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L'inéluctable destin de Paul Exben

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Époque Times
10.11.2011
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  • Un des nombreux clichés réputés(攝影: / 大紀元)

L'homme qui voulait vivre sa vie

D'après le roman de Douglas Kennedy, L'homme qui voulait vivre sa vie, réalisé par Éric Lartigau (Prête-moi ta main) est en quelque sorte un «one man show». Non seulement les projecteurs sont braqués en grande partie sur le personnage principal, Paul Exben, mais aussi sur Romain Duris dans ce rôle. Il est facile de comprendre que toute l'attention est focalisée autour de ces deux êtres, un fictif et l'autre réellement émouvant. Dualités intérieures et contradictions dans les choix que nous faisons continuellement ne pourront plus passer inaperçues après avoir senti celles de Paul Exben.

Les Exben (Romain Duris et Marina Foïs) sont une famille modèle. Mais est-ce que Paul Exben est heureux au sein de sa famille? Non, car mener une vie aisée ne répond pas à ses aspirations. Un évènement d'une certaine gravité l'oblige à quitter tout ce qu'il a pour reconstruire son idéal malgré les tourments qui ne le laissent plus tranquille.

Romain Duris est non seulement l'homme qui voulait vivre sa vie, mais il est celui à qui on n'a plus besoin de faire passer d'audition. Chacun des films dans lesquels il accepte de jouer devient une consécration en soi. L'homme qui voulait vivre sa vie lui donne toute la latitude pour jouer, ce qui l'amène à se distinguer. Sa parfaite aisance fait en sorte qu'il est difficile de savoir que faire des autres éléments composant le film. La puissance de son interprétation oblige les autres acteurs et actrices à aller aussi haut qu'il a pu placer la barre. Un des plus beaux exemples est la complicité entre Paul Exben et son fils aîné. Même si Catherine Deneuve, Marina Foïs et Niels Arestrup font partie de la distribution, c’est toutefois Duris qui crève l'écran.

Le rythme du film et la trame sonore sont dignes de mention. L'homme qui voulait vivre sa vie devient, au fil des minutes, un récit d'exploration dans lequel errent autant le spectateur que le personnage principal, où le scénario devient secondaire. Tout repose sur l’interprétation hors pair de Duris. La photographie du film est très recherchée, entre autres, pour donner une crédibilité à Duris qui développe son talent de photographe à travers le long métrage. Le tout en fait un film qui mérite d’être vu sur grand écran.

Bien que l'on puisse considérer L'homme qui voulait vivre sa vie comme un suspense psychologique, l'aspect dit psychologique prédomine sur le suspense et c’est ce qui explique la complexité du personnage de Paul Exben. On pourrait comparer la première partie du film à celui du réalisateur québécois Stéphane Lapointe qui avait proposé La vie secrète des gens heureux (2006). L’excellent travail du scénariste et le jeu de Duris illustrent avec brio le déchirement de vivre une vie qui ne nous convient pas et qui ne nous conviendra jamais. Dans ces deux films, la vie très aisée est dépeinte avec son lot d'insatisfactions et sa lassitude. Bien sûr, il y a un prix à payer et des conséquences quand on change de mode de vie.

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