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Des femmes brodent leurs rêves

Écrit par Maya Mizrahi, La Grande Époque
11.06.2011
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  • Les responsables du projet. (攝影: esty meidan / 大紀元)

Dans le cadre de «Femmes brodent leurs rêves», l’unique musée d’Art Bédouin au monde, qui se trouve en Israël, a ajouté à sa collection une nouvelle œuvre: un tapis constitué d’un assemblage de pièces de tissus brodés par des femmes bédouines. Chaque pièce raconte une histoire personnelle qui se tisse entre souvenirs et rêves: ensemble elles racontent l’histoire de la culture bédouine et les changements dramatiques qu’elle a subis ces dernières années.

Le projet a été réalisé en coopération avec le musée de la culture bédouine et la fondation La broderie du désert. La trésorière du projet et fondatrice du musée, Orna Goren, raconte cette démarche particulière:

Dans le passé j’ai vécu avec ma famille pendant cinq ans dans le désert du Sinaï et c’est là que j’ai appris à connaître les Bédouins. C’est ainsi que l’idée du musée m’est venue et je l’ai construit avec l’aide de quelques personnes en 1985. Le musée présente le monde des Bédouins qui mènent une vie très traditionnelle. Nous accompagnons les Bédouins depuis de longues années et donc, nous avons aussi été témoins de leur récent passage de l’habitat éphémère, la tente, à l’habitat stable. La majorité des expositions parle du passé car c’est une culture en voie de disparition - mais ses racines sont encore fortes. Les Bédouins continuent à vivre selon un mode de vie familial, tribale : ces choses là existent toujours.  

Quelle est la place de la broderie dans la tradition des Bédouins ?

Quand les femmes bédouines faisaient partie de la famille nomade, le rapport à la femme était complexe. L’honneur et la protection étaient très importants et la femme était couverte des pieds à la tête. La robe était entièrement brodée en fonction de la situation et du statut de la femme. Une femme célibataire portait une robe brodée de bleu en signe de pureté. Une femme mariée portait une robe brodée de rouge, signe de fertilité. Une veuve portait une robe brodée de vert et bleu.

Ces dernières années la broderie a disparu, les couleurs ne sont plus symboliques et de nombreuses femmes ont perdu leur habilité. De cette façon, des fondations pour les femmes bédouines ont vu le jour : broderie, tissage et médecine traditionnelle… Les jeunes femmes encouragent les adultes et elles font revivre ces arts ensemble. L’un de ces endroits est la fondation de La broderie du Désert.

Quel a été le processus de travail pour ce projet ?

J’ai été seulement la trésorière de ce projet, ce sont les jeunes femmes de La Broderie du désert, Naama Al-Sanaa et Hisen Al-Sanaa qui l’ont fait avec Nurita Armoni, une artiste israélienne. Chacune des dix femmes qui participaient au projet a reçu un bout de tissus sur lequel elle a brodé un souvenir ou un rêve qu’elle a choisi. Nurita a fait avec elles une vraie thérapie artistique : par exemple, chaque femme a choisi un objet en le présentant et petit à petit durant ces rencontres chacune a construit son histoire. L’histoire est devenue un dessin à partir duquel les femmes brodaient. Le tapis final, présenté au musée, est combiné aussi de morceaux de tissus plus anciens et traditionnels.

Comment est le résultat final à vos yeux ?

Les femmes sont venues de différentes régions et donc leurs histoires d’enfance sont différentes et fascinantes. Le résultat est très coloré: il y a des tentes, des bergers, le désert mais aussi une piscine, des arbres et des rêves de fuite vers une autre réalité. En travaillant, les femmes sont devenues plus fortes. Le passage à l’habitat permanent a été comme si la terre avait disparu sous leurs pieds, mais aujourd’hui, 90% des femmes bédouines sont sans travail. Ses fondations leur donnent de l’espoir et une source d’emploi.

Des initiatives comme celle de La broderie du désert ne sont pas à sous-estimer de nos jours où les choses sont évaluées à l’aune de l’argent et du temps. Finalement ce sont elles qui apportent le vrai profit à la société car elles créent non seulement des emplois mais elles aident à renouer avec des racines culturelles et à faire renaître les traditions perdues.         

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