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La nuit dernière-Les amours bien réelles

Écrit par Mathieu Côté- Desjardins, La Grande Époque
26.05.2011
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  • Sam Worthington et Eva Mendes (LAST NIGHT: JOJO WHILDEN / 大紀元)

Il n'y a que peu de drames romantiques qui se démarquent dans une année de cinéma. L'an passé, Two Lovers, avec Joaquin Phoenix et Gwyneth Paltrow, avait été celui qui avait ressorti du lot. La nuit dernière, version française de Last Night, sera probablement cité comme le meilleur film d'amour de 2011. C'est le grand déploiement des petites choses qu'a su faire ressortir la nouvelle réalisatrice et scénariste, Massy Tadjedin, (son premier scénario était le déjanté The Jacket) qui rend La nuit dernière si engageant.

Jalousie, envies insistantes, goût de revenir en arrière, un jeune couple marié de New York (Sam Worthington et Keira Knightley) n'en sont pas à leurs premiers déboires. Leur relation, encore frêle, devra passer le test que la nuit leur réserve.

Les quiproquos douteux et les situations comiques disproportionnés ne trouvent pas leur place dans La nuit dernière. La distribution n'est pas exhaustive non plus comme certains films chorals dégoulinant de vedettes et de clichés. La nuit dernière fait volte-face avec un chœur intime d'acteurs et d'actrices, où la sobriété flamboie dans un champ de monoculture d'amour commercial et sans caractère. On a droit à un film pianissimo où tout se déroule plus à l'intérieur des personnages qu'à l'extérieur. La trame sonore aérienne remémore celle du film Solaris, remake de Steven Soderbergh.

 

La nuit dernière se déroule essentiellement en pleine nuit. C'est le refuge où chaque personnage se blottit contre ses vœux inavoués et où les défenses tombent. Les personnages secondaires sont utiles et attachants. Les questions que se lancent chacun ont le mérite d'être franches et directes. Il n'y a pas la sensation que la réalisatrice a voulu jouer sur le suspense amoureux. Massy Tadjedin a opté pour le fusain délicat plutôt que le gros crayon feutre. Elle a très bien proposé aux cinéphiles l'élasticité qu’il peut y avoir entre les pulsions sexuelles du moment, les anciennes amours indélébiles et le quotidien bétonné qui va à l'encontre du reste. Le film est réaliste au point où l'on sent presque les palpitations cardiaques des protagonistes, autant guidés par les tensions que par l'excitation.

Keira Knightley se promène si soigneusement sur la palette de subtilités d'une femme obstinée à garder son mariage et celle qui est toujours agitée par une fréquentation pourtant révolue qui ne peut sortir de son esprit. La réalisatrice lui a offert un rare espace pour s'épanouir. Guillaume Canet, plus souriant que jamais, embrasse bien à la fois le rôle d'exalté et de nostalgique.

Sam Worthington prouve qu'il n'est pas seulement bon pour affronter les machines (Terminator Salvation), les extra-terrestres (Avatar) ou des créatures mythologiques (Clash of the Titans). Déchiré entre tentations et fidélité, Worthington expose sa profondeur dans un jeu tout en retenue, au même titre qu’Eva Mendes.

Lors d'une entrevue, Keira Knightley confie que la réalisatrice Massy Tadjedin est devenue une bonne amie après avoir joué dans le film The Jacket. Keira Knightley a beaucoup d'admiration pour cette femme. Quant à Canet, il a été béat devant le talent et l'humilité de Keira Knightley. Malgré que le film ait été tourné rapidement, tout porte à croire que Tadjedin a puisé son inspiration dans des rapports émotionnels bien sentis.

La nuit dernière n'amène pas de réponse sur la vie de couple. Le film propose donc une languissante complainte sous microscope. C'est plutôt un condensé de bouillon à ajouter à sa propre vie.

 

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