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Un monde de lumière

Écrit par Maya Mizrahi, La Grande Epoque
30.10.2011
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  • Fra Angelico (1387-1455) – Le Couronnement de la Vierge – vers 1434-1435, tempera sur bois, 114 u00d7 113 cm – Galerie des offices, Florence(攝影: / 大紀元)

Fra Angelico et les peintres de la lumière

Celui qui n’a jamais vu une œuvre du peintre italien Fra Angelico (1400-1455) a peut être manqué quelque chose dans sa vie.

Pour la première fois en France, et ce jusqu’au 16 janvier 2012, une exposition est dédiée à l’un des plus grands peintres du Quattrocento italien. Ce sont ainsi vingt-cinq œuvres d’art de Fra Angelico qui ont fait le voyage d’Italie, mais aussi du monde entier, jusqu’au musée Jacquemart-André à Paris. À leurs côtés, sont exposées des œuvres de grands peintres de l’époque, qui ont influencé son œuvre ou ont été influencés par elle. Fra Angelico est considéré comme le père d’un courant artistique désigné par les experts comme les «peintres de la lumière».

Quel a été l’apport de ce peintre unique pour cette période du début de la Renaissance?

Nature dorée

Guido di Pietro, appelé par la suite «Fra Angelico» (le Frère Ange) ou l’Angelico, a vécu au couvent Saint Dominique de Fiesole en tant que modeste moine. Selon lui, «la véritable richesse consiste à se satisfaire de peu». Ainsi la richesse des personnages dans ses peintures s’exprime dans la simplicité et dans la grâce. La spiritualité est plus concrète et humaniste comparée aux représentations du «gothique international» qui domine cette époque.

La simplicité de ses peintures ne veut pas dire en réalité que la représentation est simpliste, minimaliste ou plate. Au contraire, Fra Angelico a été parmi les premiers peintres qui ont su ouvrir la route vers une nouvelle vision plus complexe de la réalité dans laquelle l’homme vit.

Fra Angelico a illuminé de nombreuses miniatures pour des manuscrits religieux et produit des fresques commandées par l’Église. L’une de ces majestueuses œuvres qu’il a produites a été une fresque commandée par Cosme de Médicis, décorant le monastère de San Marco à Florence. Dans l’exposition à Paris, trois peintures de la Vierge et de Jésus permettent de voir l’évolution du style du peintre. À travers sa peinture «L’Ascension, le Jugement dernier, la Pentecôte» et «Le Couronnement de la Vierge», ou encore d’autres scènes religieuses, il est possible de voir de comprendre les liens picturaux qui se rattachent à «notre monde» tel que nous le voyons. Ces éléments se remarquent plus particulièrement dans l’œuvre tardive du peintre.

Le conservateur du musée Jacquemart-André, Nicolas Sainte Fare Garnot, a écrit: «L’exposition organisée par le musée Jacquemart-André tend à resituer cet artiste original, dont l’expression angélique a souvent été mise sur le compte de son engagement religieux mais qui en réalité n’ignore rien des innovations de ses contemporains et leur oppose souvent des solutions inattendues».

Les solutions inattendues apparaissent quand un homme croyant comme Fra Angelico transmet la spiritualité dans un espace familier et proche de l’homme. Il utilise la perspective, les proportions, et crée de la tridimensionnalité. Il donne ainsi de la profondeur et de l’expression.

À travers le jeu entre des couleurs très vives et des lignes de simples contours, entre les structures architecturales et la nature, entre les scènes qui se trouvent à l’avant plan et celles du fond, Fra Angelico crée une réalité dans laquelle des «personnes dorées» sont liées au monde humain et elles ne sont plus aussi distantes – elles ont des expressions et des dimensions humaines. Dans la peinture de «La vie du Saint Nicolas», qui est exposée, on peut remarquer que le peintre utilise la nature pour rattacher les différentes scènes de la vie de Saint Nicolas. Ceci peut être un moyen de souligner qu’il a acquis sa sainteté en parcourant son chemin et son destin dans le monde humain.

Inspiration humaniste

Fra Angelico peint à l’époque où d’autres peintres font leurs premiers pas dans le monde de la perspective et de la représentation humaniste. L’exposition montre comment les peintres comme Lorenzo Monaco (1370-1424), le maître de Fra Angelico, Massolino da Panicale (1383- 1444) et Paolo Uccello (1397-1475), ont influencé l’œuvre du peintre. Chacun, avec son style, a essayé de représenter la nature qui l’entoure d’une façon plus objective et Fra Angelico les a suivis.

De son côté, Fra Angelico a influencé l’œuvre d’autres peintres de son époque – appelés «peintres de lumière» par les experts. Au fil de l’exposition, on peut admirer des œuvres de Filippo Lipi (1406-1469), Zanobi Strozzi (1412-1468) et encore bien d’autres, qui ont aussi peint des personnages en profondeur, avec un style plus classique et plus détaillé. L’apparence de la nature dans ces peintures a annoncé la peinture de paysages. Mais l’influence de Fra Angelico est dominante par les couleurs: le bleu, le rouge, le jaune, l’ensemble forme une source de lumière et donne une touche unique. Fra Angelico et les peintres de lumière nous touchent par les scènes de sainteté en les rendant plus vraies et plus accessibles.

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