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Le vrai visage des «Peaux-Rouges»

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
19.04.2011
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  • Le réalisateur Guillaume Sylvestre (droite) accompagné de Daniel Picard, Huron-Wendat de Wendake (centre) et d’un technicien lors du tournage de Sauvage. (IXION Comunications)(攝影: / 大紀元)

Sauvage

À en juger par son dernier film, le documentaire Durs à cuire (2007), Guillaume Sylvestre rame de nouveau à contre-courant (n'est-ce pas le principe d'un documentariste?) en extirpant ce qu'il y a de plus significatif dans son intérêt du moment. Cela donne Sauvage, distribué par Filmoption, brisant l'ignorance sur les peuples autochtones, transmettant un souffle créateur de loup forçant notre petite bulle à vouloir en rejoindre d'autres. «Sauvage», un mot qui rend encore certains fiers, un mot qu'on utilise aussi pour dénigrer. Qui sont les vrais «Sauvages»?

Trois générations d'autochtones du Québec, résilientes, loin du misérabilisme, prennent de plus en plus de place, moyennant une volonté enviable. Issus de la communauté huronne de Wendake, de la communauté crie d'Oujé-Bougoumou, en passant par celle des Malécites du Bas-Saint-Laurent et celle des Attikamek de Wemontaci; ces Amérindiens du Québec réclament d'être traités d'égal à égal, mais aussi d'être respectés dans toute leur humanité. Produit par Sylvie Krasker pour les Productions Baie de l'Écho, Sauvage bénéficie de la participation principale de Daniel Picard, Huron-Wendat de Wendake qui en a eu l'idée originale, Anne Archambault, grande chef des Malécites, et Sabrina Boivin, Atikamekw de Wemotaci.

Peuple voulant être visible

Richard Desjardins et Robert Monderie s'étaient affairés à ramener à la surface la nation algonquine avec leur documentaire Le peuple invisible. Hautement recommandé, ce dernier était d'abord centré sur l'historique aliénant des Algonquiens et ses répercussions éprouvantes à notre époque. Avec Sauvage, on pourrait dire qu'il s'agit d'un complément. Le cinéphile est d'abord contenu dans le présent, et aussi dans l'avenir. Comme Sylvestre a un faible pour épingler la passion humaine, c'est ce dont il s'est servi pour ouvrir les différents sillons de son documentaire.

Leur miroir, notre reflet

Sauvage est brodé de lucidité et d'optimisme d'un couvert à l'autre. La libération est le thème contagieux, perspective que Sylvestre a empruntée. Les témoignages choisis rallient amour d'autrui et intimité, ce qui provoque une ouverture du cœur, un regard englobant de ces communautés et de nous-mêmes. On se laisse prendre dans ce qu'on a de plus vulnérable. On oublie que le tout traite de la réalité «indienne». C'est à se demander si ce film n'a pas été écrit pour réveiller ce qui somnole en nous.

L'avenir est à la première saison

L'authenticité des participants du film interloque, tout comme leur désir de conserver ce qu'ils ont de plus sacré. Autre angle développé habilement : c'est toute la sagesse, non pas condamnée à mourir avec les générations vieillissantes, mais cette jeunesse qui la partage et qui veut la faire perdurer. Sauvage n'est pas sans témoignage bouleversant : Guillaume Sylvestre en a relevé plusieurs, mais sans jamais en faire ses choux gras.

Dernièrement, Simon Beaulieu, réalisateur du documentaire Godin, a su détacher un morceau du passé pour redonner un goût à notre moment présent, à notre avenir. Sauvage vient aussi contribuer à ce dessein d'élever les esprits voulant profondément inspirer le bien.

Sauvage est présenté en version originale sous-titrée en anglais au cinéma Du Parc.

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