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Cinémagique ou le dialogue des cinéphiles

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
23.11.2011
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  • Peter Pearson (攝影: / 大紀元)

Rencontre avec Peter Pearson de Cinémagique

Avec des films désormais disponibles en ligne et dans des clubs vidéo ouverts 24 h, il est possible de vivre sa passion pour le cinéma à tout moment et d'accéder facilement à tous les genres et qualités de films, peu importe la provenance ou l'année de réalisation. Malgré toutes ces accommodations, a-t-on vraiment la possibilité de discuter du film qu'on vient de voir? D’en discuter avec d'autres cinéphiles? De voir légalement des primeurs soigneusement choisies avant la date officielle de sortie avec des connaisseurs qui nous aiguillent sur le film? C'est là où Cinémagique et Peter Pearson entrent en jeu.

Au AMC Forum, chaque lundi soir à 18 h 30, au coût de 12 $, les projections de Cinémagique présentent des films avant leur sortie en salle et sont suivies d’une discussion sur le film impliquant le public et des connaisseurs.

Peter Pearson, à l’origine de cette belle initiative, a été un amateur de cinéma depuis sa tendre enfance. Même à l'âge de 7 ou 8 ans, il allait «aux vues» au moins une fois par semaine. Dans sa jeunesse, tout le monde se moquait affectueusement de lui puisqu'il raffolait du cinéma de Fellini. «On me surnommait Fleni», déclare-t-il après un rire aux éclats.

Le jeu est devenu également pour lui objet d'intérêt. De 8 à 13 ans, le Torontois d'origine collectionnait les rôles principaux alors qu'il faisait partie d'une troupe de théâtre. Il a étudié le cinéma à Rome et la mise en scène un peu plus tard. C'est ainsi qu'un impressionnant parcours s'est tracé, parcours que l'on peut retrouver sous le nom de ce spécialiste de l'histoire du cinéma dans le Canadian Film Encyclopedia.

 

Cinémagique est le dérivé d'un cours universitaire qu'il donnait à McGill, «pour les vieux», souligne-t-il. Il avait remarqué que bien des distributeurs (de films indépendants) avaient beaucoup de difficultés à faire de la publicité pour leurs films. «La Presse et The Gazette font moins de chroniques cinéma, il y a moins de journalistes, les petits films n'ont pas les moyens de faire de la promotion.» Il a donc dégoté une salle où se rassembleraient de vrais cinéphiles pour leur présenter de grands films. «Les distributeurs sont ravis de cette initiative. Ils me proposent leurs meilleurs films», explique Peter Pearson. Il travaille en collaboration avec les deux grandes maisons de distribution, soit Métropole Films et Alliance Vivafilm.

Fervent disciple de Malcolm Gladwell, Peter Pearson croit que lorsque quelqu'un apprécie quelque chose, disons un film, cette personne en parlera à quatre ou cinq personnes (du bouche à oreilles, quoi). Il essaie d'organiser des visionnements pour que les gens en parlent à leurs amis autant que possible. «Le temps critique pour un nouveau film est la première fin de semaine», mentionne-t-il. C'est pourquoi il décide de faire le visionnement cinq jours avant la première officielle du film.

«J'ai commencé il y a presque trois ans avec 21 personnes, ma liste d'envoi compte maintenant 600 personnes.» M. Pearson réussit à offrir à ses cinéphiles une instruction cinématographique digne de ce nom. Les gens reçoivent deux fois par semaine beaucoup d'information sur le film à venir et peuvent aller consulter son blogue. «Ils sont alors très bien informés lorsqu'ils arrivent dans la salle. Ils comprennent ce qu'ils verront, qui est le réalisateur, les fondements, le genre du film, etc. Je fais de mon mieux pour avoir des invités de marque spécifiques au film présenté. Je leur donne une chance de vraiment apprécier le film avec tout ce qu'il comporte.» Les gens lui envoient leurs commentaires quelques jours plus tard.

«Je suis vraiment impressionné par les cinéphiles et leur culture du cinéma.» Peter Pearson se considère chanceux d'avoir plus de latitude en offrant et en étudiant des films aux sujets plus osés ou tabous qu'il aurait pu le faire en enseignant à McGill. Il se réjouit, en quelque sorte, du nombre décroissant de films produits à Hollywood. «Ça permet à des films français, québécois et d'autres provenances de laisser une marque.»

L’initiateur de Cinémagique n'est pas au bout de son rêve. Il souhaiterait avoir deux salles, toujours le lundi soir, une présentant un film en anglais, l'autre en français. Pour le moment, les discussions sont essentiellement en anglais, mais elles laissent place à une traduction spontanée en français. «Je pense avoir la capacité de faire un festival du film pendant toute l'année. Selon M. Pearson, le distributeur perd tout l'avantage d'une réelle promotion lorsque le film est présenté dans les festivals habituels alors que le film prendra l'affiche des mois à venir.»

Un film, même accompagné, peut se révéler une sortie antisociale. Peter Pearson en a fait une occasion de sortie sociale abordable.

Prochains rendez-vous :

Lundi le 21 novembre : The Artist

Lundi le 28 novembre : Circumstances

Pour plus d’information, consultez : cinemagique

www.cinemagique.ca

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