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Un sentier de plus en plus fréquenté

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
24.11.2011
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  • Un pèlerinage (攝影: / 大紀元)

The Way

Martin Sheen et Emilio Estevez (père et fils) font équipe dans The Way, un «walk movie» écrit et réalisé par Emilio Estevez. Il ne s'agit pas ici de leur première collaboration, Bobby (2006) les avait déjà réunis. Estevez a choisi avec The Way d'aborder un sujet plus anonyme et réflexif, avec une distribution à la fois intéressante et modeste pour servir ce genre de film.

Tom (Martin Sheen), ophtalmologiste résigné, doit se rendre précipitamment à Saint-Jean-Pied-de-Port, France, pour rapatrier le corps de son fils (Emilio Estevez) qui a péri durant une subite tempête dans les Pyrénées. Tom décide donc inopinément de se lancer sur le chemin de Compostelle et de faire la marche que son fils ne pourra jamais terminer.

La trame de fond du chemin de Compostelle est en vogue ces dernières années. Qu'on pense au film québécois Les doigts croches (2009) ou encore le film français Saint-Jacques… La Mecque (2005), un chemin escarpé attend fatalement le prochain réalisateur décidant de placer son histoire sur le célèbre Camino de Santiago. Estevez parvient à faire un carton grâce à son père, l'acteur Martin Sheen, et à la générosité de la nature de ce chemin béni.

Un sérieux bagage de charisme et d'expérience autant télévisuel que cinématographique depuis 1961, c'est ce qui émane de l'acteur Martin Sheen qui interprète un personnage obligeant un jeu monochrome avec quelques brisures frétillantes. Toute la force de Sheen réside dans son traitement de la confiance, de l'attente et de l'espoir dans un alliage plein d'esprit, maintenant avec réserve une expectative tout au long du film. La juste lenteur du film d'Estevez donne le temps au spectateur de méditer sur la grande carrière de Sheen : une panoplie de prix prestigieux (dont de nombreux Emmy Awards et Golden Globes) pour ses grands rôles, comme celui du Captain Benjamin L. Willard dans Apocalypse Now ou du President Josiah 'Jed' Bartlet dans The West Wing.

En plus de réaliser le film, Emilio Estevez plante quelques bornes témoins comme acteur tout au long du film. Ses apparitions fantomatiques sont bien réparties et proportionnées. L'actrice canadienne Deborah Kara Unger (The Game, The Hurricane, Payback) a définitivement le second rôle en termes d'importance dans The Way, même si son nom n'est pas sur l'affiche. Chacun des personnages qu'elle a pu jouer dans sa carrière est toujours formidablement unique. Elle ne fait pas exception alors qu'elle prend la peau de Sarah, une jeune femme cynique et raide dans The Way. Peu connu, James Nesbitt arrive à se démarquer avec son arrivée à l'improviste à la moitié du film. Addition nécessaire à l'équilibre de The Way, autant sur le plan dramatique qu'humoristique.

Estevez a saisi un chemin de Compostelle plus épuré qu'il ne peut l'être aujourd'hui étant donné que plusieurs gens ont trouvé l'expérience très touristique, voire commerciale par endroits, où le sacré devenait difficile à ressentir. Malgré tout, The Way est le premier long métrage ayant obtenu une autorisation de tournage à l'intérieur de la vertigineuse cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, construction qui s'est terminée en 1122.

En version originale anglaise seulement, présentée au AMC Forum.

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