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Québec, échappée dans le grand blanc (1e partie)

Écrit par Christiane Goor
07.01.2012
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  • Magie d'une route qui s'étire entre la mer et des falaises couvertes de cascades glacées. (Mahaux Photography)(攝影: / 大紀元)

Pourquoi ne pas se laisser tenter par la magie de l'hiver québécois? Oubliées, les heures passées sur les autoroutes pour atteindre des stations de montagne encombrées ou encore à faire la file pour emprunter les remonte-pentes! Au Québec, on ne se sent jamais à l'étroit dans ces vastes territoires noyés de neige de novembre à avril. Exemple avec la péninsule gaspésienne qui offre une avalanche de plaisirs à vivre en toute convivialité.

La Gaspésie, dont le nom signifie «bout de la terre» en langue amérindienne, dessine une longue péninsule qui baigne dans le golfe du St-Laurent, à l'extrémité Est du Québec. Pays de mer et de montagnes aux panoramas grandioses, la région ne laisse personne indifférent, quelle que soit la saison. L'hiver, la neige décore le pays à grands coups de pinceaux blancs, saupoudrant de sucre glace les épinettes et les branches dénudées des bouleaux.

Les jours raccourcissent, les nuits prennent de l'ampleur, les repères s'effacent, on ne sait plus où finit la mer, où commence la terre. Paradis idyllique pour celui qui est en quête de défi, de convivialité et de solitude. La saison froide se déguste au grand air, il faut faire confiance aux Québécois qui ont appris à apprivoiser l'hiver et à développer un art de vivre à la fois rude et chaleureux qui revigore leur belle humeur. Il y en a pour tous les goûts et l'occasion est trop belle pour ne pas multiplier les expériences inédites dans un décor on ne peut plus exotique.

Plaisirs de glisse

Les fervents de ski nordique, de courte ou de longue randonnée, trouveront leur bonheur dans le parc national de la Gaspésie dont le réseau de sentiers balisés transporte les plus courageux au-delà des nuages. L'imposante muraille des Chic-Chocs, véritable épine dorsale du parc, culmine avec le mont Albert qui domine la vallée du haut de ses 1.154 mètres. Bien emmitouflés, les fondeurs se lancent à l'assaut des chemins enneigés. Bientôt les arbres se raréfient et la forêt boréale s'efface devant la toundra arctique, refuge d'une harde de caribous. Magie de l'effort récompensé, car tracer sa route sur la neige, debout sur des skis et en peinant sur ses bâtons, c'est une merveilleuse manière de se mesurer face à la démesure du paysage gaspésien. Au retour dans l'unique logement en dur du parc, le Gîte du Mont Albert accueille les randonneurs auprès d'un grand feu ouvert dont la chaleur douce a tôt fait de balayer les fatigues de la course.

 

Si les monts Chic-Chocs sont le paradis de la poudreuse et des beaux paysages à découvrir d'en haut, d'autres sites appellent les fondeurs tentés par une sortie moins sportive. Dans le Bas St-Laurent, à l'entrée de la péninsule gaspésienne, le parc national du Bic propose un monde de caps, de falaises et de grèves rocheuses figées par le froid. La nature se partage entre des forêts bâillonnées par la neige, des marécages saisis par la glace et lisses comme des miroirs et des prairies transformées en vastes champs de neige. Après une longue balade au cœur de cette solitude blanche, pourquoi ne pas oser passer une nuit insolite dans un quenzee, un refuge de neige gelée à la manière d'un igloo, à l'affût du grand silence ouaté qui enveloppe l'abri. Une expérience écologique, sans doute moyennement confortable, mais elle laisse des souvenirs impérissables.

Nettement plus cosy, le centre de villégiature de Pohénégamook Santé Plein Air établi sur la rive d'un lac aux eaux profondes rivalise d'imagination dans son offre touristique hivernale. Fondeurs, motoneigistes, patineurs, amoureux de la voile à ski ou des glissades en bouées, tous se retrouvent chaque jour à arpenter le lac gelé, attentifs au monstre qui y vivrait s'il faut en croire la légende. Ses premières apparitions sont signalées dès le XIXe siècle, il aurait l'apparence d'un canot retourné recouvert d'écailles. D'aucuns pensent qu'il s'agit plutôt d'un esturgeon échappé d'un bassin d'élevage, d'autres sont certains que ce n'est qu'un gros poisson d'avril alimenté par les histoires des pêcheurs.

La fameuse bête du lac est cependant devenue la mascotte du centre. Mais les vedettes incontournables du site sont les hardes de cerfs de Virginie qui vivent à proximité, dans un ravage qui se prolonge jusqu'au cœur du centre. L'hiver est une période difficile pour les cervidés car les couches de neige épaisses les épuisent en exigeant une grande dépense d'énergie pour accéder à leur nourriture. C'est pourquoi ils se rassemblent dans des forêts de conifères en limitant leurs déplacements dans une zone où la neige tassée leur permet de circuler plus facilement.

Chaque jour, à la tombée de la nuit, la vie du centre s'interrompt, suspendue à un souffle dans l'attente des cervidés gourmands qui se déplacent furtivement, se cachant derrière les troncs des arbres pour se confondre avec le paysage. Rassurés par le silence, ils s'aventurent alors vers les auges qu'un guide a chargées de granulés pour le plus grand plaisir des vacanciers. Plus tard, la nuit est déjà tombée, nombreux sont ceux qui se laissent tenter par un sauna nordique avec un plongeon dans un puits creusé dans l'eau glacée du lac ou encore par un spa scandinave avec des bains bouillonnants installés dans un petit jardin intérieur. Une détente vivifiante au terme d'une journée passée au grand air.

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