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Le futur immédiat de l'économie espagnole

Écrit par Carlos Fermat, Epoch Times
03.11.2012
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  • Mariano Rajoy, Premier ministre espagnol, s'exprime lors d'une conférence de presse au Palais de l'Elysée le 10 octobre à Paris. La réunion bilatérale Espagne-France s'est focalisée sur la crise financière en cours qui affecte la zone euro. (Antoine Antoniol/AFP/Getty Images)

Depuis la présentation le mois dernier du budget de l'Etat espagnol pour 2013, le ministre des Finances et le chef du gouvernement ont tenté de rejeter le plan de sauvetage, le qualifiant d'excessif, et cherchant ainsi à protéger la marque espagnole. Il n'y a rien à objecter à cela, mais la situation sous-jacente espagnole a-t-elle fondamentalement changé?

Le 4 octobre à Londres, le ministre des Finances espagnol, Luis de Guindos, se trouvait en réunion avec les investisseurs internationaux. Il a donné une conférence à la prestigieuse London School of Economics. Il a affirmé que l'Espagne «n'a pas besoin de plan de sauvetage», mais que «pour obtenir un recouvrement, il est important de dissiper tous les doutes sur le futur de l'euro.»

D'après la déclaration du ministre, on perçoit facilement qu'il a choisi d'esquiver la responsabilité quant à la situation de la dette espagnole et au coût de son financement, en l'étendant de l'Espagne vers la zone euro dans son ensemble, notamment sur les doutes quant à un éclatement de l'euro.

Le 5 octobre, lors du Sommet des chefs d'Etat européens à Malte, Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a choisi de se tenir aux cotés du président français François Hollande et du Premier ministre italien, Mario Monti, se référant au plan de sauvetage comme à une «ligne de crédit bonifié» pour l'Espagne. Par ailleurs, il a insisté sur une intégration économique, bancaire et fiscale de la zone euro, au prochain Conseil Européen, le 18 octobre. Il a aussi suggéré que l'absence d'une telle intégration est indirectement responsable des luttes de l'Espagne. 

Son message clé suggérait que le lent progrès de l'intégration européenne, générant des doutes sur l'irréversibilité de l'euro, est la cause de tensions sur les marchés de la dette plutôt que la situation particulière de chaque pays. L'argument n'est pas convaincant, du moins intégralement, et plusieurs raisons peuvent être évoquées.

Discussion sur le sauvetage

Il semble que le ministre des Finances et le Premier ministre, en niant le besoin d'un plan de secours ou en discutant d' «une ligne de crédit bonifié», tentent de diffuser le message que «l'Espagne est différente» de la situation des autres pays européens renfloués, tels que la Grèce et le Portugal.

Cet argument est indiscutable, si l'on se base sur les fondamentaux de la macro-économie. L'Espagne ne se trouve pas dans la situation de la Grèce ou du Portugal, mais ce n'est pas le nœud du problème. Le point central devrait être dans l'effondrement spectaculaire de l'économie espagnole, qui ces dernières années, était fondamentalement liée au boom de l'immobilier et qui maintenant est incapable de générer les revenus nécessaires pour supporter la structure du pays.

En clair, la marée descendante causée par la crise de l'immobilier, entraînant avec elle tous ses secteurs connexes, a laissé le pays à nu, montrant que le modèle économique espagnol n'est pas viable dans les conditions actuelles.

C'est l'unique raison pour laquelle le bénéfice a grimpé en flèche depuis que la crise a pleinement éclaté en 2009. La bulle immobilière ayant éclaté, l'expansion du crédit a été ralentie par la perte des plus-values latentes qui avaient alimenté la croissance débridée des prix de l'immobilier. Ceci a mené à un taux de chômage jamais vu depuis des décennies, puis abouti aux graves problèmes de liquidités pour les familles, les banques et les entreprises.

Beaucoup se sont focalisés sur la réduction du déficit public. Mais aujourd'hui, le financement du pays se traduit par des dépassements de coûts dus aux primes de risques élevées demandées par ceux qui investissent dans la dette. Mais reporter l'accroissement du coût des financements sur les possibilités d'une chute de l'euro ou sur une intégration bancaire en berne ressemble plus à un manque d'autoréflexion.

En fait, si ces raisons étaient vraies, on pourrait conclure que tous les pays de la zone euro devraient voir leurs dettes publiques sous pression, et ce n'est clairement pas le cas. L'Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas et certains autres ont une dette souveraine notée AAA et financée à des taux d'intérêts trois ou quatre fois plus faibles que l'Espagne.

Plus ou moins d'impôts?

Afin de raviver la croissance économique, le remède de l'actuel gouvernement espagnol et des autorités européennes est le même: réduire le déficit. Il existe deux moyens pour y parvenir - l'État peut accroître les revenus (grâce aux impôts) ou réduire les dépenses (en coupant dans les infrastructures ou en éliminant les excédents de dépenses).

Le fait est que l'augmentation de la charge fiscale n'entraînera que des effets négatifs sur la consommation publique et la productivité des entreprises, les deux principaux piliers sur lesquels le pays devrait dépendre pour initier une voie de croissance à venir.

De nombreux analystes pensent que le modèle espagnol, tel qu'il existe, s'affiche désormais d'un luxe coûteux et peu efficace. Il suffit de jeter un regard sur les nombreuses informations émanant de toutes tendances, dénonçant des investissements injustifiés (aéroports inutiles, lignes ferroviaires sans passagers, dépenses somptueuses injustifiées par les municipalités) pour y trouver des indices.

Aide ou auto-suffisance?

À ce stade, alors que la prime de risque sur la dette espagnole atteint des niveaux record, quelle intervention serait alors la plus efficace? La plupart des experts pensent qu'une aide est nécessaire. Mais quel devrait être son ampleur, sa forme et ses nuances?

L'essence de l'économie d'un pays doit générer suffisamment d'activités pour payer sa croissance et régler ses dettes. Selon les chiffres de l'Institut national des statistiques d'Espagne publiés en septembre, il y a 23,1 millions d'adultes actifs dont 5,7 millions de chômeurs, ce qui signifie que 17,4 millions de personnes ont un emploi. Pour compléter ce tableau, en raison des effets du chômage, l'Espagne détient le nombre le plus faible de personnes âgées entre 16 et 64 ans, en activité. En Espagne, ce pourcentage est de 62,2%, alors qu'en France, il est de 69,1%, en Allemagne, 76,3%, au Royaume-Uni de 73,6% et aux Pays-Bas, de 77%.

Ces chiffres ne mentent pas. Que des adultes travaillent de façon productive est le seul moyen auto-suffisant pour faire croître l'économie.

 

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