Une autre ancienne adolescente transgenre poursuit un prestataire médical pour une double mastectomie subie à l’âge de 13 ans

Par Brad Jones
29 mars 2023 14:33 Mis à jour: 29 mars 2023 14:33

Une femme californienne qui s’est identifiée comme transgenre et qui a subi l’ablation de ses deux seins sains à l’âge de 13 ans intente une action en justice contre les médecins et les professionnels de la santé qui ont pratiqué ou approuvé l’intervention chirurgicale.

Le Dhillon Law Group et LiMandri & Jonna LLP, en collaboration avec le Center for American Liberty, ont envoyé une lettre d’intention (pdf) le 15 mars pour poursuivre le Permanente Medical Group, Inc. et les Kaiser Foundation Hospitals, ainsi que les médecins qui ont pratiqué, supervisé et conseillé l’hormonothérapie et la chirurgie de transition de genre, y compris la « chirurgie de la poitrine ».

La jeune femme de Central Valley, aujourd’hui âgée de 18 ans, est connue sous le pseudonyme de Layla Jane.

Lors d’un rassemblement organisé à l’occasion de la Journée de sensibilisation à la détransition sur les marches du Capitole de Sacramento au début du mois, Layla Jane et d’autres détransitionnistes, dont Chloe Cole, ont dénoncé les politiques californiennes de « soins d’affirmation du genre » qui, selon Layla, favorisent l’accès des mineurs aux bloqueurs de puberté, aux hormones du sexe opposé et aux opérations chirurgicales de transition de genre.

Un détransitionniste est une personne qui a effectué une transition sociale ou médicale de son genre, mais qui a ensuite regretté sa décision et est revenue à son genre de naissance.

Des partisans de la détransition s’expriment sur les marches du Capitole de Californie à Sacramento, le 10 mars 2023. (John Fredricks/Epoch Times)

Chloe Cole, qui a subi une double mastectomie à l’âge de 15 ans, poursuit actuellement Kaiser Permanente dans le cadre d’une affaire similaire déposée devant la Cour supérieure du comté de San Joaquin il y a environ un mois.

De nombreuses personnes ont déjà pris connaissance de l’histoire de Chloe Cole et des dommages émotionnels et physiques qu’elle a subis de la part de « professionnels de la santé ». « Je suis prête à annoncer que ces soi-disant professionnels m’ont fait exactement la même chose, mais à un âge encore plus jeune », a déclaré Layla Jane dans un communiqué.

« Ce sont des décisions avec lesquelles je vais devoir vivre pour le reste de ma vie. Je suis prête à rejoindre le groupe grandissant des détransitionnistes afin qu’aucun autre enfant n’ait à subir les tourments que j’ai endurés aux mains de médecins en qui j’aurais dû pouvoir avoir confiance ».

Problème de santé mentale

Layla Jane a déclaré à Epoch Times qu’elle regrettait la décision qu’elle avait prise, alors qu’elle était mineure et qu’elle avait obtenu le consentement de ses parents, de prendre des bloqueurs de puberté et de la testostérone et de procéder à une chirurgie de genre. Elle a ajouté qu’elle avait d’autres problèmes qui auraient dû être abordés à l’époque.

Pendant son enfance et la majeure partie de son adolescence, Layla souffrait d’embonpoint. Son poids fluctuait, mais à certains moments, elle était « définitivement obèse », dit-elle.

Layla était suicidaire et s’est ouvert les veines. Elle a souffert d’anxiété et de dépression, d’anxiété sociale, de dysmorphie corporelle, de troubles alimentaires et a été victime d’intimidation. Dès son plus jeune âge, elle se questionnait sur son genre et, lorsqu’elle a atteint la puberté à l’âge de 9 ans, son état de santé mentale s’est dégradé.

« J’avais beaucoup de problèmes d’image corporelle, qui se sont traduits par une dysphorie de genre », a-t-elle déclaré. « Et personne, aucun de mes médecins, n’a essayé de faire en sorte que je me sente mieux dans mon corps, ni de faire un véritable effort pour réfuter [de fausses conceptions], ni n’a posé de questions. Ils se sont contentés d’affirmer [ce nouveau genre] ».

Après avoir consulté un conseiller local, Layla Jane a été orientée vers une clinique spécialisée dans les questions de genre à Oakland, en Californie, où on lui a prescrit des bloqueurs de puberté et, environ six mois plus tard, de la testostérone.

À l’école, certains de ses camarades l’appelaient Kyle et utilisaient les pronoms masculins qu’elle préférait.

« Les enseignants en ont entendu parler, mais ils n’ont pas pu en parler à mes parents. Ils sont restés en dehors de tout ça », dit-elle.

Toutefois, lors d’une rencontre, les enseignants ont dit aux parents de Layla qu’il y avait quelque chose qu’ils devaient demander à leur fille.

« Ils n’ont pas dit exactement quoi et en sont restés là », dit-elle.

