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Proie soumise à son prédateur

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Époque Times
11.11.2011
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  • L'actrice Elizabeth Olsen(攝影: / 大紀元)

Martha Marcy May Marlene

Martha Marcy May Marlene fait un gros plan sur le traumatisme d'une jeune idéaliste ayant déserté une petite secte. Sélectionné dans plusieurs festivals de films internationaux, c'est plutôt par sa vedette principale que par son sujet éprouvant que le film a attiré l'attention. C'est à se demander si le film n'est pas seulement un pivot pour une jeune actrice fort prometteuse ou s’il était vraiment nécessaire d’ajouter une œuvre rude à l'éventail de films du cinéma contemporain.

Une jeune femme (Elizabeth Olsen, la petite sœur des jumelles Olsen) reprend le contact avec les membres de sa famille après avoir déserté une secte. Devenue paranoïaque et impulsive, elle essaie de récupérer et d’oublier les mauvaises expériences vécues dans cette secte.

Martha Marcy May Marlene est un de ces films qui dépendent de la prestation de l'actrice choisie dans la distribution. Comme il tire plutôt sur le film brutalement psychologique, il peut s'agir d'une chance inouïe pour une nouvelle actrice de révéler au monde son potentiel. Une équipe de visionnaires a donné la première chance à Elizabeth Olsen (rappelant la jeune Scarlett Johansson). Le film connaîtra le succès qu'il mérite surtout grâce à son jeu.

John Hawkes (Me and You and Everyone We Know, Identity) est présent dans le rôle difficile du gourou dans une grande partie du film. Il joue avec brio un personnage charismatique tout en dégageant ce qu'il y a de plus infect. Acteur talentueux, il est convaincant dans la peau du gourou sociopathe. La scène dans laquelle il chante à Martha est particulièrement touchante. Cette chance que lui offre Martha Marcy May Marlene est significative pour sa carrière.

Caméra naïve et paysages bucoliques prennent part à l'insanité qui émane de chaque scène illustrant les rapports au sein de la secte. Les allers-retours entre les souvenirs, le présent dans lequel vit Martha et ses épisodes d'aliénation sont éminemment bien conçus. L'exactitude de leur synchronisme permet d'aiguiser la curiosité sur ce qui est à venir et permet d'endurer la lourdeur du vécu de la protagoniste. Le grand nombre de séquences très sombres bien utilisées pour permettre des raccords simples, mais combien efficaces, fait vivre au spectateur le même doute qu’éprouve Martha. La perte de repère est troublante, l'empathie envers Martha vient naturellement.

Intéressant à voir d'un point de vue sociologique et anthropologique ou pour être témoin d'un talent émergeant considérable. Toutefois, la question à se poser est de savoir si nous avons besoin de plus d'histoires sur les fanatiques faisant plus de mal que de bien. Le Québec connaît Roch «Moïse» Thériault. D'autres parties du monde ont connu les leurs. Martha Marcy May Marlene se contente de plonger le spectateur dans le tourbillon d'émotions pures de Martha. Il n'explore pas les «pourquoi» qui expliqueraient les motivations d'une jeune femme à intégrer un groupe à l'idéologie extrémiste, ni encore comment il est possible de récupérer d'une telle expérience marquante. Ce sont plutôt les subtilités des acceptations et oppositions que vit Martha vis-à-vis de la secte et de son évolution lente dans un présent peu accessible qui structure le film.

Présenté en version originale en anglais avec possibilité de sous-titres français au AMC Forum.

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