Madame Qian est professeur de calligraphie à Nice. Dès l'âge de 9 ans, elle s'initie à cet art en compagnie de sa mère. Passionnée, elle continue ses recherches et nous fait découvrir cette discipline qui obéit à des règles précises.

Le matériel d'un calligraphe s'appelle «les Quatre trésors du Cabinet du lettré». Il s'agit du papier, du pinceau, de l'encre et de la pierre à broyer l'encre.

Pour fabriquer l'encre, on dilue des bâtonnets d'encre avec de l'eau. Certains bâtonnets peuvent être parfumés avec des essences. De nos jours, on trouve l'encre de Chine liquide qui a remplacé les bâtonnets.

«On se sert du bâton d'encre. On met de l'eau dans le creux de l'encrier, après, au fur et à mesure, on fabrique l'encre: voilà  la technique avant l'invention de l'encre liquide», explique Madame Qian.

Le choix des pinceaux est important, les plus utilisés sont le pinceau en poils de loup et celui en poils de chèvre.  La position du pinceau est fondamentale pour effectuer une calligraphie.

Mme Qian explique: «On ne peut pas tenir un pinceau comme on tient un stylo, c'est l'équilibre entre le pouce et  les deux doigts, le majeur et l'annulaire. Les deux  doigts  vont aller à l'encontre, ce qui fait un contrepoids. Notre pinceau suit le mouvement, c'est comparable à la pratique d'un art martial. Le tracé du trait se trouve dans la force du poignet. Au fur et à mesure que l'on pratique  on arrive à obtenir  de la maîtrise et tout le travail dépend surtout de l'entraînement».

Le papier de riz s'appelle Xian Zhi. L'écorce de santal et la paille de riz constituent les matières premières du papier. Le Shen Xuan plus absorbant est utilisé pour la calligraphie. L'écriture se réalise de la droite vers la gauche et du haut vers le bas. , les personnes peuvent également écrire à l'européenne, de gauche à droite et à l'horizontale.

Mme Qian précise: «Il y a au moins une dizaine de papiers de riz différents, ceux qui sont pour la calligraphie,  ceux pour la peinture, ceux pour la peinture chinoise traditionnelle, ou encore ceux pour la peinture chinoise décorative».

Dans le bouddhisme Chan, la calligraphie est une forme de méditation car chaque signe représente une idée, une transcription directe de la pensée, sans l'intermédiaire des sons. La beauté visuelle des caractères et la technique utilisée symbolisent l'ensemble des préceptes métaphysiques de la culture chinoise.

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