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La Corse, une symphonie en bleu et vert (2e partie)

Écrit par Christiane Goor, La Grande Époque
25.10.2011
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  • Le pont génois de Zipoteli, une petite merveille architecturale, résiste à l’épreuve des siècles. (攝影: / 大紀元)

On raconte que les Grecs l’appelaient déjà «kallistê», c’est-à-dire «la plus belle». Allons donc vérifier par monts et par vaux si la Corse mérite vraiment son joli surnom d’«île de beauté».

La montagne, bastion de l’âme corse

Malgré ses 1.000 kilomètres de côte, la Corse est montagnarde et paysanne. Accrochés à leurs collines ou enracinés dans les vallées, les Corses sont d’abord des hommes de la terre. D’ailleurs, ce ne sont pas eux qui ont fait de l’île une plate-forme commerciale en Méditerranée, ce sont les Phéniciens, les Grecs, les Romains, les Pisans et puis les Génois qui érigèrent des tours défensives pour faire face aux invasions. Chassés de la côte par les razzias, les Corses se sont retranchés dans leurs montagnes, dans les hameaux perchés, vivant de la chasse, de l’agriculture et de l’élevage. Et même si aujourd’hui, les villages se vident de leurs habitants attirés par le rivage, abandonnant derrière eux des jardins et des oliveraies en friche, tous restent viscéralement attachés à leur lopin de terre. La Corse appartient encore aux Corses.

Du nord au sud, le plus souvent à quelques kilomètres à peine de la mer, une litanie de bourgs serrés autour de leur église s’accrochent aux pentes, certains posés dans un écrin de verdure, d’autres surmontant un piton rocheux. Partout les maisons dressent leur étroite et haute silhouette empilant les étages sur une base courte réservée à l’exploitation agricole.

En Balagne, les villages déroulent leurs rues pavées et les maisons de pierre ocre s’accrochent aux venelles tortueuses. Speloncato imbrique ses habitations dans un dédale de passages en escaliers, parfois voûtés, qui s’ouvrent sur une place où se dresse une fontaine bruissante dont on dit que son eau est plus légère qu’ailleurs.

La Casinca est un autre territoire sauvage, encastré dans le socle montagneux. Ici les camionnettes de boulanger et de boucher ravitaillent les villages enclavés. Les maisons de schiste s’étagent sur des crêtes étroites, les fenêtres s’ouvrent sur le vide, dominant des jardins suspendus plantés d’oliviers et de châtaigniers. À Loreto di Casinca, une seule rue longée de hautes façades sobres et patinées mène jusqu’à un petit belvédère où le panorama, splendide, s’ouvre sur le bleu de la mer et la frange dorée de la plage sablonneuse de la côte orientale.

L’Alta Rocca, une région altière et préservée, est riche de trésors naturels dont les vedettes sont incontestablement les aiguilles de Bavella. Ici la montagne s’éboule jusque dans le maquis, avec de gros blocs de granit qui se détachent des sommets. Du village de Zonza, une route mène au col de Bavella, dans un univers d’aiguilles de granit rose, pointées vers le ciel, et de monolithes aux formes dantesques. Ici point de village mais une humble statue de Notre-Dame-Des-Neiges, entourée d’ex-voto offerts par des pèlerins randonneurs.

À une heure à peine d’Ajaccio, Bastelica égrène ses habitations dans un paysage forestier cerné de hauts sommets. Ici, on vit encore des activités de la montagne : la charcuterie artisanale, la pâture estivale et la fabrication quotidienne de fromages de chèvre au cœur de bergeries tassées sous des toitures de lauze. Deux routes y mènent. L’une, étroite et escarpée, suit le cours de la rivière Prunelli. Les villages d’Ocana et de Tolla accrochent leurs bouquets de maisons couleur paille à flanc de montagne. L’autre serpente entre hêtres, chênes verts, pins maritimes et châtaigniers.

C’est celle que préfèrent les porcs qui vaquent librement au milieu de fougères, dégustant les glands qui font les délices de la charcuterie corse. C’est celle que prennent aussi les troupeaux transhumant de chèvres, les reines du maquis, quand vient la saison de monter à l’estive. Elles empruntent le pont en dos d’âne de Zipoteli, une petite merveille architecturale dont l’arche en demi-lune enjambe la rivière. Autrefois le pastoralisme était très important, aujourd’hui à Bastelica, Lionel est un des rares jeunes qui a choisi de renouer avec les traditions pastorales. La traite des chèvres matin et soir dans l’enclos rond qui prolonge sa bergerie attire les randonneurs curieux qui se régalent de son fromage, le brocciu, qu’il vend uniquement sur place, auprès des connaisseurs.

Cap vers le Sud, entre ciel et mer

À l’approche de c, la route en corniche bondit d’un virage à l’autre, longeant une côte sauvage ourlée de rochers orangers, véritable chaos de granit qui abrite, comme à Piana, des silhouettes d’animaux figés pour l’éternité, comme ce fauve couché sur son promontoire, hypnotisé par l’étendue bleue ondoyante. Le lion de Roccapina, ce paisible veilleur du golfe, annonce Bonifacio, une cité sentinelle qui du haut de falaises vertigineuses, monte elle aussi la garde sur la voie étroite qui sépare la Corse de la Sardaigne. Ici, on ressent l’appel du large et la ville semble défier le temps et les éléments.

  • La Corse, une symphonie en bleu et vert (Mahaux Photography)(攝影: / 大紀元)

Façonné par les vagues et ciselé par les vents, Bonifacio a tout d’un vaisseau de pierre battu par la mer. La haute falaise crayeuse résiste depuis des siècles aux tourbillons d’écume qui éclaboussent ses pieds, quelque 80 mètres plus bas. Aujourd’hui, la muraille de calcaire est entaillée de grottes où s’abritent des milliers d’oiseaux de mer. Rien de tel qu’une balade en bateau pour goûter au vertige des maisons accrochées entre ciel et terre. À moins d’avoir pu réserver une des quatre petites tables serrées sur le balcon de poche du restaurant U Castillu, suspendu au-dessus du vide, à portée d’ailes des martinets, des goélands et des mouettes.

