Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Travail, mal-être: le stress au travail

Écrit par Edwige Ansha, La Grande Époque
27.07.2010
| A-/A+

  • (Photos.com)(攝影: / 大紀元)

Selon l’étude épidémiologique Samotrace, menée par l’institut de veille sanitaire, l’InVS, le mal-être au travail peut être mesuré et surveillé. Ainsi pour la période allant de janvier 2006 à mars 2008 sur 6.050 salariés, 37% des hommes et 24% des femmes souffriraient de troubles apparentés à de la souffrance mentale. Par ailleurs, une étude du ministère de l’Education nationale révèle que 45% des professeurs des écoles ont posé au moins un congé maladie et que la durée moyenne d’absence est de 11 jours. Un sondage CSA révèle que 4 salariés sur 10 sont stressés. Ainsi 41% des salariés se déclarent stressés, dont la cause serait liée, pour 60% d’entre eux, à leur vie professionnelle. À l’échelle de l’Union européenne, il s’agit de 22,3% des salariés qui disent souffrir du stress, selon la quatrième enquête européenne sur les conditions de travail.

Ainsi, l’on n’a jamais autant parlé de gestion du stress au travail. Ce domaine est devenu un vrai marché. Dans nos sociétés modernes, le travail est reconnu comme pouvant permettre à l’homme de construire son image sociale. Alors dans ces circonstances, que faire lorsque l’on a mal au travail et que le stress vous amène à redouter le dimanche soir, veille du sacro-saint lundi de travail... Ce stress, est-il uniquement un facteur négatif qui amène la maladie à s’installer dans notre corps?

Avant d’aborder quelques éléments préconisés par les spécialistes du stress au travail, approcher les différents modèles du stress peut aider à mieux appréhender la planète stress dans sa globalité.

Le stress relève tant du biologique, que du psychologique ou du social. Plusieurs théories sont avancées

Ainsi le premier modèle qui date des années 1930 dit modèle de Selye, approche le stress comme un phénomène d’adaptation, c’est «la réponse de l’organisme à toute demande qui lui est faite». À l’aide de trois stades, Hans Selye décrit le processus du stress. Tout d’abord la mobilisation des forces de défense, qui serait suivie par la résistance ou la complète adaptation à l’agent stressant, et pour finir le stade d’épuisement où l’individu n’a plus de capacités à mobiliser pour la lutte.

Toujours dans un contexte de survie, le modèle de Laborit décrit le stress comme une réaction qui assure la survie de l’organisme face à un danger, réel ou potentiel. L’individu peut être amené à subir une «inhibition de l’action», avec des compétences potentiellement pathogènes.

Encore d’inspiration médicale, le modèle de Lazarus nous apprend que l’individu, face à une situation stressante, procède à une double évaluation: celle du danger auquel il doit faire face et celle des ressources nécessaires pour y répondre.

D’autres théories se rapprochent de la psychologie du travail, donc du stress spécifique lié à ce milieu de vie. Le modèle de Siegrist met en avant le fait que «l’effort que fournit l’individu va être atténué par le sentiment que cet effort est payé en retour». Le modèle de Karasek met en corrélation deux éléments, la demande et le contrôle: selon que la demande soit forte ou faible accompagnée d’un contrôle plus ou moins effectif, le stress au travail sera important.

Ces différents éléments mettent en valeur un élément stress qui peut être pathogène tout en ayant aussi la fonction de protéger l’individu et en faisant comprendre que la gestion du stress nécessite une approche tant collective qu’individuelle.

La gestion du stress, une affaire collective qui nécessite aussi une approche individuelle

Il semble souvent difficile de contrôler les éléments qui peuvent concourir à la gestion du stress au niveau collectif. Pour autant au niveau de l’individu, des théories fleurissent et peuvent parfois apporter, si ce n’est une aide, au moins une réflexion qui peut parfois déboucher sur une solution.

Savoir gérer le temps. Les spécialistes de la gestion du temps apprennent à savoir baisser la pression et à alléger les différentes charges liées au poste de travail occupé. Selon eux, une bonne gestion de son temps débouche sur savoir se ménager des temps de travail très productifs suivis de moments de pur plaisir. De cet équilibre dépend le potentiel de créativité de l’individu qui, une fois atteint, peut lui permettre de dégager des moments d’exploration et de réflexion sur les objectifs fondamentaux.

Savoir gérer les émotions. Il est connu que la vie au travail, au sein d’une organisation, génère de multiples émotions très souvent exacerbées. D’où la naissance de techniques destinées à apprendre à gérer les émotions. Mais savoir gérer ses émotions suppose de pouvoir les repérer et de les identifier: donc savoir reconnaître les points qui mettent en difficulté. Cette première étape indispensable mène vers une certaine maîtrise des émotions ou tout du moins vers une connaissance des événements qui les génèrent. On apprend aussi à dépasser la tendance à garder le silence pour ne pas détériorer une situation car cette pratique provoque des frustrations qui conduisent vers un risque d’explosion ou une manifestation pathologique sous forme de douleur ou autres maux. On apprend à se focaliser sur les solutions plutôt que sur les problèmes ou reproches, ainsi qu’à formuler des attentes précises à la place d’aveux ou de promesses qui débouchent aussi sur des frustrations. Le tout amène à ne pas dramatiser un conflit, mais à relativiser une situation.

Pouvoir être accompagné. Les dirigeants, les sportifs ou autres personnalités sont souvent les sujets de la technique du coaching. Il se définit par «agir sur soi et les autres». Il se traduit par un accompagnement individuel. Les coachs ont des approches psychologiques ou organisationnelles. Dans le premier cas, l’objectif sera de prendre conscience de certaines conduites pathologiques et dans le second de s’orienter vers le changement de l’organisation du travail. Le coach est un confident, un conseiller, un soutien moral. Il aide à dédramatiser, à prendre de la distance et à refuser les messages négatifs. Il semble adapté à ceux qui doivent le plus souvent prendre des décisions seuls.

Apprendre à se relaxer. Enfin, la pratique régulière de la relaxation se révèle efficace dans la gestion de son niveau de stress au travail. En 2008, une étude réalisée par Herbert Benson de l’université de Harvard, montre que cette pratique agit directement sur l’expression des gènes liés au stress. Ainsi il a été décrit, chez les pratiquants réguliers de yoga, le fait suivant: les gènes activateurs du stress deviennent inactifs. Herbert Benson en a déduit que l’activité cérébrale a une influence sur le corps de manière effective. Méthode ancestrale en provenance de l’Inde, en Occident, le yoga est utilisé comme méthode de relaxation et de maîtrise de soi. Il permet ainsi d’évacuer toutes les idées qui perturbent l’esprit et déséquilibrent l’équilibre interne de l’individu.

Mais toutes les formes de technique qui préconisent la relaxation participent au maintien de cet équilibre: le taïchi, la sophrologie, le Qi gong… Il est certain que ces techniques ne s’attaquent pas au mal, mais elles permettent au moins d’apporter un apaisement de l’esprit et d’affronter avec plus de sérénité les différents problèmes de la vie au travail. Car souvenons-nous que le stress est aussi synonyme de survie.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.