Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Restaurer la confiance de l’entreprenariat

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
22.11.2012
| A-/A+
  • Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Un ferronnier travaille à la restauration de la grille royale du château de Versailles. (Mehdi Fedouach/AFP)

Créer de la valeur ajoutée, innover, garantir la croissance du nombre d’emplois, produire de la richesse, tels sont les défis du milieu entrepreneurial français. Concilier une politique sociale appuyée, avec une politique économique pérenne, telle est la nouvelle mission du gouvernement français après la réception du rapport Gallois le 5 novembre. Alors que des centaines d’entrepreneurs français manifestent leur mécontentement contre une fiscalité trop lourde, la politique du gouvernement semble prendre un nouveau cap pour relancer la croissance. Le savoir-faire français et la nécessité de revaloriser le travail semblent être les deux leviers pour créer de la richesse dans le pays et pérenniser l’économie française sur le long terme.

Entreprendre en France

Le rapport Gallois sur la compétitivité a conclu sur la nécessité de mesures plus libérales pour relancer la croissance et l’emploi en France. Une baisse du coût du travail de 30 milliards d’euros par l’allégement des cotisations sociales serait inévitable pour créer un choc de compétitivité. Le gouvernement Hollande, au fait de la nécessité des entrepreneurs de créer de la richesse en France, en a accepté les grandes lignes en l’accompagnant d’une augmentation généralisée de la contribution sociale d’ici à 2014. La distribution des richesses n’est donc pas l’unique solution politique à la crise, encore faut-il en créer.

Quelques semaines auparavant, après l’annonce du gouvernement que la taxation des plus-values lors des cessions sur les entreprises passerait à 60%, les entrepreneurs français se sont spontanément regroupés sur internet. C’est alors la naissance du mouvement des Pigeons, un mouvement de contestation des patrons devant un discours et des réformes du gouvernement d’apparence anti-patronat.

Monter une entreprise est souvent l’affaire de toute une vie et lorsque l’on crée une entreprise «on risque tout, sa vie, son patrimoine, sa santé, sa famille et on est responsable de dizaines ou de centaines de gens au quotidien», a déclaré Marc Simoncini, directeur d’un fonds d’investissement pour les start-ups, en octobre dernier sur France-Inter. La simplification du statut d’auto-entrepreneur a cependant permis de relancer en 2008 la création d’entreprises en France. Selon l’Insee, trois auto-entrepreneurs sur quatre n’auraient pas créé d’entreprise sans ce régime simplifié. Par ailleurs, les auto-entrepreneurs gagnent pour 90% d’entre eux moins du Smic, ce qui est loin de l’image anticapitaliste du patron qui se remplit les poches. Néanmoins, aucun rapport n’est prévu pour dissiper les nuages de méfiance qui assombrissent le ciel de l’entreprenariat, la dénonciation «du grand méchant patron».

Bien sûr, la situation est loin d’être complètement blanche du côté du grand patronat, au constat des multiples dérives du marché financier. Lorsque des entreprises ferment en France, pour des prix de fabrication moins élevés dans des pays ne respectant pas les droits de l’Homme, l’environnement et la démocratie, etc., il est légitime de voir naître des opinions fortes s’opposant au patronat et à cette politique sans valeur de l’«argent roi». Cependant, bien qu’inacceptable, l’exception ne fait pas la généralisation et le contexte mondial de la création d’entreprise permet de mettre en lumière un décalage de la France par rapport à ses homologues européens et américains.

La création d’entreprises vue de l’étranger

Les chercheurs du Global Entrepreneurship Monitor comparent l’entrepreneuriat au niveau international. Pour comparer l’état des entreprises dans un pays, ils ont créé le «taux d’activité entrepreneuriale» (TAE), qui différencie trois catégories d’entrepreneurs : les entrepreneurs qui sont engagés dans un projet sans l’avoir encore créé, ceux qui l’ont créé depuis moins de trois ans et demi  et enfin ceux qui l’ont créé depuis plus de trois ans et demi.

En France, c’est la première catégorie qui est la plus importante, supérieure de trois fois à la deuxième catégorie et de six fois par rapport à la troisième catégorie. En Allemagne, ces trois catégories sont plus équilibrées même si la première catégorie est nettement inférieure. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, cet équilibre est encore plus marquant. On en déduit que, dans les autres pays, la création d’entreprises a le vent en poupe et que leur pérennité et leur rentabilité trouvent des valeurs plus solides qu’en France. Le chiffre le plus significatif en est le TAE des entrepreneurs ayant passé le cap des trois ans et demi, d’un taux de seulement 2% en France alors qu’il s’élève à 6% en Allemagne et à 9% aux États-Unis.

Pourtant, certains secteurs en France continuent à bien se porter et à rayonner à travers le monde. Il s’agit du domaine du luxe, des arts, de l’artisanat et de la culture.

Le savoir-faire français et la construction de valeurs

Début novembre, Arnaud Montebourg encourageait l’apparition de rayons exclusivement Made in France afin de promouvoir la production française dans la grande consommation. Il apparaît presque étonnant que les produits artisanaux français sont gages de bonne qualité, à l’image, au niveau mondial, des produits de luxe Made in France faisant référence en la matière.

Le luxe est en effet ancré profondément dans l’histoire et la culture française, dans un savoir-faire présent dans le patrimoine artisanal. Il est devenu source d’inspiration dans le monde entier. On peut retrouver les traces de cet héritage au XVIIe siècle, lorsque Louis XIV fait venir à Paris tous les plus grands spécialistes européens et français des différents corps de métier du luxe, de l’art et de l’artisanat. Son objectif a été d’initier en France une formidable période de création artistique, technique et culturelle, en même temps que de pérenniser ces arts et savoir-faire au sein des institutions du pays. On retrouve également cet héritage quelques siècles plus tôt lorsque la Renaissance, portée par la découverte en Grèce de la grande civilisation antique, redéfinissait les codes des sociétés européennes par un renouveau et un perfectionnement des domaines intellectuels et artistiques.

C’est parmi ces héritages qu’est née la qualité française, témoin en Europe des grandes avancées novatrices de notre civilisation.

L’innovation, une clé majeure

Dans ce contexte élargi, le rapport Gallois met l’accent sur la préservation et la stimulation de l’innovation avec des dispositifs en faveur de l’investissement dans les PME ainsi qu’un crédit sur l’impôt pour soutenir la recherche. Le gouvernement entend soutenir le renouvellement des idées au sein des entreprises pour que celles-ci puissent rester compétitives au niveau national et mondial. L’innovation est également la clé de nos voisins Allemands, quatrième économie mondiale, un rang devant les Français.

Les Allemands ont en effet misé il y a plusieurs années sur le haut de gamme et la qualité industrielle de leurs produits, avec en prime la structuration de leur économie autour des petites et moyennes entreprises, tissant des liens forts avec les grands groupes industriels. Les PME de petite structure, et évoluant souvent dans un contexte familial, sont à même de construire sur le long terme. Elles pourraient soutenir l’économie durablement, contrairement aux grands groupes qui axent leurs actions autour de la valeur boursière, agissant ainsi à très court terme.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.