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Fonte de la calotte polaire?... Ou non?

Les différends entre les tenants du débat

Écrit par Aron Lamm, Epoch Times
11.10.2012
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  • Glace flottant dans l’océan Arctique, débat animé opposant les climato-sceptiques et les scientifiques sur la fluctuation de la glace, qui fond soit s’accumule. (Courtoisie de NOAA Nouvelles)

Tout le monde en a entendu parler: le réchauffement climatique provoque la fonte des calottes polaires.

Mais sont-elles réellement en train de fondre? Ce phénomène très médiatisé, comme beaucoup d’autres liés au réchauffement climatique, a été attaqué par ceux qu’on surnomme actuellement les climato-sceptiques; de fait comprendre ce qui se passe réellement avec les calottes glaciaires n’est pas une mince affaire.

Steve Goreham, directeur exécutif de l’organisation non gouvernementale CSCA (Climate Science Coalition of America) a récemment écrit un article pour riposter au journal télévisé américain PBS NewsHour du 20 septembre ayant couvert la diminution de la  calotte glaciaire en Arctique.

Goreham, auteur du livre Le monde fou, fou, fou du climatisme: L’espèce humaine et l’obsession du changement climatique (le terme «climatisme», néologisme péjoratif pour dénoncer les scientifiques «climatistes» tirant la sonnette d’alarme), accuse PBS de ne pas voir la vérité en face.

Selon lui, données de la National Snow and Ice Data Center (NSIDC) à l’appui, les glaciers de l’Arctique sont en effet en train de fondre, mais cela ne représente que 2% des glaciers mondiaux, tandis que 90% se trouvent en Antarctique et sont actuellement en train de s’accroître.

Cela implique-t-il que tout va bien?

«Pas vraiment», selon le professeur Veijo Pohjola, glaciologue de l’Université d’Uppsala en Suède, «globalement les données de l’article sont correctes, mais comme toujours, quand vous traitez avec des autodidactes [Goreham n’est pas un expert en matière de glaciers], il y a des erreurs». Pohjola explique que la mer de glace- glace qui flotte dans les océans- et les glaciers terrestres fonctionnent radicalement différemment.

La glace en mer varie considérablement au fil des saisons, car elle est directement exposée à l’eau de mer, tandis que les couches de glaces sur terre et les glaciers changent très lentement. Il est vrai que la calotte glaciaire en Antarctique contient le plus de glace au monde, mais elle repose sur un continent, alors que la glace de l’Arctique est une banquise.

Pohjola explique que l’Antarctique fait également partie de ce que l’on nomme la mer de glace et a en effet augmenté légèrement, d’environ 1%, au cours des 30 dernières années. Durant la même période, la banquise de l’Arctique a diminué de plus de 4%. Ce chiffre peut paraître ridicule, mais les résultats sont spectaculaires.

«Il n’est pas non plus indécent d’affirmer qu’il n’y aura pratiquement pas de mer de glace dans l’Arctique en été d’ici 10 ans», a déclaré Pohjola.

Il existe une controverse parmi les scientifiques quant à savoir si oui ou non la croissance de la mer de glace en Antarctique est statistiquement significative. Selon Goreham elle l’est, et Pohjola est d’accord sur ce point, mais d’autres recherches sont nécessaires pour comprendre ce qui se passe véritablement.

Quoi qu’il en soit, Pohjola affirme que  les modèles climatiques actuels prévoient que les effets du réchauffement climatique seront sensiblement plus visibles et plus nets dans l’Arctique.

La raison en est que les courants océaniques comme le Gulf Stream sont comme une autoroute d’eau chaude qui va de l’équateur à  l’Arctique, alors que les courants océaniques autour de l’Antarctique sont différents, sans échange de chaleur.

