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Les Îles frisonnes, perles de la mer du Nord 1re partie

Écrit par Christiane Goor
09.06.2011
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  • À Pellworm, les plages sont parsemées de Standku00f6rbe(攝影: / 大紀元)

En été, le soleil y brille plus longtemps que partout ailleurs. Avec leurs paysages de dunes hérissées par des éoliennes, leurs prés salés envahis par des moutons, leurs longues plages de sable bordées de corbeilles de plage colorées et leurs villages coquets aux toits de chaume, les îles de la Frise du Nord récompensent toujours ceux qui ont choisi d’aller à leur découverte.

En mer du Nord, tout au nord, la côte occidentale de la péninsule germano-danoise est ourlée de petites îles. On y vit au rythme paresseux des bacs incessants qui empruntent les passages entre les bancs de sable où languissent des colonies de phoques. Difficile d’imaginer que ce petit paradis estival au cœur du parc national de la mer des Wadden est le résultat séculaire d’une catastrophe écologique sans précédent. En janvier 1362, une onde de tempête gigantesque a déferlé sur la région, ensevelissant dans les flots ce pan de côte où s’élevait autrefois le port prospère de Rungholt. Environ 200 000 habitants disparurent, noyés dans ce raz-de-marée meurtrier. De la centaine d’îles qui festonnaient la côte, il n’en reste plus que quatre : Amrun, Föhr, Pellworm et Sylt, et une dizaine de Halligen.

Les îles Halligen, des rêves flottants

Aucune digue ne protège ce chapelet d’îlots qui sont autant de bancs de tourbe, de sable et de glaise charriés par les marées au fil des siècles. Les maisons, édifiées au sommet de tertres artificiels qui s’élèvent à plusieurs mètres de haut, semblent flotter sur l’eau, léchées par l’écume des vagues. Vingt fois par an, au moment des grandes marées conjuguées à un vent fort d’ouest et à la pleine lune, les flots envahissent l’archipel. En quelques minutes, les landuntern, des montées d’eau imprévisibles et soudaines, soulèvent la mer et la portent jusqu’au seuil des maisons. Chacun se replie alors dans sa demeure cernée par les eaux pour quelques heures, un art de vivre surréaliste à la merci des éléments, même sous un soleil radieux.

Langeness, toute en longueur, s’étire de butte en butte, sur neuf kilomètres. L’herbe grasse des bas-côtés de l’unique route ondule sous le vent. La promenade est longue et mélancolique, d’un pâturage à l’autre, tous irrigués par de multiples ruisseaux d’eau saumâtre qui dessinent des serpents argentés où plongent mouettes, canards et hirondelles de mer. Depuis 1926, l’île est reliée au continent par un remblai sur lequel circule un petit autorail mû par un moteur de tondeuse à gazon. Chaque matin, à marée basse, Fiete Nissen, le visage buriné par l’air vif de la mer, traverse le chenal pour livrer le courrier. À 10 kilomètres à l’heure, son voyage bruyant et insolite dure une quarantaine de minutes, mais chaque habitant à Langeness guette la silhouette bleue qui surgit au loin, traçant un fil ténu entre le continent et les îliens.

   

Plus ronde et plus vivante, l’île de Hooge est sans doute la plus belle des Halligen avec ses neuf tertres couronnés chacun par quelques maisonnettes coiffées d’un toit de chaume et tournées sur un jardin fleuri, bordé par une jolie clôture en bois blanchi. L’un abrite une petite église et son humble cimetière, un autre porte le nom pompeux de city, car on y trouve le supermarché, le jardin d’enfants, la plaine de jeux, le musée et quelques restaurants bavards qui offrent tous des chambres à louer pour les amoureux d’une expérience inédite.

  • Les maisons des îles Halligen (攝影: / 大紀元)

Le charme ineffable des vacances à la mer

   

L’air qui balaie les îles est pétillant comme une bulle de champagne, le corps se détend doucement et le regard se perd au loin. Seule la digue peut obstruer la vue sur le large. À Pellworm, celle-ci est si haute qu’elle dessine une ligne d’horizon qui délimite le paysage en deux parties entre le bleu du ciel et le vert de l’herbe, et rien ne paraît plus incongru que les cyclistes ou les bancs publics qui semblent suspendus entre ciel et terre. L’île est toute dédiée aux moutons qui entretiennent la digue, en broutant le site, mais aussi en affermissant le sol de leurs pattes frêles. Même la plage est herbeuse, parsemée de larges fauteuils en osier en forme de corbeille. Lorsque la mer se retire, elle offre un extraordinaire terrain de jeux pour les enfants qui fouillent la vase à la recherche de crevettes, de petits crabes et de coquillages. La vie que se partagent une centaine d’habitants y est si paisible que personne ne pense à fermer les portes de sa maison.

Avec ses 10 km2 balisés de pistes cyclables, Amrum, plus petite encore que Pellworm, propose un espace de liberté naturelle unique. L’île a la forme d’un croissant dont le contour extérieur n’est qu’une plage de sable fin, la plus large d’Europe, baignée par les vagues de la mer et ourlée par de hautes dunes scintillantes qui se prolongent par des bosquets, des landes et des champs. Au cœur de l’île, les maisons frisonnes couvertes de roseaux et blotties sous des fourrés de lilas se serrent autour de l’église médiévale, bien à l’abri des assauts de la mer du Nord. Partout, retentissent les cris des multitudes d’oiseaux qui trouvent ici refuge et quiétude.

   

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