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Djokan, un nouvel art martial est né

Écrit par Frédérique Privat, La Grande Époque
15.10.2011
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  • (Frédérique Privat)(攝影: / 大紀元)

C’était il y a un an, au salon des Sports et Loisirs en Guyane. L’animateur annonçait la présentation exceptionnelle d’un nouveau sport. Et puis ce mot, qui résonnait à la fois dans la tête et le cœur…

Djokan… Djokan… un peu comme s’il existait depuis toujours.

Depuis, La Grande Époque est allée à la rencontre de son concepteur, Yannick Théolade, qui a présenté cet art martial nouveau issu pourtant d’un mélange de traditions culturelles.

Yannick est un passionné d’arts martiaux, qu’il étudie depuis 25 ans, et passionné aussi de son pays, la Guyane Française et de sa culture si riche.

Il a débuté son apprentissage des arts martiaux dès l’âge de sept ans, d’abord en Guyane puis au Japon avec d’authentiques maîtres d’arts martiaux: karaté, judo, jujitsu, mais aussi Kobudo d’Okinawa1 et krav-maga2… Il poursuit son perfectionnement en Europe puis dans la Caraïbe. Il se spécialise aussi dans les techniques de sécurité et de self-défense, puis s’intéresse aux arts de combats guerriers africains.

Fort de ces multiples techniques de combat et de ces riches rencontres, Yannick rentre en Guyane en 2003 et prend alors mieux conscience de la richesse propre à son pays : les Amérindiens, les Bushinengés, descendants directs d’Africains, et les Créoles ont depuis des siècles leurs propres techniques d’arts guerriers, toutes très proches de la nature.

C’est Léna Blou, célèbre danseuse guadeloupéenne, qui lui met « la puce à l’oreille » en lui expliquant  qu’ayant appris toutes les danses européennes, de retour chez elle, elle a compris qu’il y avait autre chose, appartenant à son pays.

 

Il comprend qu’il existe des techniques propres à sa terre: en pratiquant le Kobudo qui utilise des outils agraires, il s’y essaie avec une rame guyanaise. C’est là que lui vient encore une idée: «S’il y a des armes, des outils, il y a alors des techniques de combat».

Depuis, il se passionne pour les techniques de son pays et s’entoure peu à peu de sommités telles que des ethnologues, des anthropologues, mais aussi des chefs coutumiers amérindiens et bushinengés, des chamanes ainsi que des responsables du Parc National de Guyane… Il crée ainsi le CRAMAZ, Centre de Recherche des Arts Martiaux Amazonien, qui lui permet de «récolter un maximum d’informations afin de crédibiliser le projet».

Officiellement créé en 2010, le Djokan est le produit de cinq ans de recherches intensives sur ces diverses techniques plus que centenaires. Un nom original tiré de deux mots créoles: «djok» qui signifie «robuste», mais aussi «courageux», et si on remonte à son origine africaine, «éveillé»; et «an», une préposition créole qui se traduit par «en». En un mot,  c’est toute cette technique qui se résume par «en éveil», éveil du corps, de l’esprit, éveil face à la nature, l’environnement. «C’est revenir aux sources», affirme Yannick.

 

Le créole est la langue employée dans le Djokan, car pour Yannick Théolade, «la Guyane c’est comme les Etats-Unis en miniature; en Guyane il y a plus d’une vingtaine de langues, mais après avoir pris du recul, je me suis dit que, oui, j’ai des amis amérindiens et d’un peu partout, mais la langue commune, c’est le créole! En fin de compte, les techniques sont en créole, et je voulais un créole ancien, que l’on n’utilise plus de nos jours, c’est donc en même temps une recherche linguistique… ».

Le Djokan se décline alors en créole, s’articulant autour de trois grands ensembles qui permettront au pratiquant de développer mobilité, adaptabilité et fluidité du corps, mais aussi de l’esprit:

- Goumen (en français, le combat), qui rassemble les techniques de combat à main nues

- Zanm-Yan, celles de combats avec armes traditionnelles (tranchantes, contondantes, jets… )

- Djokaya, basé davantage sur le développement personnel et la santé (assouplissement, étirements, mais aussi méditation et travail avec la nature).

C’est donc un travail complet de l’être qui harmonise le corps et l’esprit tout en l’éveillant à son environnement et à ses origines. Origines multiples puisque tout un chacun peut se retrouver à travers la pratique de cet art: Européens, Asiatiques, Créoles, tous y trouvent leur compte et évoluent ensemble au son du tambour ou des baguettes. L’objectif, lui aussi est universel car selon Yannick Théolade, «le but de l’art martial est d’utiliser l’agressivité, l’énergie négative afin de la transformer en énergie positive, la combativité».

Les entraînements se font donc souvent en contact étroit avec Dame Nature: en forêt, près des rivières, l’eau est d’ailleurs un élément incontournable de l’apprentissage, car travailler dans la nature, c’est déjà la reconnaître pour ce qu’elle est, l’accepter et la respecter.

Respect de soi-même, mais aussi respect de l’autre.

Cette nature se retrouve dans la tenue de pratique: une veste marron, couleur de la Terre et un pantalon avec un prolongement qui rappelle le kalimbé, ce pagne rouge que portent les Amérindiens en forêt.

Les armes qu’utilisent Yannick et ses élèves sont aussi fabriquées localement par l’association culturelle bushinengé, Libi Na Wan. «En Guyane, il y a surtout de la cohabitation entre les peuples; je veux réunir, rassembler, codifier», affirme Yannick Théolade.

Mais comme toute personne qui cultive aussi son esprit, Yannick reste humble: «Je n’ai pas la prétention de dire que c’est fini! Au contraire le Djokan n’est pas fini! Il vient de naître, c’est un bébé, il demande à être nourri pour pouvoir grandir et avoir une belle maturité, parce que comme on dit, le karaté japonais ne s’est pas fait en un jour, et jusqu’à maintenant il subit des transformations».

Brevet déposé à l’INPI, le djokan est depuis, reconnu par plusieurs fédérations françaises3 d’arts martiaux  et de sports de combats.

1pratiques d’armes associées aux arts martiaux japonais.

2méthode d’autodéfense israélienne.

3F.I.K.S.D.A: Fédération Internationale de Krav-Survival et Disciplines Associées

F.E.K.A.M.T: Fédération Européenne de Karaté-Do et des Arts Martiaux Traditionnels

F.I.A.M.T: Fédération Internationale des Arts Martiaux Traditionnels

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