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Le lion et le lapin : surprise !

Écrit par radio Son de l'Espoir
27.07.2010
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  • lapin blanc(攝影: / 大紀元)

Ceci est une très vieille histoire. En ce temps-là, vivait dans la province de Heïan-Lung Chian, au nord-est de la Chine, un petit lapin blanc, dont le terrier jouxtait l'antre d'un lion. Ping-Pang était gentil, il aimait folâtrer dans l'herbe et la rosée; il était toujours enclin à rire et à s'amuser. Il avait une épouse et sept enfants.

Son voisin Chong-Chang était à l'opposé un vieux lion grognon, arrogant et solitaire. Le vieux lion s'exclamait justement ce matin-là :

- Sept enfants, et c'est votre troisième portée de l'année! Décidément, mon pauvre Ping-Pang, vous êtes un irresponsable!

- Mais, nous n'empiétons jamais sur votre territoire, j'ai fait là-dessus de sévères leçons à mes enfants!

- Sans doute, mais votre existence même est une gêne, une absurdité!  Alors que moi, je suis beau et noble. Une fière crinière couronne mon chef, ma robe chatoie au soleil; mon regard sérieux et mes rugissements inspirent le respect... tandis que vous êtes une bête ridicule et inutile!

Sagement, Ping-Pang ne répondit pas et il continua à gambader au soleil. Mais alors qu'il exécutait trois belles cabrioles devant la caverne du lion, celui-ci entra brusquement dans une fureur épouvantable :

- En voilà assez! Je ne supporterai pas davantage vos manières insolentes! Je vous donne 48 heures pour trouver un autre gîte. Si votre famille de pouilleux n'a pas déguerpi dans deux jours, je vous écraserai sous ma patte, tous, jusqu'au dernier.

Affolé, Ping-Pang argumenta :

- Mais, seigneur, comment voulez-vous que nous découvrions en un temps si court le terrain sablonneux, bien exposé au soleil, qui convient pour creuser un nouveau terrier? Ayez pitié, seigneur, mes petits n'ont pas encore leur fourrure, ils n'ont même pas ouvert les yeux. Je vous en supplie, seigneur, accordez-nous un délai...

- Deux jours, pas une seconde de plus!, rugit Chong-Chang.

Le petit lapin blanc rentra chez lui songeur. Il médita jusqu'au soir. Enfin, son humeur aimable réapparut :- J'ai résolu notre problème, ne vous inquiétez plus de rien, rassura-t-il sa famille.

Il se coucha, rasséréné, et chacun dormit en paix dans le terrier. Le lendemain, quand se leva l'aube, Ping-Pang se rendit dans la caverne de son terrible voisin, il s'inclina très bas et dit :

- Ô grand et puissant Chong-Chang, hier, je cherchais un emplacement pour installer un nouveau terrier, selon vos ordres, noble seigneur...

Le lion approuva d'un grognement.

- Quand je fis la connaissance, de l'autre côté de la montagne, d'un animal qui m'a déclaré : «Je suis le plus fort, le plus puissant, le roi de cette vallée et de toutes les terres à la ronde!» Et il a rugi de façon épouvantable. Son aspect effrayant m'a glacé le sang, j'en tremble encore!

- Stupide, misérable lapin de garenne! Pourquoi n'as-tu pas expliqué à cet animal prétentieux que c'était MOI le plus fort, le plus puissant, le roi de toutes les terres à la ronde?

- Mais je le lui ai dit, seigneur! Il a ri et il m'a répondu qu'il vous terrasserait d'un seul coup de patte, qu'il vous écraserait comme un vulgaire moustique.

Grr! explosa le vieux lion :

- OUOUOUOU... Ce flambard, ce bouffon prétend qu'il m'écrasera d'un seul coup de patte? Mène-moi jusqu'à lui, je n'en ferai qu'une bouchée ...

- C'est-à-dire… hésita Ping-Pang.

- Tu as peur!, ricana Chong-Chang. Mettons-nous en route sur-le-champ!

- Bien, seigneur, fit le petit lapin avec humilité.

Il arborait une figure si humble, si contrainte et soumise, que tout autre que le lion se serait méfié.

La marche fut longue, car Ping-Pang effectuait de nombreux détours, tandis que son compagnon s'essoufflait en vaine colère :

- Comment oser me défier MOI, Chong-Chang, quelle impudence! Je réduirai ce fat, ce vantard à merci, j'en ferai une carcasse pour les hyènes, de la charogne pour les vautours!

Et le vieux lion s'échauffait à mesure que la course se prolongeait. Le soir tombait quand enfin Ping-Pang s'arrêta, il esquissa une révérence :

- Seigneur lion, celui qui affirme qu'il vous écrasera d'un seul coup de patte est ici, au fond de ce puits.

Aussitôt, Chong-Chang se jeta contre la margelle et il tourna vers le fond du puits sa face courroucée. Alors, il vit une bête effroyable, ses babines découvertes montrant d'horribles crocs. Chong-Chang eut comme un frisson. Mais il se ressaisit. Sa figure se révulsa de colère, une grimace de cauchemar lui répondit. Et plus il étouffait de rage, plus l'autre animal manifestait une hargne semblable. Il fulminait, son adversaire écumait, et leurs rugissements se mêlèrent en un seul cri abominable :

«ARROUOUOUOU GH!»

«ARROUOUOUOU GH!»

L'écho s'éteignait à peine que Chong-Chang entendit un petit rire amusé. À quelques pas de là, le petit lapin blanc, dressé sur ses pattes de derrière, se moquait ouvertement de lui. Alors le vieux lion sentit brusquement la fatigue de la course, le poids des ans, la mélancolie de sa solitude. Il comprit qu'il s'était emporté contre sa propre image, son reflet dans l'eau du puits. Il eut honte. Il décida de ne plus revenir dans sa tanière et de finir ses jours de l'autre côté de la montagne.

Ping-Pang, lissant ses moustaches, rentra paisiblement chez lui.

Extrait des plus beaux contes zen d’Henri Brunel.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.