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Au jeu comme à la vie

Écrit par Maya Mizrahi, La Grance Époque
20.03.2011
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  • jeu de go(攝影: / 大紀元)

« Le ‘go’ est comme la vie », dit Yasuda Yasutoshi. Yasuda Yasutoshi, ou Yasuda Sensai (en japonais, le professeur Yasuda) est au plus haut niveau du jeu de go (Dan 9). Il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde. Il est surtout apprécié et reconnu pour « la méthode Yasuda » qu’il a développée, dans le but d’utiliser le jeu comme moyen de communication et de tolérance dans la société. La méthode a été adoptée par les pays occidentaux, grâce à ses bons résultats.

Le go

Le go est le jeu de table le plus ancien au monde, on estime qu’il a 4000 ans. Il vient de la Chine, où il est connu sous le nom de Weiqi. Il est dit qu’en Chine ancienne ce jeu avait une signification cosmique. Durant des générations il faisait partie de l’un des quatre Arts que chaque homme cultivé devait acquérir avec la calligraphie, le dessin et la musique. Au Ve siècle av. J.-C, la première mention écrite du jeu se trouve dans le livre « Zuo Zhuan ». C’est le premier livre d’histoire écrit en Chine. Il décrit la période allant du VIIIe au Ve siècle av.J.-C.    

De la Chine, le jeu s’est répandu sur toute l’Asie. Au VIIe siècle il est arrivé au Japon où il a reçu le nom de « go». Au début, il était réservé à la Cour royale. Il  s’est propagé par la suite à un plus large public. En Chine il est encore aujourd’hui considéré comme un jeu réservé à la haute société. En occident, le go devient populaire au XIXe siècle.

Même si le go est un jeu très ancien, les règles  sont restées les mêmes, grâce à leur simplicité qui fait la beauté de ce jeu. Avant que les deux joueurs ne commencent à jouer, ils témoignent de la reconnaissance et se remercient mutuellement. Entre eux, se trouve un tableau quadrillé en bois et à leur coté des pierres noires et blanches. Le but du jeu est d’encadrer les pierres de l’autre joueur et de conquérir le territoire.    

 

Des mondes se rencontrent

« Le go est un jeu très intéressant, mais la raison pour laquelle j’ai commencé à l’enseigner était pour essayer de sauver des enfants » dit le Sensai.

  • Yasuda Yasutoshi, Uri Globus et le Professeur Feuerstein, le fameux inventeur de la méthode Feuerstein(攝影: / 大紀元)

« Il y a 17 ans j’ai lu un article sur un enfant âgé de 13 ans qui s’est suicidé , après avoir été victime d’abus à l’école » raconte Yasutoshi, « J’étais surpris et je me suis demandé comment un enfant peut arriver à une telle extrémité. J’ai décidé de mener une enquête et après six mois j’ai eu l’opportunité de lire les carnets personnels d’enfants qui se sont suicidés et presque tous ont terminé leur journal de la même façon : ‘Maman, Papa, je suis désolé car vous ne pouvez plus m’élever’ j’ai réalisé alors, que si un adulte ou un copain avait perçu la souffrance de l’enfant, probablement que celui-ci ne se serait pas suicidé » .

Monsieur Yasutoshi a pensé à un moyen pour aider ces enfants à établir une communication avec les autres. Il a décidé d’utiliser la chose qui lui était la plus familière - le go. Yasuda Yasutoshi explique que même quand une communication verbale existe, notre capacité à transmettre nos idées à l’autre est limitée ; un écart peut s’établir et avec lui, un manque de compréhension et de colère. « Quand tu poses une pierre dans le jeu, tu reçois la réponse de l’homme devant toi. La communication entre les êtres humains est la chose la plus importante. Quand tu joues avec quelqu’un, il t’écoute, tu l’écoutes  ». dit Yasutoshi   

Quand on regarde les enfants jouer, on peut réellement voir comment « l’écoute de l’autre » est le nom du jeu : quand un enfant pense uniquement à conquérir l’autre sans considérer les mouvements de celui-ci, il va certainement perdre. Malgré la simplicité du jeu, les joueurs proclament qu’il a une profondeur infinie. Il semble que cette profondeur trouve son expression dans le dialogue qui se crée entre les joueurs. « Pour améliorer la communication, il faut apprendre à mieux s’exprimer, mais savoir écouter est aussi très important. Quand on écoute on communique mieux », dit Yasuda Yasutoshi

Tolérance et destruction de préjugés

Monsieur Yasutoshi commence sa leçon avec les enfants en discutant avec eux du Japon : « Si je veux juste enseigner le jeu du go je ne dois rien expliquer, je vais juste enseigner la technique. Mais c’est peut être la première fois que les enfants rencontrent quelqu’un qui vient du Japon. C’est important qu’ils comprennent la manière de penser des Japonais et leur sensibilité ».

Ainsi, un des buts de l’enseignement du go est d’accepter l’autre et de casser les stéréotypes. Yasuda Yasutoshi enseigne non seulement dans les écoles mais aussi dans les maisons de retraite, les hôpitaux psychiatriques, les instituts d’handicapés etc. De même, il organise des rencontres entre des personnes âgés et des enfants. « Il est important de comprendre que les gens sont différents de nous. Comme le visage, la pensée est aussi différente. Il est important de rencontrer l’autre. Pour éliminer les préjugés, il n’y a pas d’autre moyen - le go est une opportunité pour créer cette communication directe, la rencontre ».

Le gain dans la perte

Les enfants n’aiment pas trop perdre et ce n’est pas toujours facile pour eux de le prendre à la légère. A la fin de la séance de go le Sensai déclare les gagnants, et ce ne sont pas ceux qui ont le plus gagné mais ceux qui ont joué le plus. « La vie ne se passe pas toujours comme on le  désire  », dit Yasutoshi, « Tout le monde n’aime pas perdre mais c’est très important de savoir accepter de perdre. Après avoir perdu un certain nombre de fois, le visage d’un enfant commence à changer. Il ne le prend pas mal comme au début, et même s’il perd, il est content de jouer ».

Ces dernières années, Yasuda Yasutoshi consacre son temps à promouvoir les relations de paix et d’amitié dans le monde entier, à l’aide du jeu de go. En France il existe une Fédération de go très active, des compétitions et des rencontres de go ont lieu.

Pour en savoir plus : ffg.jeudego.org

 

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