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Looper : les tueurs du temps

Retrouver l'essence de plusieurs genres

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
01.10.2012
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  • Après avoir remonté le temps jusqu'en 2044, le Joe du futur (Bruce Willis) a un plan bien précis en tête lors de son arrivée dans le passé. (Alan Markfield/Alliance Vivafilm)

Présenté en première au gala de la soirée d'ouverture du dernier Toronto International Film Festival (Tiff), Looper : les tueurs du temps, version française de Looper, est à l'affiche depuis vendredi dernier. À sa tête se trouve le réalisateur et scénariste Rian Johnson qui a proposé dans le passé les films Brick (2005) et The Brothers Bloom (2009). Avec Looper : les tueurs du temps, Johnson vient de briser hardiment la roue d'une décennie de cinéma qui comptait plusieurs genres que certains ont pu qualifier d'éteints.

Le voyage dans le temps aura été inventé – mais il sera illégal et seulement disponible sur le marché noir. Lorsque la mafia désire se débarrasser de quelqu’un, elle enverra ses cibles trente ans dans le passé, là où un «looper» – un tueur à gages, comme Joe (Joseph Gordon-Levitt), attend de faire le ménage. Un jour, la mafia décide de «boucler la boucle», en envoyant le Joe du futur (Bruce Willis) dans le passé, pour y être assassiné.

Suspense, action, thriller, science-fiction, non seulement tous ces éléments sont complémentaires, mais ils sont conduits avec des mains de maître. C'est à se demander à quand remonte un film de la qualité de Looper, qu'il comprenne toutes les étiquettes précédemment mentionnées ou prises individuellement. On peut reconnaître à la fois l'influence de Chris Nolan et Inception, des frères Wachowski et The Matrix Trilogy, mais aussi les qualités qui ont fait de ces réalisateurs des étoiles. En revanche, avec le don cinématographique que possède Rian Johnson, on aurait pu espérer qu'il réduise facilement de moitié la violence que contient son film.

Looper détient un rarissime lot d'émotions intenses et idéal au divertissement qui respecte l'intelligence du spectateur. Johnson s'est permis de faire de chacune des séquences des icônes culturelles qui demeureront comme d'autres films cultes. Le scénario mariant admirablement simplicité et complexité fait du long métrage un modèle pour les années à venir.

La vision du futur de l'auteur/réalisateur, plus présente dans les premières minutes du film, rappelle celle de Children of Man, ou encore celle de The Road. Réaliste, dure, et désolante, cette dernière compte ce qu'il faut pour réfléchir sur les prochaines décennies qui nous attendent. La ville nocturne fait penser quelque peu à celle que Cronenberg a imaginée pour Cosmopolis. La technologie du futur mélangée à celle de notre présent ont été choisies judicieusement et insérées dans le film pour un maximum de crédibilité. L'orientation qu'a voulu donner Johnson par rapport à la théorie du voyage dans le temps saura assurément plaire à ceux qui aiment disserter sur le sujet ou à ceux qui ne l'ont pas encore fait.

Le lifting temporaire fait à l'endroit de Joseph Gordon-Levitt pour se rapprocher des traits de Bruce Willis passe particulièrement bien. L'énergie dégagée du jeu de Gordon-Levitt et la charge tendue que contient le long métrage placent en second, même en troisième place, son look «remastérisé».

Lorsqu'on tend à Bruce Willis un rôle comme Joe (du futur), il sait jouer selon l'envergure qu'on lui prescrit. Cela est une des belles qualités de cet acteur. Le public a donc droit à un Bruce Willis digne de ses passages remarqués dans 12 Monkeys, Pulp Fiction ou encore dans Sin City.

Paul Dano (Little Miss Sunshine, Ruby Sparks, Cowboys & Aliens) apparaît dans le premier quart de Looper. Il a pu obtenir un rôle passager, mais sa présence est bien sentie et emplie par le talent du jeune acteur. Du côté des vedettes féminines, Emily Blunt (The Devil wears Prada, The Adjustment Bureau, The Young Victoria), qui a déjà bien fait ses preuves dans le milieu du cinéma, joue comme il se doit un personnage ayant peu de matière. La révélation du film est le petit acteur de 1,17 mètre, Pierce Gagnon (One Tree Hill, The Way Home), qui donne une interprétation d'élite, perturbante et émouvante, et ce, pour seulement quelques minutes dans le film entier.

 

 

 

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