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Un bistouri à rayons gamma contre certaines tumeurs du cerveau

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
23.05.2011
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  • gamma knife(攝影: / 大紀元)

Cela fait déjà une trentaine d’années que le Gamma Knife est utilisé aux États-Unis et une dizaine d’années en France. C’est un appareil composé d’environ deux cents faisceaux qui envoie des rayons de cobalt, avec une grande précision, pour détruire les cellules pathogènes. Cette méthode évite au maximum de léser les cellules saines. Une seule séance est nécessaire sans anesthésie générale, sans ouvrir le crâne ce qui élimine les risques d’infection et autres complications. 

Le neurochirurgien, le radiothérapeute et le physicien médical travaillent ensemble avec le Gamma Knife. Le déroulement est le suivant : on pose, sous anesthésie locale, un cadre de stéréotaxie sur la tête du patient pour l’immobiliser. Puis un scanner et un IRM, voire une angiographie dans les cas de malformation vasculaire, permettent à l’équipe de programmer l’ordinateur  qui enverra les bonnes doses de rayons à la bonne place. Le Gamma Knife projette ses rayons gamma avec un accélérateur linéaire en tournant pour toucher toutes les parties de la tumeur. La durée est de vingt minutes à deux heures selon le nombre de tumeurs. Puis le patient retourne dans sa chambre pour observation avant de rentrer, le jour même, chez lui. 

Le Gamma Knife détruit certaines tumeurs cérébrales comme les métastases et les neurinomes de l’acoustique. Cette chirurgie de précision n’est efficace que lorsque la tumeur est de petite taille (maximum 3 centimètres) et parfaitement sphérique. Si la tumeur est trop grande, les effets secondaires comme l’œdème, l’aphasie, et les déficits moteurs sont plus prononcés. Selon une recherche canadienne, ce traitement est inefficace  sur les glioblastomes* pour lesquels on n’a pas encore trouvé de solutions durables. Le Gamma Knife soigne aussi l’épilepsie lésionnelle, la névralgie du trijumeau. Il corrige les malformations vasculaires et certains tremblements dus à la maladie de Parkinson ou à la sclérose en plaques ainsi que des troubles obsessifs-compulsifs (TOC). 

Concernant le cancer, le professeur Regis Jean, responsable du Gamma Knife à l’hôpital de La Timone à Marseille explique sur son site : « Nous avons été séduits par la simplicité de la mise en place du casque sous anesthésie locale, la rapidité des calculs (moins de 1 heure 30) et la possibilité d’une irradiation sélective, de qualité, en une fois. Il faut noter, comme pour toute radiothérapie, que les résultats apparaissent dans les mois, voire les années qui suivent la séance de radiochirurgie. Les lésions traitées, après une période où elles peuvent légèrement augmenter de volume, se stabilisent, diminuent, voire disparaissent. Cela est particulièrement effectif pour les petites métastases qui disparaissent complètement de six mois à un an ».

En Europe, il est peu connu car son prix limite le nombre d’hôpitaux capables d’en assumer le coût. En France, il y a un Gamma Knife à Marseille à la Timone, à l’hôpital Roger Salengro de Lille et dernièrement à la Pitié-Salpêtrière en Ile-de-France. À Lausanne, le CHUV en possède un qui est disponible pour toute la Suisse. 

Depuis 2008, l’hôpital universitaire de Heidelberg, en Allemagne, propose une nouvelle thérapie spécialement destinée aux tumeurs profondément implantées dans le cerveau ou le corps, il s’agit du rayonnement des ions de carbone. Ces rayons ont la particularité de déposer leur énergie en fin de parcours limitant considérablement l’impact sur les tissus sains. Le traitement s’appelle l’hadronthérapie. Cette technique a débuté au Japon en 1994. Des centres se sont créés un peu partout dans le monde, entre autre à Lyon, le centre ETOILE devrait accueillir ses premiers patients en 2016. Il permettra de soigner annuellement 2.000 personnes souffrant d’une tumeur cancéreuse radiorésistante et inopérable. Malheureusement ce procédé est extrêmement coûteux (on parle d’au moins 120 millions d’euros contre moins de 5 millions pour le Gamma Knife).

*Tumeur primitive du cerveau la plus fréquente et la plus agressive

Sources :

files.chuv.ch/internet-docs/nch/depliant_gamma_knife_ok.pdf

www.neurochirurgie.ca

gfme.free.fr/therap/gamma.html

www.centre-etoile.org

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