Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Grandeurs et décadences de la vie politique

Écrit par Frédérique Privat, Epoch Times
02.11.2012
| A-/A+
  • Le Palais Bourbon: la statue de Thémis, déesse de la mythologie grecque incarnant l’Équité et la Justice. ( Joël Saget/AFP)

Un ancien Premier ministre accusé de dénonciation calomnieuse, un président de la République impliqué dans une affaire d’emplois présumés fictifs, un ancien ministre des Affaires étrangères condamné à un an d’inéligibilité encore pour une affaire d’emplois fictifs. Les exemples sont malheureusement nombreux aujourd’hui quant au manque d’intégrité des politiques, pourtant souvent placés aux plus hautes instances de l’Etat.

Détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, ventes d’armes illégales, financement électoral frauduleux, tous ces scandales impliquant des hommes politiques ont peu à peu profondément miné le rapport de confiance que devraient entretenir les citoyens français avec leurs élus. Un sondage TNT-Sofres paru il y a un an,  révélait ainsi que 72% des Français pensent que leurs politiciens sont «plutôt corrompus», avec des résultats variables selon les partis politiques. «Ce jugement critique est le plus fort jamais mesuré depuis 1977, date à laquelle la question a été posée pour la première fois par TNS Sofres. Il est en outre en augmentation de 4 points par rapport à juillet 2010, qui était déjà un record», notait ainsi l’institut lors de la sortie du sondage.

L’intégrité des élus est donc devenue un défi à relever pour nombre de personnages politiques désireux de réhabiliter la confiance des citoyens envers les décideurs locaux et nationaux. Ce problème dépassant largement les frontières françaises, l’Union européenne avait été amenée à instaurer dès 1999 un Code de conduite européen relatif à l’intégrité des élus locaux et régionaux.

De même, l’OCDE avait en 1998, publié ses recommandations concernant l’amélioration des comportements éthiques dans le service public. En France, l’association Anticor s’est donnée pour mission de «lutter contre la corruption» et de «réhabiliter la démocratie représentative».

Créée en 2002 suite aux résultats du premier tour de l’élection présidentielle, l’association regroupe des élus, des magistrats, des chercheurs et des journalistes. «La conviction qui rassemble les membres d’Anticor n’est donc pas celle de porter la voix d’un parti en particulier, mais d’exiger de tous les partis et de leurs élus le comportement irréprochable inhérent à leurs responsabilités politiques, et de la part de tous les fonctionnaires, la probité qu’implique la recherche de l’intérêt général», peut-on ainsi lire sur le site de l’association.

Anticor bénéficie aussi du parrainage de plusieurs personnalités venant de tous bords : Eric Halphen, juge anti-corruption bien connu pour son enquête sur l’affaire des HLM dans les années 90, Christiane Taubira, député de Guyane et actuelle Garde des Sceaux, Tristan Mendès France, journaliste, William Bourdon, avocat du barreau de Paris et fondateur de l’association Sherpa (dont l’objectif est d’assurer la défense de victimes de crimes économiques).

Afin d’amener les candidats aux différentes élections à se positionner pour le respect de l’intégrité en politique, Anticor propose l’approbation et la signature d’une charte éthique à chacun d’entre eux. Dans le cas des législatives, la charte aborde des aspects propres à la vie parlementaire et qui, dans une certaine mesure, ne sont pas dépourvus d’intérêt. Notamment, le cas des lobbyistes, ces représentants d’organismes divers, entreprises ou associations, qui souhaitent faire passer leurs idées aux décisionnaires du Palais Bourbon. Depuis 2009, une accréditation des lobbyistes est nécessaire pour entrer dans l’enceinte du Palais et constitue un début d’encadrement de cette activité qui, selon les intérêts de certains, pourrait conduire à des pressions ou des dérives affectant l’intégrité et la souveraineté de ceux qui siègent à l’Assemblée.

Jean-Pierre Guis, élu de la mairie du 12e arrondissement de Paris et membre actif d’Anticor, défend le statut des élus. Pour lui, «tous les élus ne sont pas pourris, et ceux qui l’affirment sont donc contre la démocratie». Outre les propositions mentionnées plus haut, il va plus loin dans sa recherche de l’intégrité des élus et parle même de «professionnalisation de la politique», à savoir des élus qui, en multipliant leur mandat dans le temps et en recherchant leur profit personnel au mépris de ce pour quoi ils ont été élus, à savoir l’intérêt de leurs administrés, créent ainsi une quasi oligarchie au sein de l’exécutif. Il précise cependant que le temps de travail d’un élu étant considérable et nécessitant souvent une spécialisation notamment dans le cas des députés, l’expérience due au temps de pratique n’est tout de même pas négligeable. De plus, il va à l’encontre des idées reçues concernant les indemnités en rappelant le principe d’écrêtement qui depuis 1992, en limite le montant total, le surplus devant être reversé à d’autres élus.

L’existence d’abus est pourtant bien réelle et motive encore le caractère indispensable d’organismes tels qu’Anticor, Sherpa ou Survie qui tentent de maintenir une forme d’intégrité  et de respect des droits humains tant sur le plan social, économique ou politique.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.