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Nouveau souffle pour le tourisme en Tunisie

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque
13.12.2011
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  • Café des délices (攝影: / Val

La Tunisie est en pleine restructuration, mais tout à fait sécuritaire pour les voyageurs. Entre le bar et la mosquée, le port du bermuda ou du voile, les mondes cohabitent, inspirés par la nouvelle démocratie qui se construit.

Le climat clément de l’hiver est un moment choisi pour connaître le pays tel qu’il est, hors des sentiers touristiques habituels et à moindre coût.

Manifestations pacifiques à Tunis

La révolution a bel et bien chassé l’ancienne dictature de Ben Ali le 14 janvier 2010 en Tunisie et fait place depuis le 23 octobre 2011 à un gouvernement provisoire, dont Ennahdha est le parti majoritaire, chargé de rédiger une nouvelle constitution pour le pays.

Un sit-in est en place face au palais du Bardo à Tunis (capitale nationale), lieu de rencontre de l’assemblée constituante. Les citoyens démontrent ainsi qu’ils veillent à ce que prévale une réelle démocratie, après 23 ans de dictature.

Bien que le ministère des Affaires étrangères du Canada déconseille ce pays aux voyageurs, sur le terrain, le calme règne, même dans les manifestations. Étudiants, travailleurs, chômeurs et retraités clament des slogans tout en prenant le temps de répondre aux questions au passage.

«Depuis le début des manifestations, aucun touriste n’a été tué, ni blessé», rappelle Ferid Fetni, directeur central de la promotion à l’Office nationale du tourisme tunisien, ayant pignon dans la capitale où de jour comme de soir, les balades sont possibles pour les étrangers.

L’achalandage touristique a diminué dans plusieurs régions du pays, au grand dam des commerçants et des hôtels qui tentent de regagner une nouvelle clientèle depuis un an. Selon Lotti Mosbahi, directeur général de l’hôtel cinq étoiles Africa, situé en plein centre-ville de Tunis, les chiffres du ministère du Tourisme parlent d’eux-mêmes. «Entre janvier et octobre 2011, l’achalandage a diminué de 41,9 % et les recettes de 36 %, en comparaison avec la même période de l’année précédente.»

Diversifications touristiques

Certains hôtels profitent de cette pause pour effectuer des rénovations ou proposer de nouvelles activités. Ces initiatives misent sur une approche où l’authenticité et la modernité se donnent la main.

La thalassothérapie tunisienne, deuxième en importance après la France, est une des ressources fort prisées par les touristes. Le groupe dont fait partie l’hôtel Africa proposera d’ailleurs un tout nouveau centre de thalassothérapie à Sousse (côte est), en plus d’y construire une clinique chirurgicale, pour attirer une nouvelle clientèle d’Europe profitant des soins à moindre coût.

C’est à la rencontre du Dr Hassem Nouira, directeur médical et technique de la clinique Amen de Mutuelle-Ville, quartier huppé de Tunis, que se confirme ce nouvel engouement de la clientèle européenne pour la chirurgie plastique exercée dans le pays du jasmin. «Les gens séjournent en moyenne une semaine et ont droit aux chirurgiens les plus compétents. Nous maintenons une réputation internationale qui sera ISO le mois prochain, ne laissant aucune place à l’erreur, surtout pour les patients qui retournent à l’étranger, comme le suivi serait plus dur à assurer.» Des agences de tourisme médical sont présentes dans plusieurs pays, dont le Canada.   

Ennahdha se définissant comme un gouvernement islamique modéré peut, selon Neji Guider, directeur de l’Office du tourisme tunisien au Canada, amener une nouvelle clientèle de même allégeance religieuse. À ce titre, l’hôtel et spa Le Russelior est pour ainsi dire Hallal. Situé en plein quartier touristique d’Hammamet (sud), il n’offre que des boissons sans alcool et accueille une clientèle aisée et des gens d’affaires de tout le continent.   

Une avenue complètement différente est la visite de vignobles et la dégustation d’alcool de confection locale et artisanale de surcroît, l’agrotourisme gagnant du terrain chez les touristes. L’œnologue et directeur technique du domaine Atlas, Teib Imed, le confirme, «L’alcool est un tabou et restera un tabou en Tunisie.» Il demeure toutefois confiant, soutenant que la vente de vin ne peut être négligée par l’État, puisque 7 millions de touristes visitent le pays chaque année, pour 10 millions d’habitants. Profitant de l’accalmie de la fréquentation touristique, les projets affluent pour l’œnologue, dont la création prochaine d’un gîte combiné à des activités particulières au territoire, comme la promenade à dos d’âne. Quelques kilomètres au sud, c’est le dos de chameau qui attend le voyageur…

 

Le tourisme curieux peut bénéficier du climat d’optimisme et d’implication pacifiste qui caractérise actuellement la Tunisie, à la rencontre d’une culture qui se réinvente tout en étant empreinte d’histoire de plusieurs millénaires.   

Cet article a été écrit lors d’un voyage de presse payé par l’Office de tourisme de Tunisie.

 

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