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Vente à découvert: une pratique dangereuse, selon le Vert Pascal Canfin

Écrit par Europarlement
13.05.2011
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  • (AFP)(攝影: / 大紀元)

Sur les marchés financiers, la plupart des investisseurs gagnent de l'argent en misant sur l'augmentation de la valeur des actions ou obligations qu'ils achètent. Mais certains font l'inverse en pariant sur la baisse de certains titres: ces «vendeurs à découverts» ont été accusés de profiter du malheur des autres et d'augmenter le coût des emprunts pour les gouvernements. Le Vert français Pascal Canfin souhaite que ces activités soient plus encadrées pour diminuer les risques sur les marchés.

«Avec la crise financière, nous avons vu ce que coûte d'avoir un système financier autorégulé. Je n'ai pas été élu pour permettre que cela se reproduise », martèle Pascal Canfin. L'écologiste français est l'auteur d'un rapport sur les ventes à découvert et les contrats d'échanges sur défaut (Credit default swap, CDS en anglais). Il s'agit de mieux réguler ces instruments financiers complexes aux effets potentiellement pervers: chute des cours de la Bourse, instabilité, hausse du coût des prêts pour les Etats endettés.

Une meilleure régulation des marchés financiers européens permettrait d'éviter de tels risques et briser le cercle vicieux et l'engrenage financier qui a conduit à la crise récente. Néanmoins, dans une économie mondialisée, il est difficile de légiférer sans prendre en compte ce qui se fait en dehors de ses frontières : les institutions financières risquent-elles de quitter le Vieux continent si les règles du jeu leur paraissent trop contraignantes ? Pascal Canfin balaie d'un revers de la main cette éventualité. Les charges administratives sont plus élevées aux Etats-Unis, par exemple. « Le risque réside plutôt dans la concurrence déloyale que se livrent les places boursières européennes. Nous avons besoin d'une Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) forte pour que les règles soient appliquées de façon uniformes dans l'UE », précise-t-il.

La vente à découvert ou comment parier sur les difficultés d'une entreprise

La stratégie de vente à découvert permet de miser sur la baisse d'un titre et non sur sa hausse. Si vous estimez que l'action d'une entreprise va baisser, vous en empruntez 1 000 au prix, disons, de 10 euros pièce. Vous les revendez dans la foulée - sans les posséder mais en vous engageant à les fournir au jour prévu de livraison. Vous encaissez ainsi 10 000 €. Quelques temps après, l'action tombe à 9 €. Vous achetez alors les 1 000 actions (que vous aviez précédemment empruntées) pour seulement 9 000 € avant de les transmettre à votre acquéreur... Et vous encaissez la différence, à savoir 1 000 euros.

C'est ce qui s'est massivement passé aux Etats-Unis aux premiers symptômes de la crise. Si, de façon générale, ces pratiques peuvent permettre d'augmenter l'efficacité et la fluidité des marchés financiers, elles conduisent également à la chute des cours, propageant l'instabilité aux premiers signes de panique. «Ces produits augmentent la volatilité et les réactions exagérées des marchés», déplore Pascal Canfin, dont le rapport vise à identifier les «risques potentiels dans le système financier, risques qui pourraient déclencher la prochaine crise».

Assurer la maison de son voisin et y mettre le feu: le danger des CDS

Les CDS sont des assurances qui permettent aux investisseurs de se prémunir contre le défaut de paiement des obligations qu'ils détiennent. Imaginons par exemple que vous achetiez des obligations d'une entreprise: si elle fait faillite, vous perdez tout. Vous pouvez donc acheter un CDS qui vous couvrira contre ce risque.

Le problème, c'est que vous pouvez aussi acheter cette assurance sans même détenir l'obligation qui va avec (naked CDS en anglais). En somme, c'est comme acheter une assurance sur la maison de votre voisin, vous incitant à y mettre le feu pour toucher le pactole. Par le mécanisme de l'offre et de la demande, plus les CDS sont demandés et plus leur prix augmente, faisant croire que le risque à assurer est important. Pour un Etat en difficulté, cela augmente le prix des emprunts par un phénomène d'emballement interne aux marchés financiers mais non lié à la situation économique réelle. Au final, c'est toute l'économie qui en souffre.

Pascal Canfin prône l'interdiction de telles pratiques à des fins purement spéculatives. «L'interdiction des CDS ne résoudra pas à elle seule les problèmes financiers de la Grèce et de l'Irlande. Néanmoins, dans une telle situation, vous avez le choix entre jeter de l'huile ou de l'eau sur le feu», explique-t-il. On ne s'étonnera pas qu'il préfère la dernière option.

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