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Qu’en est-il de la disparition des herbes médicinales en Europe ?

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
21.04.2011
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  • pillon herbes(攝影: / 大紀元)

Vous avez peut être vu circuler un mail qui vous demande de signer une pétition à destination de votre député européen afin qu’il intervienne pour annuler la nouvelle loi européenne sur la procédure d’autorisation des plantes médicinales. Qu’en est-il vraiment ?

Ce n’est pas un poisson d’avril mais une directive européenne 2004/24/CE1 datant de 2004 qui est entrée en vigueur ce 1er avril. Elle donne de nouvelles règles pour la procédure d'enregistrement des plantes médicinales, le but étant de protéger les consommateurs de fraude et d’abus. Les plantes médicinales européennes connues depuis des siècles pourront bénéficier d’une procédure simplifiée mais son coût reste encore très élevé au regard des moyens financiers des petits producteurs. 

De plus, d’après Christian Busser, docteur en pharmacie, en ethnologie et professeur à l’université de Paris XIII et de Strasbourg, « certaines plantes ne seront plus autorisées à la vente libre. C’est le cas par exemple des feuilles d’artichaut, du cumin, du bouleau, du ginkgo, de la verveine officinale… Par contre, d’autres plantes vont passer en vente libre alors que certaines mériteraient d’être prescrites, c’est le cas du houblon qui a des effets hormonaux nécessitant une prescription médicale », confirme-t-il.

Les plantes et préparations issues de la médecine ayurvédique, de la médecine traditionnelle chinoise et autres thérapies ethniques auront quant à elles, bien du mal à survivre en Europe car pour qu’une procédure soit simplifiée, il faut que la plante soit reconnue comme ayant des propriétés curatives depuis plus de quinze ans en Europe. La procédure simplifiée engendre déjà des coûts non négligeables… la procédure habituelle n’étant qu’à la portée financière des firmes pharmaceutiques. Elle demande une procédure complète qui prend plusieurs années et fait intervenir plusieurs domaines d’experts et plusieurs études.

Verrons-nous un appauvrissement de la pharmacopée herboriste ou les firmes pharmaceutiques vont-elles se l’approprier en faisant du même coup augmenter leur prix ? L’interprétation des lois est souple. Contrairement aux règlements, les directives ne sont pas d'application directe dans les droits internes, elles nécessitent donc une intervention des États. Ceci laisse une certaine marge de manœuvre. Il est cependant nécessaire de rester vigilant pour que les experts nommés ne soient pas de connivence avec les firmes pharmaceutiques, ce qui, on le sait, ne coule pas de source. 

Pour Thierry Thévenin, botaniste et secrétaire général du syndicat des SIMPLES2, « l'avenir de la protection de la santé et liberté de mouvement des préparations médicinales des citoyens de l'Europe passera, non pas par une lutte médiatique ou juridique pour des droits ou des espaces commerciaux, mais plutôt par la revendication – y compris s'il le faut par une certaine résistance citoyenne – d'espaces légaux d'éducation et de formation pour la préservation et la transmission des savoirs médicinaux traditionnels ».

1http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2004_2009/documents/cm/645/645550/645550fr.pdf

2 http://www.syndicat-simples.org/actualites/reponse-michele-rivasi-a-la-video-et-la-petition-du-collectif-medecine-naturelle

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