Plus tard, Layla a fait mention de cette rencontre pour finalement aborder le sujet avec ses parents et leur dire qu’elle voulait changer de sexe pour devenir un homme. Elle avait 11 ans.

Ses parents étaient inquiets mais acceptaient sa transition, dit-elle.

« Ils ne connaissaient pas grand-chose de la question des transgenres, mais ils sont très favorables au mariage homosexuel et à tout ce qui s’ensuit, alors ils ont pensé que c’était la bonne chose à faire », dit-elle.

Layla Jane après son opération. (Avec l’aimable autorisation du Dhillon Law Group)

Les suites de l’opération

L’opération ne l’a pas aidée à améliorer son estime de soi ni à se sentir mieux dans son corps, affirme Layla.

« [La chirurgie] a vraiment déformé la façon dont je me perçois moi-même », dit-elle.

Layla a également subi des lésions nerveuses et une perte de sensibilité qui lui donnent l’impression d’avoir une démangeaison qu’elle ne peut pas gratter.

« Je ne sais pas comment l’expliquer mieux que cela », dit-elle. « C’est vraiment inconfortable. »

Jesse Franklin Murdock, l’un des avocats de Layla de la firme Dhillon Law Group, a déclaré qu’il s’attendait à ce qu’une plainte pour [mauvaise] pratique médicale soit déposée et que l’affaire soit portée devant les tribunaux.

« Selon la loi californienne, (…) avant de pouvoir intenter un procès pour faute médicale, il faut d’abord informer les prestataires de soins médicaux des réclamations, puis une période de préavis de 90 jours s’ensuit », a-t-il déclaré.

Selon la lettre, Layla a subi une mutilation permanente de son corps et d’autres dommages, tels que des traits et une forme corporelle plus masculins, une voix plus grave, une pilosité faciale et corporelle plus importante, la perte d’organes mammaires sains et un développement incorrect des organes sexuels. Elle est maintenant confrontée à un risque accru d’infertilité.

Les avocats de Layla demandent des dommages-intérêts punitifs de plusieurs millions de dollars et accusent Kaiser Permanente et les médecins de négligence grave et de « consentement éclairé frauduleux ».

Selon la lettre, les prestataires de soins de Layla « ont violé de manière évidente et imprudente les norme de soins » et n’ont pas évalué ni traité de manière adéquate son « ensemble complexe de symptômes de santé mentale ».

L’équipe juridique accuse également Kaiser Permanente et les médecins d’avoir contraint Layla et ses parents avec la peur qu’elle se suicide et en leur donnant de fausses informations.

« Ce soi-disant ‘traitement’ de Layla par ses prestataires est une expérience médicale horrible et ratée qui enfreint grossièrement les normes de soins », peut-on lire dans la lettre.

Kaiser Permanente n’a pas répondu à une demande de commentaire.

« Beaucoup plus heureuse »

Layla Jane a cessé les injections de testostérone au milieu de l’année 2021. Aujourd’hui, elle s’habille « de manière beaucoup plus féminine » et a un petit ami.

« Depuis que j’ai commencé la détransition, je suis beaucoup plus heureuse », dit-elle. « Ma santé mentale commence à s’améliorer. Je fais des progrès considérables en ce qui concerne mon anxiété sociale ».

Layla se sent désormais suffisamment confiante pour sortir en public et faire des achats dans les magasins.

Layla Jane sur une photo récente. (Avec l’aimable autorisation du Dhillon Law Group)

« J’ai un travail et je peux m’acheter des choses. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais pu faire [pendant] ma transition, lorsque ma santé mentale était au plus bas (…) alors que j’étais sous testostérone », a-t-elle déclaré. « Cela n’a pas été sans difficultés. Il a été difficile de réapprendre à être une fille toute seule… surtout en vivant comme un homme et en ratant beaucoup de choses que les filles font à l’adolescence. »

À cause de l’intimidation, Layla a fait l’école à la maison dès la septième année et a depuis obtenu son diplôme de fin d’études secondaires.

Elle conseille aux autres adolescents de « prendre du recul » et de se questionner sur leur état de santé mentale avant de se précipiter dans des traitements ou des opérations de transition de genre.

« Le fait de procéder à une transition plus tôt ne garantit pas une meilleure transition ou plus facile à vivre », déclare-t-elle. « J’espère que d’autres médecins prendront du recul et qu’ils procéderont à une vérification complète de l’état de santé mentale [de leurs patients]. Veillez à ce que le suivi nécessaire soit fait pour que cela ne se produise pas. Ce n’est pas que je veuille moins de personnes trans, je veux moins de détransitionnistes. »

Layla déclare qu’il était inquiétant qu’elle ait pu « subir une opération qui a changé sa vie à un si jeune âge » – un âge où elle n’avait même pas le droit de fumer, de conduire, de voter ou de se faire tatouer.

À 18 ans, elle s’est fait tatouer l’épaule.

« Plus de gens m’ont dit que je risquais de regretter davantage ce tatouage à 18 ans qu’une double mastectomie », fait-elle remarquer.

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