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Le Bhoutan cible une culture 100% organique d’ici à 2020

Écrit par Kremena Krumova, Epoch Times
10.10.2012
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  • Une femme travaille dans un champ au Bhoutan. Le pays souhaite que toute l'agriculture du pays soit biologique d'ici 2020. (Manan Vatsyayana/AFP/Getty Images)

Dernièrement, le ministre de l’Agriculture et des Forêts du Bhoutan, Pema Gyamtsho, a annoncé un plan ambitieux visant à transformer la production alimentaire afin qu’elle devienne 100 % biologique d’ici 2020. Dans un pays où 79 % de la population est impliquée dans l’agriculture et où, parallèlement, les gens cultivent de hautes aspirations spirituelles, viser l’alimentation biologique peut paraître simple, toutefois de nombreux défis pointent à l’horizon.

«C’est inspirant et ça fait parler. Il sera intéressant de voir s’ils seront capables de soutenir ce projet au cours de la prochaine année – et s'ils pourront dire si la transition a été facile ou non», indique en entrevue Danielle Nierenberg du programme Nourishing the Planet au Worldwatch Institute.

Le Bhoutan est un petit royaume situé dans l’Himalaya, entre l’Inde et la Chine. L’agriculture y est essentiellement une activité de subsistance. Une étude réalisée en 2006 a révélé que plus de 85 % du riz produit dans le pays était consommé sur place. Le commerce des aliments implique surtout les pommes, les mandarines, les pommes de terre et le gingembre.

Toujours est-il que le riz rouge du Bhoutan est un exemple de rentabilité agricole. Beaucoup de cultivateurs de riz dans les zones de haute altitude produisent du riz rouge pour les marchés d’exportation aux États-Unis et en Europe, où environ, selon le ministère de l’Agriculture, 100 tonnes de riz blanchi sont exportées chaque année.

Mme Nierenberg a déclaré que si la décision d’aller vers la culture biologique profitera principalement aux citoyens du pays, il peut aussi servir d’exemple pour d’autres régions et pays à populations réduites, présentant une quantité suffisante de terres fertiles.

«Ils peuvent apprendre du Bhoutan comment faire», a-t-elle ajouté.

L’idée d’aller vers le biologique a fait surface en 2002 lors du Plan national pour l’agriculture biologique au Bhoutan, mais c’est en 2008 que le plan a été élaboré par le ministère de l’Agriculture. Cette politique vise à promouvoir l’agriculture biologique comme pratique courante pour les paysans du Bhoutan afin d’élever leur niveau de vie.

L’agriculture au Bhoutan est déjà presque entièrement biologique, car très peu de pesticides ou d’engrais synthétiques sont utilisés. Il reste pourtant des défis, tels que la sensibilisation et l’explication du biologique aux agriculteurs, parlementaires et consommateurs.

Au Bhoutan, l’agriculture biologique est souvent confondue avec l’agriculture traditionnelle et est ainsi considérée comme arriérée, tandis que l’agriculture moderne est liée aux technologies vertes.

Un autre problème est le manque d’un cadre juridique, de normalisation et d'institutions développées pour soutenir les producteurs biologiques.

La production biologique est aussi reconnue pour son besoin de main-d’œuvre plus grand; or, le Bhoutan ne dispose pas assez de travailleurs. Selon un rapport de 2008, sur une population totale de 634 982 personnes, seulement 49 % pratiquent activement l’agriculture.

«C'est maintenant vraiment le temps que les gouvernements du monde entier s’engagent dans les méthodes agro-écologiques. Ces investissements vont créer une résilience non seulement au Bhoutan, mais partout dans le monde. Ils contribueront aussi à améliorer les rendements», a ajouté Mme Nierenberg.

La spécialiste avertit cependant que l’agriculture biologique n’est pas nécessairement synonyme de durable, en particulier à grande échelle, parce que l’agriculture doit prendre en compte non seulement la façon de réduire l’utilisation de produits synthétiques, mais aussi la façon de contribuer à la biodiversité, la reconstruction des sols, la protection de l’approvisionnement en eau et la prévention de la pollution de l’air.

«Bio ne signifie pas toujours mieux, la durabilité est ce que nous devons viser avant tout», a-t-elle précisé.

Le Bhoutan semble être sur la bonne voie. Selon la politique du ministère de l’Agriculture, «dans un pays où prévaut la philosophie de la “voie du milieu”, la plupart des politiques de développement sont inclusives et non exploitantes. Ainsi, la durabilité est encouragée dans tous les projets».

Version anglaise: Bhutan Goes for 100 Percent Organic, Challenges Abound

 

 

 

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