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Une étude se penche sur l'impact du changement climatique sur l'arbre de vie

Écrit par Cordis
26.03.2011
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  • La forêt des Ardennes. La disparition des espèces à travers l'histoire de notre planète n'est pas récente.(攝影: / 大紀元)

Le changement climatique du XXIe siècle pourrait-il altérer la forme de l'arbre de vie? D'après une nouvelle recherche financée par l'UE, ce n'est pas forcément le cas. Une analyse haute résolution des arbres évolutionnaires révèle que malgré que l'arbre s'affine en raison du changement climatique, il ne perdra pas toutes ses branches, ainsi sa structure d'ensemble demeurera la même.

20% à 30% des espèces mondiales pourraient disparaître

Présentée dans la revue Nature, l'étude a été en partie financée par le projet Ecochange qui a obtenu 7 millions d'euros au titre du domaine thématique «Développement durable, changement mondial et écosystèmes» du sixième programme-cadre. Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime qu'environ 20% à 30% des espèces mondiales pourraient courir un risque d'extinction si le réchauffement planétaire dépasse les 2,5°C. S'il atteint les 3,5°C, le GIEC pense que 40% à 70% des espèces pourraient disparaître.

Ce qui préoccupe les chercheurs est que le changement climatique pourrait déclencher une perte déséquilibrée de la diversité si les extinctions ne sont pas distribuées de façon aléatoire à travers l'arbre de vie. À l'aide de six modèles de distribution d'espèces, quatre scénarios d'émissions et trois modèles climatiques mondiaux de haute résolution, l'équipe a modelé les impacts potentiels du changement climatique au cours des décennies à venir sur 1.280 végétaux, 140 mammifères et 340 oiseaux d'Europe.

3% des espèces vivant depuis toujours sur Terre sont encore en vie

«Afin de faire la distinction entre les extinctions résultant du changement climatique et celles qui devraient survenir normalement, nous avons créé des scénarios d'extinction aléatoires normaux comme témoins», explique Wilfried Thuiller du Centre national de recherche scientifique (CNRS) en France, auteur principal de l'étude. Contrairement aux théories passées, l'étude a démontré que même si l'arbre se rétrécit d'une façon ou d'une autre, la structure demeurera intacte sans aucune perte majeure de la biodiversité. Des pertes majeures auront lieu seulement si des «branches» localisées sont entièrement éliminées.

«Et cela, car les espèces vulnérables n'ont ni moins de parents, ni de plus proches parents que les clades restants», écrivent les auteurs. «Les baisses dans la diversité phylogénétique seront plus marquées dans le sud de l'Europe, et des bénéfices sont attendus dans les régions de latitude ou d'altitude élevée. Toutefois, les pertes ne seront pas compensées par des bénéfices et l'arbre de vie fait face à une tendance vers l'homogénéisation à travers le continent.»

L'étude montre que la disparition des espèces à travers l'histoire de notre planète n'est pas récente ; le changement va de pair avec l'évolution. À peine 3% des espèces vivant depuis toujours sur Terre sont encore en vie. Le problème principal, toutefois, est que l'activité humaine accélère ce processus. Les experts commencent tout juste à penser qu'il est possible qu'une nouvelle extinction de masse, telle celle déclenchée par la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années, soit en cours.

La perte des parties spécifiques de l'arbre plus dangereuse

Alors que les prévisions pour le nombre d'espèces en disparition en raison du cours actuel du changement climatique n'étaient pas matérialisées dans l'étude, les données semblent alarmantes dans le sens où nous devrions réprimer cette menace et assurer la viabilité des espèces.

Miguel Araújo de l'université d’Évora et du Museum National des sciences naturelles à Madrid, en Espagne, affirme: «Que les extinctions aléatoires à travers l'arbre de vie soient moins dangereuses ou non que les extinctions dans des parties très spécifiques de l'arbre ne dépendent que des niveaux du changement climatique–si l'extinction est modérée, la perte des parties spécifiques de l'arbre peut être plus dangereuse que les extinctions dispersées, seulement si cela affecte le potentiel de l'évolution sur Terre. Mais si les extinctions atteignent un niveau observé lors des épisodes d'extinctions de masse, alors un modèle plus étendu d'extinctions peut être catastrophique car il compromet l'avenir de trop nombreux groupes biologiques».

La différence de cette étude est que cette équipe s'est penchée sur les effets du changement climatique dans les groupes phylogénétiques plutôt que dans les groupes taxonomiques. Alors que ces derniers fournissent des informations clés sur les relations évolutionnaires, ils se fondent également sur la forme et la fonction et sont moins précis lors des prévisions des évolutions futures. Les groupes phylogénétiques en revanche sont entièrement basés sur la relativité évolutionnaire entre les espèces.

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