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Quand le château de Versailles renoue avec le symbole de la monarchie

Écrit par Edwige Ansha, La Grande Epoque
15.05.2011
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  • Depuis le 1er mars, le château de Versailles renoue avec son faste d’antan et la monarchie absolue à travers un de ses symboles: le trône.(攝影: / 大紀元)

Louis XIV, le Roi-Soleil, a donné vie au Château de Versailles qu’il a fait briller de tous ses feux. Emblème de la monarchie absolue, les courtisans y venaient pour rendre hommage au monarque qui pouvait, de par son autorité et son pouvoir, faire ou défaire les richesses et la renommée de la noblesse qui devait une obéissance absolue au roi. Depuis le 1er mars, le château de Versailles renoue avec son faste d’antan et la monarchie absolue à travers un de ses symboles: le trône.

L’exposition Trônes en majesté du 1er mars au 19 juin 2011, est l’occasion de pouvoir admirer une cinquantaine de trônes mais aussi de réfléchir à la notion de souveraineté que symbolisent ces trônes venant du monde entier. Ils permettent de prendre la mesure de l’universalité de ce concept de souveraineté, représenté par ces emblèmes que l’on retrouve dans le symbolisme de l’autorité tant spirituelle avec les représentations des dieux et bouddhas, que spirituelle déléguée qui décline la représentation divine sur terre, ou temporelle avec un souverain qui reçoit des dieux le pouvoir absolu de régner et de détenir à la fois l’autorité et le pouvoir.

«Le message que nous souhaitons donner c’est d’inviter les visiteurs à réfléchir au rôle qu’a joué le château de Versailles, pendant le long siècle où la monarchie a été installée ici... inviter le public à réfléchir également à l’universalité de la pensée humaine qui dans toutes les civilisations utilise des symboles identiques pour dire les mêmes choses et donner à réfléchir également au fait qu’aujourd’hui encore les pouvoirs politiques ou les pouvoirs religieux utilisent des symboles qui parfois ont été utilisés par l’humanité de façon millénaire», explique Denis Berthonier, administrateur général au Château de Versailles.

Ainsi le château de Versailles à travers cette exposition souhaite amener le citoyen à réfléchir, au-delà du symbole que représente le trône, aux notions d’autorité et de pouvoir et de leurs représentations dans l’histoire mais aussi dans la société d’aujourd’hui.

Une première dans le monde

C’est la première fois qu’une telle exposition a lieu dans le monde, c’est ce que confirme Jean-Jacques Aillagon. «Cette exposition «Trônes en majesté» va réunir ici pour la première fois une cinquantaine de trônes dans un des palais les plus connus au monde, le château de Versailles, qui est un lieu de l’exercice de la souveraineté et le trône, un attribut de l’autorité. L’autorité qui n’est jamais acquise sur quelqu’un d’autre mais qui est toujours une valeur qui est donnée; donnée soit par une puissance céleste, soit, si elle est donnée par les hommes, par voie élective ou tout simplement par un collège de sages qui confère l’autorité à un tiers».

Parmi ces cinquante trônes, il en est un qui évoque le règne de l’empereur Qianlong, en Chine. «La Chine a su peut-être le mieux mettre en scène le trône dans une sorte de réflexion qui prend presque la dimension de la planète tout entière car le trône du fils du ciel est tout d’abord placé au centre du monde, au centre de la planète, donc sur l’Empire du Milieu. Au milieu de l’Empire du Milieu, il y a la capitale, Pékin, et cette capitale est construite sur un axe de neuf kilomètres, donc nord-sud, et au centre de cet axe, il y a un grand quadrilatère, de deux kilomètres environ, qui est la Cité interdite, et au cœur de la Cité interdite, au milieu de la Cité interdite, le pavillon le plus élevé, le Pavillon de l’Harmonie Suprême est donc le pavillon où est situé le trône de l’Empereur de Chine. Au milieu de ce pavillon se trouve donc le trône de l’empereur qui est situé, à son aplomb, juste au-dessus d’une coupole qui représente le ciel et dans lequel est lové un dragon qui joue avec le miroir de Qian qui relie, en quelque sorte, l’empereur avec le premier des empereurs de Chine, l’Empereur jaune. Il y a donc une mise en scène du trône, d’une manière tout à fait presque de l’ordre du cosmologique, qui est un exemple unique dans ce que j’ai pu étudier», explique Jean-Jacques Aillagon.

«La culture chinoise traditionnelle est quelque chose qui me séduit beaucoup. C’est véritablement une perfection. Cette perfection a demandé une très grande préparation, une très grande ascèse. Ce n’est pas quelque chose qui est spontané, qui est simplement le résultat de pulsions, mais au contraire c’est quelque chose qui est réfléchi et qui demande véritablement une préparation presque ascétique. Mais c’est dans un apprentissage au quotidien, un long apprentissage. Généralement, au sein de la culture chinoise, on retrouve de véritables chefs-d’œuvre qui sont liés précisément à ce long apprentissage», commente Jean-Jacques Aillagon. Ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon est président de l’établissement public, car géré depuis 1995 par l’établissement public du musée et du domaine de Versailles, le château de Versailles fait partie depuis 20101 de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la Culture.

Un lien entre le spirituel et le monde moderne

Outre la Chine, des trônes venant de royaumes africains, mais aussi de civilisations précolombiennes ou d’Océanie, côtoient des symboles de la monarchie occidentale tels que le trône du célèbre Roi Dagobert, celui du Tsar Nicolas II ou encore des trônes venant du Vatican. Les représentations de l’autorité spirituelle ont aussi leur place dans cette exposition que cela soit sous forme de statut, comme le Bouddha assis, un bronze doré qui vient de la Chine septentrionale et remonte à la dynastie Tang (618-907), ou sous forme de fresque comme celle qui est représentée dans le salon d’Hercule qui ouvre l’exposition, L’Apothéose d’Hercule peinte au plafond par François Lemoine (1688-1737).

Le symbolisme de l’autorité a aussi sa raison d’être et Jean-Jacques Aillagon se fait le transmetteur de l’enseignement à tirer de cette exposition. «Trônes en majesté est l’occasion de montrer à quel point l’humanité fait appel, de façon constante et universelle à des symboles récurrents, comme celui de la représentation assise de l’autorité. Ces symboles résistent au temps. La République même, comme le montre la dernière salle de l’exposition, a ses trônes. Je crois qu’il y a un fort intérêt culturel et même politique à inviter les visiteurs du Château à réfléchir à cette question centrale de la mise en scène symbolique de l’autorité. Plus les citoyens comprennent les ressorts de la vie politique, et plus ils exercent leurs propres responsabilités politiques de façon pleine et lucide. L’exposition Trônes en majesté a donc un intérêt historique évident. Elle a également une véritable portée civique».

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