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Idool, un coin de paradis au Cameroun 1re partie

Écrit par Christiane Goor
05.04.2011
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  • La chefferie est aussi le lieu de rencontre pour tous(攝影: / 大紀元)

L’Afrique Noire évoque des scènes de marchés colorés et bruyants, de vastes paysages de savanes brûlées par le soleil et, sans aucun doute, une qualité de vie étroitement dépendante de la survie au quotidien, par nécessité ou simplement parce que la nature généreuse suffit à alimenter l’habitant. Pourtant, il existe d’authentiques havres de paix qui sont autant de leçons de vie. Exemple, à Idool au Cameroun.

Avec près de 600 000 visiteurs en 2010, le Cameroun se hisse enfin au rang des destinations touristiques reconnues par l’OMT (Organisation mondiale du tourisme). Pourtant, ce pays que d’aucuns ont baptisé «l’Afrique en miniature» est encore en quête de visibilité. Entre la réalité sur le terrain et la volonté affichée du gouvernement de convertir le tourisme en une industrie dynamique et de qualité, il reste du chemin à parcourir. Néanmoins, avec ses traditions riches, variées et toujours vivaces au cœur d’une nature généreuse et exotique à souhait, le Cameroun mérite plus d’un détour. Exemple avec Idool, un étonnant village peul qui a résolument choisi d’entrer de plein pied dans le nouveau siècle sans pour autant renoncer à son passé.

Une longue route

Idool se situe à l’est de la région de l’Adamaoua, à 70 kilomètres de Ngaoundéré, sur la route qui mène à Belel, dans une région ignorée ou tout simplement inconnue des guides touristiques. Le train est la seule option raisonnable pour joindre Ngaoundéré, terminus du Transcamerounais affrété par la Camrail au départ de Yaoundé.

La première impression que l’on a de Ngaoundéré, c’est la pétarade des motos et le brouhaha incessant des taxis qui sillonnent le centre en tout sens. À la croisée des communications, le chef-lieu de l’Adamaoua est le vrai point de départ des circuits touristiques tournés vers le nord. Toutefois, malgré l’étendue de ses quartiers, la ville a conservé les allures d’un gros village, avec un inextricable réseau de ruelles tortueuses et de «sarés», ces ensembles de cases rondes surmontées de toits de pailles coniques qui descendent jusqu’au sol. Des marchands ambulants investissent tous les coins de rue, les barbiers profitent de l’ombre d’un manguier pour recevoir leurs clients, des femmes portent sur la tête, avec une grâce nonchalante, des calebasses débordantes de marchandises. Mosaïque changeante et multicolore que dessinent les nombreuses échoppes qui défilent sous nos yeux encore un peu égarés au terme de la longue nuit de voyage en train.

Nous sommes en novembre, la saison des pluies touche à sa fin. Sur le vaste plateau de l’Adamaoua, les terres, baignées de soleil, sont verdoyantes. L’horizon s’ouvre largement au-delà des pâturages herbeux. Ici et là surgissent des villages de pasteurs qui se fondent dans le décor. Un nuage de poussière ocre qui se soulève signale un troupeau de zébus en quête de points d’eau. La route en latérite, d’un rouge chaleureux, a été lessivée pendant la saison des pluies et elle multiplie les ornières et autres nids-de-poule qui ralentissent le rythme du voyage en multipliant les secousses. Une fine poussière rouge s’insinue partout, dans la voiture, les chaussures, les vêtements, les narines, les oreilles…

Un petit détour de quelques kilomètres mène aux spectaculaires chutes de Tello, curieusement situées en contrebas de la piste qui traverse les pâturages. La rivière qui y creuse paisiblement son lit dévale soudainement au creux d’un cirque envahi par les broussailles. La haute cascade de près de cinquante mètres cache une vaste caverne noyée de mousse verte où deux bancs vermoulus par l’humidité attendent un promeneur improbable. En s’écrasant bruyamment sur les rochers, le rideau de perles d’eau rebondit dans un voile mousseux qui accroche la lumière du soleil. Magie de la nature qui se donne en spectacle.

Idool, la fraîche

Soudain, on voit s’échapper au loin des filets de fumée qui s’étirent vers le ciel. Surgissent alors à l’horizon les silhouettes de vastes ensembles cernés par des murailles couleur brique qui semblent abriter des campements, à en croire les bouts de toiture en paille tressée, surmontés d’une sorte de chapeau d’où s’échappe la fumée. L’arrivée dans le village laisse mieux percevoir un étonnant plan d’urbanisation qui s’impose partout. De larges avenues plantées d’eucalyptus quadrillent soigneusement le bourg qui s’organise ainsi en damier autour de la place, non loin de la mosquée et de la chefferie. Chaque allée est longée par de hauts murs de torchis fabriqué à partir d’un mélange de terre, de paille, de cendre et de bouse malaxées pendant des heures, suivant une recette ancestrale qui assure, nous dit-on, une longévité de plus de 20 ans.

Rien n’est laissé au hasard à Idool, bien au contraire. Autrefois, Yaya Oumarou, un chef de village selon les traditions peul musulmanes, vivait à la tête de 13 familles dans un village reculé. Un administrateur français, impressionné par le sens inné de l’organisation de ce chef, lui proposa d’installer sa communauté au bord de la grand-route, afin de faciliter la communication avec les autres bourgades. C’est ainsi que naquit Idool en 1958, deux ans avant l’indépendance du pays.

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