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L’Italie et l’amour de la musique

Écrit par Maya Mizrahi, La Grande Epoque
30.07.2011
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  • Ilana Vered et Peter Hermes à une conférence de presse.(攝影: / 大紀元)

La pianiste Ilana Vered parle de son parcours et du Festival de musique à Pérouse en Toscane.

J’ai rencontré la pianiste internationale Ilana Vered et son conjoint Peter Hermes dans leur appartement, à Tel Aviv, pour parler du festival de musique classique à Pérouse en Toscane ou «Music Fest Perugia», qui aura lieu cette année du 3 au 17 août. Ilana Vered, originaire d’Israël, a joué dans les plus grands concerts et avec les plus grands musiciens. Elle raconte le parcours qui a été le sien et qui l’a menée de soliste vedette à professeur et peintre. Elle aborde aussi l’accident qui a influencé sa capacité à jouer de la musique et qui a changé sa vie. Aujourd’hui elle participe à des projets qui aident les jeunes musiciens et qui permettent à la musique classique d’avancer dans le monde.

Sortir de sa bulle

«Je me souviens, dans mon enfance, de musiciens de grande renommée qui étaient venus donner des concerts à Tel Aviv, dont le pianiste Arthur Rubinstein. Je me rappelle avoir regardé les spectateurs pendant le concert, ils étaient assis en silence, et des larmes coulaient sur leur visage. À ce moment-là, j’ai compris et j’ai pensé alors que cela serait formidable si je pouvais faire la même chose.»

Ilana Vered a connu la célébrité très jeune. Ses parents étaient musiciens et elle a ainsi commencé à jouer de la musique à l’âge de trois ans: «Ma mère était pianiste et mon père violoniste. Ils avaient des étudiants et comme je voulais attirer leur attention, j’ai commencé à jouer. Depuis c’est devenu ma vie», raconte-t-elle avec un grand sourire.

Plus tard, la famille a déménagé à Paris et Ilana Vered a été élève au conservatoire: au bout de deux années d’études, elle a reçu le premier prix. Par la suite, la famille a déménagé au Brésil et ensuite aux États-Unis pour qu’Ilana Vered puisse étudier à la prestigieuse école Julliard. À la fin de ses études elle joue dans les plus grands orchestres du monde comme le Philharmonique de New York et de San Francisco, l’orchestre Symphonique NHK au Japon, l’orchestre Philharmonique de Munich, d’Israël et bien d’autres encore. Elle enregistre de nombreux albums et joue aux côtés des plus grands chefs d’orchestre: Stawkovski, Mehta, Solti, Kundershin...

Quels sont vos souvenirs de cette époque?

«En tant qu’enfant douée, très concentrée sur le travail et le piano, j’étais dans une certaine ‘bulle du soliste’. Il y avait des nombreuses tournées, des concerts... j’ai arrêté quand mon premier enfant est né et ensuite j’ai repris les concerts.»

Mais le retour n’a pas été aussi simple pour elle. «Le piano demande une attention permanente. Ce n’est pas juste un jeu de mains, c’est aussi une histoire de pensée. Vous y pensez tout le temps. C’est un peu comme un artiste qui pense à son œuvre, même quand il ne dessine pas. De plus il y a une énorme pression à laquelle vous devez faire face quand vous jouez dans des grands concerts.»

  • La basilique di san Pietro à Pérouse.(攝影: / 大紀元)

Et qu’est-ce que cela vous a apporté?

«Cela m’a énormément apporté. Quand vous jouez continuellement, parfois il vous arrive de ne plus savoir où vous vous trouvez précisément et il n’y a pas de limites à cela. Vous arrivez à un certain niveau et alors vous voyez un autre niveau plus élevé, cela ne finit pas. Il n’y a pas de limite à la manière dont cela peut être encore beau et parfait.»

