. Parmi eux, Richard Imbert, 94 ans, qui a apprécié le discours du président. « On ne parle que des Américains. Les Africains, on les a un peu oubliés. C’est bien qu’on leur donne des noms de rues », a-t-il déclaré.

 

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