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Vision française du jardin japonais...

Écrit par Andréane Morlange, radio Son de l’Espoir
07.02.2011
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  • Le jardin japonais Compans Caffarelli à Toulouse(攝影: / 大紀元)

Il fait froid depuis quelques temps déjà, on a envie de printemps, de jardin. Rendons-nous  dans un jardin très spécial et magnifique : le jardin japonais de Compans Caffarelli à Toulouse. Nous avons eu la chance de le visiter à l’automne, avec le jardinier qui en prend soin, son gardien, M. Desangles.

Ce jardin est né de la volonté d’un ancien maire de Toulouse, Pierre Baudis, qui avait été émerveillé par de tels jardins lors de ses voyages. Il a été créé en 1983 et se situe en ville, à l’intérieur du grand parc Compans Caffarelli. Pour le voir, il faut donc y aller spécialement, c’est un petit bijou dans son écrin.

Un jardin japonais ne se bâtit pas à la légère, il suit des règles très strictes, et en l’occurrence, le jardin japonais de Toulouse est la réplique du jardin de la maison impériale de Katsura à Kyoto, crée entre le XIVe et le XVIe siècle. Alors que ce jardin au Japon couvre 7 ha, le jardin de Toulouse en est la réplique mais sur 7000 m2, soit en dix fois plus petit.

Quand on construit un jardin japonais, on ne cherche pas à imiter le maître ancien mais on apporte sa touche pour que le rendu garde l’esprit du lieu. Par exemple à Toulouse, la pierre utilisée pour les rochers ou la mer de sable, est celle du milieu naturel de Toulouse car  il faut toujours prendre la roche la plus proche de chez soi ; ici c’est le Sidobre, une pierre qui ressemble au granit. Au fil du temps, ces pierres se sont arrondies et recouvertes de mousse.

Un jardin japonais est un endroit où la nature est magnifiée, mais en miniature. C’est une recherche d’harmonie constante et à l’origine, c’était un endroit considéré comme sacré, qui invitait à la méditation.

Pour inviter à la paix intérieure, le jardin japonais doit être clos : il l’est d’un côté par un mur recouvert de tuiles en bois, les mêmes que l’on retrouve sur le toit du pavillon de thé, mais la clôture peut être aussi constituée d’arbres, de plantes ou encore d’eau.

Voici de quoi est composé le jardin japonais :

- un jardin sec

- un lac et ses rochers

- un jardin planté

- un pavillon de thé

  • Le jardin japonais Compans Caffarelli à Toulouse(攝影: / 大紀元)

Le jardin sec

Il comprend d’abord la mer de sable, qui symbolise l’eau bien sûr, et les traits tracés dedans, les vagues et les courants. Le jardinier expliquait qu’il ne pouvait pas partir le weekend par exemple en laissant la mer de sable détériorée par le vent ou la pluie : il refaisait au râteau les vagues et pour lui, en faisant ces gestes précis et minutieux, c’était comme une méditation et il retrouvait le sens du sacré. A Toulouse, le sable, ou plutôt le gravier, est fait de la roche de Sidobre qui a été concassée.

Sur la mer de sable sont disposés des rochers : ceux du fond symbolisent la montagne et deux groupes de rochers représentent l’île Tortue: un rocher rond et un peu plat sur le dessus et de l’autre côté, l’île Grue plus élancée.

Cette mer de sable est très apaisante à regarder.

Le lac avec des rochers

Le lac fait 700m2. Sa forme est très découpée comme les côtes du Japon le sont. Au milieu se trouve l’île du Paradis qui regroupe l’île Tortue et l’île Grue. On dit que c’est là où les divinités viennent se réfugier. C’est donc un endroit sacré où seul l’empereur du Japon et son jardinier peuvent aller. On accède sur l’île Paradis par le pont rouge, fermé par un portillon. L’île Grue toute en longueur symbolise le cosmos ou encore le bonheur. L’île Tortue avec ses rochers ronds, la longévité ou encore les profondeurs de l’océan.

Le pont doit être un demi-rond et quand il se reflète dans l’eau, cela forme un cercle comme la lune ou le soleil. Il est de couleur rouge, la couleur de l’empereur du Japon. Devant sont posées trois pierres représentant les trois principaux Bouddhas, dont le bouddha principal qui n’est pas la plus grosse pierre, mais la plus élevée.

  • Le jardin japonais Compans Caffarelli à Toulouse(攝影: / 大紀元)

Le jardin planté

On se dirige vers le jardin planté en traversant la cascade sèche, et le sentier de méditation.

