Le président Barack Obama et le candidat républicain, le gouverneur Mitt Romney viennent de s’affronter dans le deuxième débat, d’importance capitale dans une course à la présidence des plus serrées. La pression pour Obama était à son comble, sa progression dans les sondages ayant été relativement faible suite au premier débat.

Obama s’est montré beaucoup plus offensif dans cette deuxième manche, où il a pris soin de défendre le bilan de son administration, rappelant finalement son rôle, ayant sauvé l’économie américaine de la grande débâcle économique de 2008. Le président a aussi attaqué le dossier Romney et les observations qu’il avait faites durant sa campagne.

Le débat, qui s’est tenu à l’Université de Hofstra, à Hempstead, dans l’état de New York, s’est déroulé sous forme de conférence, dans laquelle les membres du public, 35 électeurs indécis, et un modérateur, posaient des questions aux deux candidats sur la politique intérieure et étrangère.

«Le gouverneur Romney n’a pas de plan en cinq points, il a un plan en un point,» a déclaré Obama, se référant au plan économique du challenger républicain en matière d’expansion économique, rappelant que les choix politiques de Romney profiteraient essentiellement aux riches. «Il ne prescrit pas le travail», a t-il dit, ajoutant: «C’est ce qui repousse les familles de classe moyenne.»

Avant cela, Romney a déclaré que son programme permettrait la création de 12 millions d’emplois dès son premier mandat. «Laissez Detroit faire faillite», phrase de Romney que le président a soigneusement rappelé, se référant à la politique de son adversaire concernant l’industrie automobile. Obama a expliqué: «S’il n’y avait pas eu de sauvetage nous aurions perdu un million d’emploi.»

L’échange entre les deux a conduit à un échange d’attaques concernant la stratégie américaine en matière de production de pétrole, gaz naturel, charbon et toute forme d’énergie sur les terres fédérales.

Romney a ensuite posé sa question piège, une accusation plus qu’une interrogation, au sujet de l’administration et politique d’austérité du président sur la production globale des terres fédérales, ce qui à nouveau a conduit les deux candidats à s’attaquer mutuellement sur leurs résultats et provoquer un phénomène de diaphonie. Ce n’est «tout simplement pas vrai», a déclaré M. Obama, tandis que Romney intervenait: «C’est tout à fait vrai.»

Lors du premier débat Obama a été critiqué par les experts et les observateurs pour avoir gardé les yeux vers le bas. Ici Obama n’a jamais baissé les yeux, gardant la tête haute. Il a également attaqué Romney sur sa manière de payer les impôts, thème qui est revenu de nombreuses fois lors de ces élections.

Romney a réaffirmé que l’administration Obama «enterrait» la classe moyenne, affirmant que lui, contrairement à son adversaire, amènerait la réduction d’impôts et permettrait aussi de réduire le déficit fédéral. Il a ajouté qu’il n’augmenterait pas les impôts pour les ménages à revenu élevé, car la baisse des taux leur permettrait d’avoir davantage de capital et stimulerait la création d’emplois.

Obama a réitéré une affirmation formulée lors du premier débat, expliquant que le plan de Romney coûterait 5 milliards de dollars, précisant que celui-ci voulait consacrer 2 milliards de dollars supplémentaires pour la défense nationale. En plaisantant il a affirmé: «Le gouverneur n’a donné aucun détail sur Big Bird ni Planned Parenthood, ni la façon dont il paie pour cela.»

Un électeur a questionné Romney sur ses choix politiques et s’ils seraient semblables à ceux de l’ancien président George W. Bush. Romney a clairement indiqué que bon nombre de ses choix politiques seraient différents de ceux de l’administration Bush, que beaucoup tiennent pour responsable de la récession économique actuelle.

Romney pour se défendre a rappelé que l’administration Obama avait accumulé 4 milliards de dollars de déficit. La politique économique d’Obama «nous mène sur le même chemin que la Grèce», a-t-il affirmé, «si vous choisissez à nouveau Obama, vous subirez à nouveau ces quatre dernières années».

«Ma priorité, c’est l’emploi, je sais comment y arriver», a déclaré Romney, ajoutant qu’il «sévirait contre la Chine.» Romney a dit qu’il allait traiter la Chine comme un manipulateur de devises.

Obama a contre-attaqué avec un coup puissant concernant la Chine, disant que l’ancienne société de Romney, Bain Capital, avait aidé à construire un système de surveillance pour le régime chinois et avait beaucoup investi dans les entreprises chinoises. «Gouverneur, vous êtes la dernière personne qui aurait intérêt à sévir contre la Chine», a-t-il rétorqué.

Les deux candidats s’affronteront une fois de plus lors du prochain débat, qui portera principalement sur la politique étrangère, le 22 octobre à l’Université de Lynn à Boca Raton, Floride.

Version anglaise: Obama Aggressive in Second Debate With Romney