Chute glaciaire du Groenland

Alors, mettons de côté pour l’instant le sort des ours polaires, si la plupart des glaces du monde sont liées aux calottes glaciaires et la calotte glaciaire en Antarctique est en train de s’accroître, peut-on affirmer que le  risque d’un scénario «Waterworld» est nul ? Dans ce film de1995, le réchauffement climatique cause la fonte des calottes polaires et la Terre devient alors intégralement recouverte d’eau.

«Encore une fois, la réalité est plus complexe», explique Pohjola, «85% des glaces du monde se trouvent dans l’Antarctique, mais les 15% qui restent suffisent pour élever le niveau de la mer de 7 ou 8 mètres (22-26 pieds), donc je pense que le public doit en être informé».

La plupart de ces 15% se trouvent sur le Groenland dans l’Arctique, où des changements spectaculaires sont en cour depuis quelques années, avec de gros morceaux de glace chutant et flottant au large de la mer.

Cela est probablement dû, selon Pohjola, au fait que la calotte glaciaire est sapée par le bas du fait de la température accrue de l’océan.

Ce phénomène a également été observé dans l’ouest de l’Antarctique.

Assurément la calotte polaire de l’Antarctique a connu une croissance, due à une augmentation des précipitations, (à noter qu’il s’agit aussi d’un effet du réchauffement climatique). Toutefois les études gravimétriques démontrent que la partie occidentale a perdu autant de masse fois six. Pohjola précise que tout cela est des plus compliqués à mesurer.

Goreham, quant à lui, affirme que «les conclusions divergent» concernant le Groenland, et reste sceptique quant aux résultats gravimétriques.

«Il est “incontestable” que les mesures gravimétriques des satellites GRACE de la NASA ont été reconnus pour commettre d’importantes erreurs et de fait ne permettent absolument pas d’établir quoi que ce soit», déclare-t-il.

«En outre, les scientifiques ne possèdent que quelques années de données gravimétriques. Ces données nous montrent des fluctuations à court terme et sont inaptes à fournir une estimation valide de ce qui s’est produit au cours des dernières décennies, que ce soit au Groenland ou en Antarctique.»

Perte ou gain de glace?

Goreham affirme enfin qu’il croit que le Groenland «fond sur les côtés, non loin de la Terre qui se réchauffe naturellement depuis la période froide du petit âge glaciaire, mais devient plus épais au centre et accumule de la neige».

Il cite l’exemple d’un ensemble d’avions abandonnés sur le Groenland en 1942 et retrouvés ultérieurement sous 270 pieds de glace.

Encore une fois, tout cela peut sembler incroyable, mais «cela ne reflète qu’un manque de connaissances en matière de dynamique des flux de la glace», déclare Pohjola.

«Même si une couche de glace perd de la masse, les parties supérieures s’accumuleront continuellement, tandis que la glace se déplacera vers le bas puis vers le large. Le Groenland perdrait de sa masse en quantité incroyable, ces avions sombreraient sous la neige», a-t-il expliqué.

Ces prises de bec entre les sceptiques, qualifiés de «négationnistes» par certains, et ceux qui peuvent être considérés comme les représentants du courant scientifique dominant, qualifiés de «climatistes» par d’autres, deviennent parfois insupportables pour les profanes.

Pohjola est d’avis qu’en tant que scientifique, il doit continuer à faire de son mieux pour vulgariser des faits scientifiques complexes de manière à ce qu’ils soient compréhensibles, en particulier en ce qui concerne les questions importantes et controversées comme le réchauffement climatique.

«C’est la seule façon d’obtenir la confiance du public», affirme-t-il.

Il ajoute: «Les extrémistes des deux côtés du débat climatique écoutent rarement les arguments scientifiques. Ils prennent notre discours prudent et nos incertitudes comme le signe de notre incapacité et ne cherchent pas à comprendre notre façon de raisonner.»

«On pourrait vraiment résumer tous les signes que nous voyons en ce moment avec l’expression: si ça marche comme un canard et fait coin-coin comme un canard, c’est probablement un canard.»

Version anglaise: Polar Ice Is Melting … Or Is It?

 

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