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Jaloux-Thriller modèle réduit

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
28.03.2011
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  • Marianne (Sophie Cadieux) et Thomas (Maxime Dénommée)(攝影: / 大紀元)

S’étant démarqué parmi plusieurs films aux festivals de Karlovy Vary (République tchèque), Toronto et Rouyn-Noranda, Patrick Demers a pu se fier sur un bon nombre de salles de cinéma afin que son film, Jaloux, y soit présenté. Adoptant un régime minceur côté moyens financiers, Demers a su travailler certains éléments «bien en chair» pour parvenir à un thriller enveloppant.

Sur la corde raide d'une relation amoureuse houleuse, Marianne (Sophie Cadieux) et Thomas (Maxime Dénommée) décident de s'accorder une dernière chance en passant une fin de semaine dans un chalet, loin des distractions urbaines. Benoît (Benoît Gouin), l'homme pouvant donner accès au chalet, prend graduellement une place inquiétante dans leur vie.

Le naturel des quelques actrices et acteurs est effarant. Le réalisateur (à la fois scénariste) n'avait pas écrit de scénario, mais avait plutôt gagé sur un processus d'écriture «scène-à-scène», un condensé scénaristique permettant l'apport de l'improvisation. Le vent de fraîcheur qu’entraîne la distribution jette sur le tapis des interprétations inspirées qui provoquent le déséquilibre chez le cinéphile. On parle ici d'un régal, à la fois pour l'équipe de tournage et pour nous.

Patrick Demers, minimaliste, arrive à manœuvrer et à presser avec subtilité son œuvre pour en faire sortir toute sa matière. Un des éléments démontrant sa force se retrouve dans le détail par lequel il capte la nature. Cela sert aussi à propulser le thriller dans différentes marées de tension. Sous un angle plus ludique, on pouvait voir que le plateau de tournage a dû vivre quelques déboires à négocier avec la quantité d'insectes cannibales présents dans plusieurs des scènes de Jaloux.

L'apport musical de Ramachandra Borcar, jouant directement sur les souvenirs que l'on peut avoir des films d'Hitchcock, ne peut que rendre nostalgique et emballer. Demers pourrait être comparé à Christopher Nolan lors de ses débuts modestes (Following et Memento).

 

Jaloux traite évidemment de jalousie, mais il n'en fait pas son point focal. Ce qui retient l'attention est d'abord les esquives et les heurts entre les personnages. Le personnage de Maxime Dénommée, Thomas, rappelle celui de la télésérie Aveux, Simon. Différencier les deux serait très difficile. Sophie Cadieux, incarnant une fille à la personnalité quelque peu fragile et simple, joue ce rôle de manière prodigieuse. On sent la puissance de jeu acquise en improvisation! En ce qui concerne Benoît Gouin, enfin on lui donne plus d'espace de jeu que ses nombreux rôles secondaires! Habitué à jouer des personnages opaques, il a une nouvelle occasion de peaufiner un genre dans lequel il excelle.

Malgré ses 94 minutes, on peut trouver des longueurs rappelant le temps qui avance lentement lors d’une longue journée de canicule. Petit tour de carrousel aux sensations multiples, hommage à l'infiniment petit.

 

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