Antinucléaire pendant très longtemps, l’écologiste Yann Arthus-Bertrand revient sur sa position et se dit moins opposé

Par Emmanuelle Bourdy
7 juillet 2021 18:50 Mis à jour: 7 juillet 2021 18:50

Le photographe écologiste Yann Arthus-Bertrand a récemment affirmé qu’ « il ne pourra malheureusement pas y avoir de transition énergétique durable sans le nucléaire ». Un aveu pour le moins étonnant, alors que le célèbre photographe se présente comme un anti-nucléaire depuis des décennies.

Si Yann Arthus-Bertrand se posait en fervent défenseur de la planète en matière d’écologie, cette image s’est quelque peu craquelée avec ses dernières déclarations. Il s’est exprimé le 4 juillet dernier, à l’occasion d’un débat sur la biodiversité pour la chaîne parlementaire LCP.

« En tant qu’écologiste convaincu, j’ai été antinucléaire très longtemps mais je le suis un peu moins maintenant », a effectivement déclaré Yann Arthus-Bertrand à LCP. Il a ajouté : « Il ne pourra malheureusement pas y avoir de transition énergétique durable sans le nucléaire. »

Ce point de vue s’explique par le fait que l’énergie nucléaire rejette moins de carbone. Ainsi que le relate villes-environnement.fr, « la filière nucléaire est dite ‘bas carbone’. Son Bilan Carbone s’élève à 12 g de GES émis par kWh (kiloWatt-heure) d’électricité produit et est, en ce point, comparable aux énergies renouvelables ». C’est la raison pour laquelle le photographe, connu pour ses extraordinaires photos de la nature en vue aérienne, n’est plus autant opposé désormais à l’industrie nucléaire.

« Il faut faire un choix, et il faut le faire vite »

La France, qui utilise largement le nucléaire, se range de ce fait parmi les pays les moins polluants d’Europe. Mais le paradoxe français veut que « d’un côté, on ne veut pas du nucléaire, de l’autre on ne veut pas des éoliennes », a encore souligné le photographe, qui lui, trouve les éoliennes « jolies ». Il est également favorable aux panneaux solaires. « Il faut faire un choix, et il faut le faire vite », a-t-il encore martelé. Car si l’on opte pour le nucléaire, étant donné que « c’est très long à faire, et qu’on prend un retard considérable à tergiverser », alors « si on le fait, il faut commencer maintenant », a-t-il exhorté.

Il a encore avancé que « supprimer le nucléaire », entraînerait la multiplication du nombre d’éoliennes par « quinze ou vingt ». Le photographe se demande si les français sont prêts à accepter une telle issue. Nombreuses sont en effet les voix qui s’élèvent, notamment celle de Stéphane Bern, pointant du doigt les éoliennes françaises et la politique de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, et expliquant qu’il s’agit d’un système qui n’est pas plus écologique que renouvelable. Des pêcheurs ont récemment manifesté contre l’implantation d’un parc éolien en baie de Saint-Brieuc.

Yann Arthus-Bertrand a aussi fait le parallèle avec des pays comme la Pologne ou la Tchécoslovaquie, qui eux « s’alimentent exclusivement au charbon ». Il s’est demandé comment ces pays-là « pourront faire leur transition énergique sans le charbon ».

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