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French Immersion - C’est la faute à Trudeau

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
16.10.2011
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  • Sénateur (Robert Charlebois), Bobby Sexton (Gavin Crawford), Sylvie Tremblay (Pascale Bussières)(攝影: / 大紀元)

French Immersion - C'est la faute à Trudeau est un de ces films surchargé de têtes connues. Un défilé de mode, pourtant bien préparé, où rien n'attire vraiment l'attention. Un restaurant offrant un buffet à volonté juste avant sa fermeture. Même si on y incluait tous les talents de l'Union des artistes, il n'y aurait jamais assez d'acteurs et d'actrices pour cacher la bêtise cinématographique qu'est French Immersion.

L’histoire en gros : des anglophones, en provenance de différents coins du Canada, se rendent à Saint-Isidore-du-Cœur-de-Jésus pour vivre une immersion française unique.

Cette succession de quasi-figurants et de simplistes rencontres a été apprêtée par Kevin Tierney (coscénariste, réalisateur et producteur du film en plus de The Trotsky et de Bon Cop, Bad Cop). M. Tierney prouve au public québécois que la chaise de la production est celle sur laquelle il devrait concentrer toutes ses énergies.

Robert Charlebois renoue avec le cinéma. Il possède un rôle relativement central dans French Immersion, mais son interprétation peu subtile laisse un arrière-goût de théâtre d'été.

D'un certain angle, French Immersion compte de grands talents, mais qui sont affairés à jouer des personnages dérisoires trop petits pour eux. Pierre-Émile, interprété par Yves Jacques, ne fait que saturer l'esprit tout au long du film avec la répétition comme seul moteur humoristique. Quant à Pascale Bussières, elle remplit tout de même son étroit mandat d'un rôle avide et antipathique, sans laisser de trace.

Le passage éclair des humoristes Peter McLeod et Julie Caron en tant que parents d'accueil pour les anglos n'améliore pas le sort du film, au contraire. Même un bref cabotinage de leur part ne réussit pas à faire décrocher un sourire. L'inclusion d'humoristes dans les comédies semble avoir trouvé son mur.

Le film de Kevin Tierney a au moins été un terrain idéal pour quelques messages à teneur politique fort mordants de la part des scénaristes. Amener des talents comme Rita Lafontaine que l'on voit peu au grand écran est aussi un bon coup. L’apparition de Colm Feore (Bon Cop, Bad Cop, 24), aussi courte soit-elle, est empreinte de grand professionnalisme comme à son habitude.

Le patelin isolé au fin fond de nulle part est un concept nettement usé dans les films québécois. Il pourrait être bon de changer de disque. On ne peut sans cesse réécrire La grande séduction sans sentir le réchauffé. Le bonheur de Pierre avait également voulu jouer dans ces eaux en 2009, mais s'y était noyé. Le portrait du Québécois en région est dessiné à gros traits, accroché à ses clichés et à ses préjugés.

Le portrait politique véhiculé dans French Immersion n'a rien pour renverser la vapeur de la morosité qui colle à la population. Corruption, amadouement, pièges sexuels, carriérisme sont les défauts qui seront à la base d'un prochain gouvernement canadien.

Ce qui est profondément désolant, c'est que French Immersion - C'est la faute à Trudeau inspire plutôt à parler le «franglais» que de susciter un vrai intérêt pour la langue française. La petitesse du Québécois sous le microscope dégoûte. Ce film pourra aussi être listé comme un anti-modèle québécois aux fins des cours de scénarisation. Le pire de tout, c'est qu'on voit qu'il s'agit d'un film pour attirer de prochaines subventions plutôt que d'utiliser brillamment ce riche filon des deux langues officielles.

 

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