Les résultats d’une des plus importantes études sur le traitement de la dépression sont rendus disponibles dans l’édition d’avril du Journal of Clinical Psychopharmacology. On explique qu’en dépit de leur usage courant, les antidépresseurs ne traitent pas tous les aspects du problème tels que l’insomnie et une diminution de la concentration.

Les chercheurs de l'Université du Texas Southwestern Medical Center ont examiné l'efficacité des antidépresseurs les plus couramment prescrits, appelés «inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine» (ISRS), et leur incidence sur divers symptômes tels que la concentration, les niveaux d'énergie, l'appétit, le poids, les habitudes de sommeil, la tristesse et les pensées suicidaires.

«Les antidépresseurs couramment utilisés, bien qu'ils fonctionnent dans l'ensemble, omettent ces symptômes. Si les patients ont des symptômes résiduels persistants, ces personnes ont une forte probabilité de ne pas guérir complètement», déclare l'auteur principal Dr Shawn McClintock, professeur adjoint en psychiatrie, dans un communiqué de presse.

En utilisant les séquences de traitements alternatifs pour soulager la dépression, l'équipe a examiné les données de près de 3000 participants qui ont terminé, après 12 semaines, la première phase de ISRS.

Ils ont constaté qu'environ 15 % des patients n'ont pas connu un soulagement de leurs symptômes, tandis que 33 % sont entrés en rémission au cours des 12 premières semaines de traitement, mais ils ont continué à être symptomatiques ou à expérimenter de nouveaux symptômes, notamment l'insomnie.

«Nos résultats suggèrent que l'utilisation d'une technique de soins mesurables pour identifier et cibler les symptômes dépressifs résiduels est essentielle pour aider les patients à fonctionner à nouveau normalement et à guérir de la dépression à long terme», a déclaré Dr Madhukar Trivedi, coauteur.

Fait intéressant, les pensées suicidaires ou les rechutes étaient les symptômes les moins communs au cours du traitement.

«Certaines personnes craignent que les antidépresseurs augmentent les pensées suicidaires», a déclaré Dr McClintock. «Ces résultats contredisent ces présomptions.»

Les résultats de l'étude suggèrent que même si les patients peuvent avoir une réponse au traitement à un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, ils souffrent toujours d'un large éventail de symptômes résiduels; les professionnels de la santé devraient envisager des traitements basés sur les symptômes particuliers de chacun des individus.

Version originale : Most Antidepressants Do Not Suppress All Symptoms of Depression: Study