Face à la puissance de l’ouragan Sandy, les météorologues du monde entier mettent en évidence la violence des éléments. Au niveau international, les gouvernements détaillent comment améliorer et développer les services climatologiques pour faire face aux phénomènes extrêmes liés au climat. La question cruciale est posée. Le lien entre ouragans et changement climatique existe-t-il? Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, les changements climatiques s’accélèrent. Cela entraînera des situations extrêmes sur les plans météorologiques et climatiques. Cette tendance devrait s’accentuer dans l’avenir et provoquer, dans de nombreuses régions du monde, des inondations, des sécheresses, des vagues de chaleur et de fortes pluies encore plus dévastatrices qu’aujourd’hui.

Conséquences du réchauffement climatique?

La Représentante spéciale des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe, Margareta Wahlström, a estimé que les pertes économiques provoquées aux États-Unis et dans les Caraïbes par le passage de l’ouragan Sandy étaient révélateurs de la menace engendrée par les changements climatiques au niveau mondial.

Les conséquences désastreuses sur la ville de New York, alors que le cyclone n’était pas d’une puissance extrême, sont inquiétantes. Une tempête tropicale s’est formée dans l’Atlantique Nord le 22 octobre, puis le 24 octobre elle est classée ouragan.

En 2006, la NASA avait déjà alerté de la vulnérabilité de New York, qui est dans une situation géographique de fragilité par rapport à la hausse des océans et des ouragans. Cette vulnérabilité s’est amplifiée avec les effets de la pleine lune, de sorte que les vagues à New York mesuraient près de 4 mètres de hauteur lors du passage de Sandy.

Une étude parue le 15 octobre dans la revue scientifique du PNAS va dans le sens de la thèse du réchauffement climatique. En effet, les chercheurs avaient conclu depuis 1923, par l’analyse des variations de la mer dans le golfe du Mexique, que «les saisons cycloniques des années chaudes seraient plus actives que dans les années froides». Mme Wahlström, du bureau de l’ONU pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes va dans ce sens et déclare: «Nous pouvons affirmer avec beaucoup de certitude que les régions des États-Unis et des Caraïbes touchées par l’ouragan Sandy seront vulnérables à de nouvelles catastrophes de cette magnitude, à cause de la montée des eaux et du réchauffement du littoral. Le panel intergouvernemental sur les changements climatiques a souligné que cette menace pèse en particulier sur les petits États insulaires».

Une modification du littoral dans le New Jersey

Les dégâts causés par l’ouragan Sandy, survenu le 29 octobre dans la région de New York, n’ont pas encore été chiffrés. Son passage a véritablement modifié le paysage de la partie littorale de l’État. Les photos aériennes prises après la catastrophe par les équipes de l’Administration Océanique et Atmosphérique nationale (NOAA) montrent un port ravagé, des étendues de sable là où existaient des maisons, des passages d’eau nouvellement créés.

Ainsi, le pont de Mantoloking a été jugé instable et fermé à la circulation. Cette construction, qui avait coûté 25 millions de dollars, a été recouverte d’eau, de sable et de débris de maisons.

Le passage de l’ouragan a provoqué des incendies dans de nombreux quartiers. Les inondations ont aussi provoqué de nouvelles circulations d’eau. Dans le New Jersey, l’eau traverse l’île et se connecte directement à l’océan Atlantique et au bassin Jones Tide. La côte littorale a été modifiée et selon les géologues, elle pourrait se maintenir à long terme.

Une nouvelle tempête à New York

Après les traumatismes de l’ouragan Sandy, une tempête hivernale baptisée Athéna s’est abattue dans la région de New York. Elle a ajouté au désarroi de centaines de milliers de personnes victimes de l’ouragan Sandy car de nombreuses personnes étaient alors privées d’eau et d’électricité.

Un bilan provisoire fait état de 113 morts et de 30 à 50 milliards de dollars de dégâts matériels estimés.

Une mise en garde des scientifiques et de groupes écologistes accuse le changement climatique d’alimenter des phénomènes climatiques extrêmes tels que la super tempête mortelle Sandy. Ils pensent que le Congrès devrait envisager d’adopter une taxe carbone. Ils font pression sur les démocrates centristes comme Barack Obama. De même, Andrew Holland, un analyste en politique énergétique souligne: «Le climat est de retour sur l’agenda, et je pense que Michael Bloomberg fera pression sur le Président qui devra agir d’une manière ou d’une autre».