À un certain moment dans sa carrière, Vered décide que sa bulle n’est plus suffisante. «J’ai toujours voulu sortir et faire d’autres choses», explique-t-elle. Ainsi elle rejoint le projet «Artistes pour la fin». «C’était une chose merveilleuse à faire parce que l’on utilisait les arts, mais pour changer quelque chose. Cela fait maintenant des années que j’organise des festivals en Amérique et partout dans le monde. Ce sont des projets qui changent la vie des gens et apportent un enrichissement aux autres.»

Mais l’événement qui a été la cause de l’arrêt complet de sa carrière de soliste s’est déroulé il y a environ cinq ans, quand une bouteille de vin s’est brisée sur sa main et a laissé ses doigts sans sensation.

Comment se sent une pianiste qui ne peut plus sentir le piano?

«Quand on arrête, c’est comme si quelque chose bout en soi. Mais la main se souvient. C’est comme si j’avais reçu l’opportunité de voir tout de l’extérieur et maintenant, c’est vraiment moi qui joue. Il y a des choses qui sont devenues plus importantes, et d’autres moins: à cause de ce qui s’est passé. C’est un moment où vous vous arrêtez et alors, vous commencez à vous poser des questions. Aujourd’hui, je sens que je joue beaucoup mieux.»

Le retour aux valeurs

Quand Ilana Vered a arrêté le piano, elle a découvert une nouvelle passion: la peinture. A travers la peinture elle a trouvé l’endroit où elle et Peter Hermes vont réaliser un rêve: un festival de musique destiné aux étudiants de musiques professionnelles. «J’ai voyagé en Italie, dans le cadre d’un ‘workshop’ du peintre Israël Hershberg et je suis tombée amoureuse de l’endroit. Il y avait un petit théâtre et avec l’encouragement des personnes qui m’entouraient, j’ai commencé de nouveau à jouer. De là l’idée du festival à Pérouse est venue.»

Les concerts du festival sont au centre d’un décor splendide fait de constructions et de dessins. Cet aspect est favorable à la musique et suscite chez les étudiants une inspiration vers la beauté classique. Ecouter Rachmaninov et Gershwin à la «Sala de Notari», entourer des fresques du peintre Pietro Cavallini, ou se mouvoir sur les airs de Mendelssohn et Chopin à la «Basilica di San Pietro» c’est donner aux spectateurs une expérience qui sollicite tous les sens.

  • Affiche du Festival Music fest Perugia.(攝影: / 大紀元)

Quelle est l’importance ou la spécificité de ce festival?

«La musique est une langue. Une des choses que je souhaite est que cette langue puisse être parlée et qu’elle soit populaire, car la musique classique semble limitée à un certain public en ce moment dans le monde. Ce qui est merveilleux dans ce festival, c’est qu’il y a l’apprentissage, mais il y a aussi la performance et l’écoute. Il y a une relation avec l’étudiant à travers la pensée et la pratique. C’est important que les artistes pensent à leur technique, mais qu’ils l’expriment d’une façon qui parle aux gens. C’est un peu comme raconter une histoire. La musique est une allégorie, ou une autre façon de dire la vie. Beethoven, Schumann, Chopin, tous ont exprimé des sensations humaines. Ce ne sont pas des notes, ce sont des mots: nous nous touchons à travers la musique.»

«Ce festival est un grand amour. C’est quelque chose qui m’enrichie et me préoccupe énormément. C’est un retour aux valeurs artistiques de l’occident dans une époque ou nous baignons dans une culture qui renie les valeurs fondamentales de la tradition, dans le monde occidental et particulièrement aux États-Unis. C’est une opportunité offerte de pouvoir coopérer entre musiciens venant du Japon, d’Indonésie, de Chine, de Corée, d’Allemagne, d’Italie, d’Israël et de bien d’autres pays encore. Les musiciens ont hâte de retrouver le festival en Italie et de s’ouvrir aux trésors de la culture italienne», ajoute Peter Hermes son conjoint.

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