Curieusement, au pied de la citadelle, la nature oublie ses déchaînements pour s’ouvrir en une longue et profonde calanque bien abritée où se balancent doucement chaloupes de pêcheurs, yachts luxueux et bateaux de plaisance. Il faut garer sa voiture en contrebas, non loin de la marine avant d’escalader les escaliers qui mènent à la citadelle, à moins d’être logé dans l’une des neuf chambres de l’hôtel Colomba, dans une bâtisse du XVe siècle dressée au cœur de la vieille ville à deux pas d’un parking privé exceptionnel à cette hauteur.

Quand enfin, on pénètre dans l’enceinte de la ville haute, on se sent happé par l’histoire de ces habitants qui ont vécu à l’abri de ces maisons de pierre, agglutinées les unes sur les autres avec derrière chaque porte un escalier étroit, sombre et vertigineux, à l’image des échelles escamotables utilisées autrefois pour mieux se protéger de l’ennemi. On ne se lasse pas de flâner dans le lacis des ruelles moyenâgeuses surmontées par des arches qui soutenaient autrefois un réseau de canalisations pour récupérer l’indispensable eau de pluie. Aujourd’hui, placettes et venelles résonnent encore du cri des enfants qui jouent à cache-cache ou des commerçants qui s’interpellent d’une boutique à l’autre, d’une fenêtre à l’autre.

Griffée par les vents et les embruns, la roche calcaire de la pointe sud de l’île s’effiloche, ménageant dans la dentelle crayeuse du littoral des criques qui ont des airs de lagon avec leurs plages de sable blanc sur fond de mer turquoise. De Bonifacio à Porto-Vecchio, les plages ourlées par un maquis court et dense sont des petites perles qui n’ont rien à envier à leurs cousines des Caraïbes. Il faut toutefois dénicher ces coins de paradis, souvent accessibles uniquement à pied et même parfois en bateau. La Corse est toujours généreuse avec ceux qui s’écartent des sentiers battus !

Infos pratiques.

Informations : auprès de www.visit-corsica.com ou encore www.franceguide.com

Y aller: Le plus agréable est d’emprunter un ferry pour profiter d’une paisible nuit de croisière. Plusieurs compagnies maritimes assurent la traversée depuis la France mais voyager avec la SNCM (Société Nationale Maritime Corse Méditerranée) (www.sncm.fr) c’est, pour un prix égal ou très proche, s’offrir la garantie durant toute l’année d’une traversée 100 % française, avec même une participation corse au niveau de l’équipage proche de 30%. Confort, sécurité et propreté sont également au rendez-vous.

La SNCM dispose d’une flotte de ferries au départ de Marseille, Toulon et Nice en direction de la plupart des ports corses et ceci durant toute l’année : Bastia, Ajaccio, Calvi, l’Ile Rousse, Propriano et Porto-Vecchio. La traversée peut aussi s’effectuer avec un navire mixte, c’est-à-dire un cargo qui charge du fret en priorité tout en proposant un pont réservé aux cabines. Piscine et jacuzzis, solariums, ludipark pour les tout petits, salon de lecture, bars, piste de danse, tout est prévu pour que chacun se mette en mode pause selon la formule qui lui sied. Les cabines distribuées sur plusieurs ponts sont intérieures ou extérieures, ce qui donne l’occasion pour ceux qui préfèrent la tranquillité de voyager confortablement dans leur chambre.

Circuler en Corse: le réseau des transports en commun ne permet pas de joindre confortablement tous les sites de l’île, il vaut mieux y arriver en voiture ou la louer sur place en s’y prenant à l’avance dans ce cas.

Se loger: Il ne manque pas d’hébergements en Corse, la plupart ne sont d’ailleurs ouverts que durant la belle saison entre avril et octobre. À découvrir à Rogliano, le charmant et savoureux hôtel-restaurant Sant’Agnellu (www.hotel-usantagnellu.com). À Calvi, l’hostellerie de l’Abbaye (www.hostellerie-abbaye.com) établie dans un ancien couvent. À Bastelica, un petit hôtel-restaurant à la déco très contemporaine, avec une vue exceptionnelle sur un décor de moyenne montagne (www.hotel-artemisia.com) ou comment s’endormir bercé par le tintement des clochettes ou le hennissement d’un mulet.

À Bonifacio, le charme intemporel de l’hôtel Colomba (www.hotel-bonifacio-corse.fr). À Zonza, le relais de diligence de 1875 s’est converti en l’Hôtel du Tourisme (www.hoteldutourisme.fr) avec une perspective imprenable sur les aiguilles de Bavella.

La gastronomie corse: À l’image des Corses qui sont des hommes de la terre, avec des produits du terroir qui lui correspondent. La charcuterie à base de porc en est la pièce maîtresse mais le sanglier, le cabri et l’agneau se retrouvent aussi dans les assiettes, toujours accompagnés d’herbes aromatiques qui poussent en abondance dans le maquis. Sur la côte, le poisson et les fruits de mer sont à l’honneur.

Il faut encore goûter les fromages de chèvre ou de brebis et les tartes à la châtaigne accompagnées d’une liqueur de myrte. Le plaisir du voyage se retrouve aussi dans le verre. La Corse brasse sa propre bière dont la Pietra élaborée à partir de châtaignes. Quant au vin, l’île ne compte pas moins de 8 AOC qui couronnent la qualité de la production.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.