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Robert Louis Stevenson, l’éternel vagabond

Écrit par Maya Mizarahi, La Grande Époque
08.05.2011
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  • The pirates attack (1853).(攝影: / 大紀元)

Plus de 116 années se sont écoulées depuis la disparition de l’auteur de L’Ile au trésor, Robert Louis Stevenson en 1894. Le mot «disparition» va parfaitement avec l’image du poète qu’on imagine marcher et disparaissant sur un chemin, en quête de nouvelles aventures. «Je voyage non pour aller quelque part mais pour marcher. Je voyage pour le voyage. La grande affaire est de bouger», écrivait Stevenson. Parmi les traces qu’il a laissées après lui: des poèmes et des histoires qui touchent nos cœurs d’adultes-enfants jusqu’à aujourd’hui encore.

Voyage et écriture

«La fiction pour l’adulte est ce que le jeu est pour l’enfant: c’est là où l’homme peut changer l’atmosphère et ‘l’esprit des choses’ dans sa vie.» (Mémoires et portraits, Robert Louis Stevenson)

Rares sont ceux qui connaissent l’œuvre variée de l’écrivain écossais de la fin du XIXe siècle, Robert Louis Stevenson (1850-1894). Cependant tout le monde connaît L’Île au trésor ou alors L’Étrange cas du Dr. Jeckyll et de Mr. Hyde. Une lecture approfondie de son œuvre donne aux lecteurs un visage nouveau de Stevenson, pour le moins intéressant.

Déjà jeune, Robert Louis Stevenson écrivait des livres, des histoires et des poèmes. Il s’intéressait au domaine de l’aventure et du suspens et a été, pour cela, considéré comme «l’auteur des enfants». En réalité, Stevenson a aussi écrit des articles pour les adultes. Il noircissait des pages selon ses expériences et on pourrait dire que chaque période de sa vie, bonne ou mauvaise, a fait naître une histoire. Car la vie de Stevenson, bien que courte, a été riche en rebondissements. Il a voyagé partout dans le monde et a eu la chance de rencontrer sur son chemin des gens qui l’ont influencé en tant qu’homme et auteur, et ont été source d’inspiration pour quelques uns des ses personnages.     

Mais Stevenson devait passer par quelques étapes afin de devenir l’écrivain à plein temps qu’il rêvait d’être. Son père souhaitait voir son fils poursuivre une voie fiable avec des études d’ingénieur. «Ne juge pas le jour par la récolte que tu as engrangée mais par les grains que tu as plantés», a écrit Stevenson. Il voyait son séjour à l’université comme une opportunité pour prendre des cours d’écriture et réaliser son destin. Finalement il termine ses études de droit tout en publiant des articles dans de petits magazines. Au fil des années, il a écrit: «Si un homme aime l’effort de son travail, en dehors de toute question de réussite ou de publicité, alors se sont les Dieux qui l’ont appelé». On peut comprendre par là que l’écriture pour lui était la seule voie, peu importaient les circonstances et les épreuves qu’il devait traverser.  

Cette attitude se reflète dans chaque aspect de sa vie. De sa naissance jusqu’à sa mort à l’âge de 44 ans, il a souffert d’une maladie grave. La nécessité de se soigner et de se reposer ne l’empêcha pas de voyager. Dès son enfance, il part avec son père en bateau. Ensuite, avec ses amis étudiants, il entreprend d’autres aventures uniquement «pour le voyage». Plus tard, lors d’une de ses escapades, il rencontre sa future femme, une Américaine, mariée, avec des enfants. Leur rencontre était tellement signifiante qu’après beaucoup d’épreuves, ils se sont mariés et se sont installés en Écosse, près de la famille Stevenson.  

Leur relation a été très harmonieuse et productive. Ils ont voyagé en Europe et à travers le monde. Il racontait, elle écoutait. Il écrivait, elle éditait. Il affrontait la maladie, elle s’occupait de lui. Stevenson devait rester alité de longs jours, mais pour lui c’était encore une opportunité pour écrire. Il écrivait ainsi des volumes entiers en très peu de temps. L’inspiration du livre L’Île au trésor par exemple, est venue d’un dessin qu’il avait fait pour son fils adoptif: ceci a provoqué une discussion familiale qui a fait naître l’histoire des aventures du jeune Jim. Elles ont été en premier lieu publiées dans un magazine et une année plus tard un ouvrage est sorti. Il a connu un franc succès en Angleterre et ensuite dans le monde entier. 

«Etre ce que nous sommes et devenir ce que l’on est capable d’être est le seul but de la vie.» Stevenson a passé ses dernières années avec sa famille proche aux Îles de Samoa, loin de ses parents et de ses amis. Il était alors très malade mais a continué à écrire et à se battre pour les enfants des îles qui souffraient du colonialisme dans la région. Son plus célèbre écrit de cette époque a été Les Mers du Sud. Cet ouvrage raconte la réalité politique des îles à l’ombre de la civilisation qui approche. Les uns diront qu’il a trouvé la réussite dans ses livres d’aventures et d’autres diront qu’il est mort au summum de son talent.

 

Entre le bien et le mal

«Dans chacun de nous il existe deux sortes de natures en guerre – le bien et le mal. Toute notre vie, le combat entre eux continue et l’un doit conquérir l’autre. Mais le pouvoir du choix se trouve entre nos mains – ce que nous voulons être, nous le serrons.» (Prix du film L’Étrange cas du Dr. Jekyll et M. Hyde, 1920)

Stevenson a dit qu’il n’existe pas de livre qui peut être comparé à la complexité de la vie. Il n’a jamais essayé «d’éduquer» son lecteur et parfois il a même reçu des critiques disant qu’il n’était pas assez réaliste dans son écriture. «Notre intérêt dans la vie n’est pas de réussir mais de continuer à échouer en bon esprit.» Il écrit, et à la critique il répond qu’il préfère divertir à travers ses livres que d’enseigner. Il aimait exagérer dans ses histoires pour créer du drame et des aventures. On lui reprochait de fuir la réalité à une époque ou le style de l’écriture réaliste était dominant – un style qui montrait une réalité difficile et poignante.  

«Les esprits silencieux ne peuvent pas être complexés ou intimidés, mais doivent continuer à marcher dans la fortune et dans l’infortune, avec leur rythme personnel, comme une montre en pleine tempête.» Stevenson, qui était un conteur talentueux, voulait ouvrir aux lecteurs le chemin de l’imagination qui les éloigne de la réalité quotidienne et qui les invite à embarquer vers des pays lointains. Il voulait faire ressortir l’enfant dans chacun, sa beauté et le courage de ses décisions et non pas sa misère et sa laideur.

Beaucoup voient dans L’Étrange cas du Dr Jekyll et M. Hyde une volonté de Stevenson de montrer la laideur à laquelle l’homme peut arriver s’il ne retient pas le mal qui est en lui. Mais une autre interprétation dit que ce n’est pas que l’homme doit «retenir» quelque chose en lui, mais qu’il doit choisir quelle nature en lui il met en évidence. La liberté du choix est critique dans la compréhension de l’œuvre de Stevenson et de sa façon de vivre. «Tout cœur qui bat en force et en joie, laisse après lui dans le monde, une pulsion pleine d’espoir et améliore la tradition du genre humain.»  

Images:

1. Robert Louis Stevenson, 1885- Albert George Dew-Smith (Collection The Commons du site Flickr)

2. La Carte de L’Île au Trésor dessiné par Robert Louis Stevenson (Wikipedia)

3. L’Attaque des Pirates, 1853, Niels Simonsen

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