La cascade sèche, ou cascade de la porte du dragon, est le symbole du cycle de la vie. Dans les bambous, c’est la source et la cascade qui descendent de la montagne et représentent la naissance. Ensuite vient le torrent tumultueux caractérisé par les galets : c’est la jeunesse. Plus loin l’eau s’écoule dans un lac, c’est la mort. Et au-delà du pont, la renaissance.

Le sentier de méditation est composé de grosses pierres plates. Y marcher demande de l’attention, donc on n’est pas perturbé par l’environnement. Il est éclairé par la lanterne : la puissance des lanternes est fonction de la luminosité de la lune. Plus la lune éclaire, moins la lanterne est forte.

Dans la pelouse, on trouve des vallons, des montagnes, qui représentent les volcans du Japon et notamment la plus haute montagne : le Mont Fuji.

C’est dans le jardin planté que poussent de magnifiques arbres, des essences d’orient. On y trouve aussi des érables, des pins rouges, des pins noirs, des bambous ainsi que les fameux cerisiers.

On sait l’importance des cerisiers dans la culture japonaise : la floraison des cerisiers est un phénomène national, suivi de près par les météorologues et la tradition est d’aller pique-niquer sous les cerisiers en fleurs.

Le jardin des cerisiers

On y trouve le vrai cerisier du japon, le cerisier subhirtella qui fleurit de novembre à avril avec pleins de petites fleurs blanches à cinq pétales, mais pas de feuilles. Puis le cerisier serrulata, d’origine chinoise et des cerisiers pleureurs. En fait leur nom savant n’est pas cerisiers mais prunus.

L’art de la taille des arbres au Japon s’appelle le niwaki et par extension, les niwakis sont des arbres adultes de pleine nature mais taillés comme des bonzaïs. Les bonzaïs eux sont des arbres en pot. Les niwakis, sont des arbres aux formes magnifiques, mais pas vraiment naturelles. On distingue plusieurs types de taille.

-La taille en transparence : on voit à travers l’arbre pour mettre en valeur sa couleur, sa forme, ses grosses branches charpentières et son tronc. Le jardinier,  M. Desangles expliquait qu’il avait l’impression que ces grosses branches qui partent vers le ciel, enfoncent davantage le tronc dans la terre, comme deux puissances qui s’opposent et s’harmonisent en même temps : élévation vers le ciel et profondeur de la terre. Cette taille révèle la structure de l’arbre et ce qui l’entoure. Par exemple, sur le sentier de méditation, il y a un pin qui a été taillé pour révéler un rocher sacré sur lequel viennent dormir la nuit les divinités.

- Taille en rideau : les bambous

- Taille en nuage c’est vraiment très beau : les arbres, les pins d’ailleurs sont de véritables sculptures, ils prennent la forme de boules ou de plateaux.

- La taille en moutonnement c'est-à-dire qui fait des vagues.

  • Le jardin japonais Compans Caffarelli à Toulouse(攝影: / 大紀元)

Le pavillon de thé

Les éléments du pavillon de thé ont été empruntés au palais de Katsura. Sa structure suit les proportions du tatami de Kyoto (1.92 X 0.96 m). La plate-forme pour « admirer la lune » a été aménagée en face du jardin. Le toit est recouvert d'écailles de bois.

Les lanternes, qui à l'origine éclairaient les cérémonies du thé, ont une fonction de décoration.

En fait c’est un pavillon ouvert qui n’est utilisé pour la cérémonie du thé qu’à des moments particuliers. C’est une jolie maison de bois d’où on peut voir un paysage emprunté, un élément important des jardins japonais : des arbres dissimulent les limites du jardin mais sont plantés de telle façon qu’ils entourent un élément naturel placé en dehors du jardin, ce qui donne une impression d’infini. C’est ce qu’on appelle aussi une capture de paysage.

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M. Desangles nous expliquait que tous les matins, son jardin était pour lui une découverte : des végétaux qui changent de couleur, des fleurs, des feuilles qui poussent, des volumes différents. Il évolue au fil de temps, chaque jour, en fonction des saisons. C’est un cycle de vie avec les cerisiers au printemps symbolisant la naissance. L’été, la jeunesse avec des arbres qui fleurissent, A L’automne, l’érable devient rouge, le déclin, le pin, c’est l’hiver, la vieillesse.  Puis la mort quand les arbres perdent leurs feuilles et au-delà la réincarnation. Un jardin japonais, c’est l’harmonie entre les végétaux, les minéraux et certainement les gens qui s’en occupent.

 

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