Les autorités indiennes ont arrêté deux utilisateurs de Facebook qui ont critiqué la fermeture de Bombay par le gouvernement après qu’un politicien important soit mort, mettant au grand jour la condamnation des utilisateurs indiens de médias sociaux.

Une femme de 21 ans a été arrêtée après avoir critiqué la fermeture complète de Bombay, l’une des plus grandes villes du monde, pour les funérailles de Bal Thackeray, récemment décédé, a rapporté le Mumbai Mirror.

Une autre femme qui a «aimé» le commentaire a également été arrêtée, a ajouté le journal. L’auteur a par la suite retiré son commentaire, mais une bande d’environ 2.000 partisans de Thackeray a pris acte de son commentaire et a saccagé la clinique orthopédique de son oncle.

«Le respect se gagne, il n’est pas donné et encore moins forcé. Aujourd’hui à Bombay on arrête pour les motifs de peur et de non respect », indique la publication rapportée par la chaîne indienne NDTV. Elle faisait allusion à Thackeray, fondateur d’une droite, pro-hindoue appelée Shiv Sena. Elles ont été arrêtées ce dimanche, a rapporté le Hindustan Times.

Les arrestations ont rapidement attiré la condamnation d’internautes indiens.

Gautam Chikermane de l’Hindustan Times a déclaré via son compte Twitter que les autorités indiennes cibleront «tout le monde» après avoir arrêté la femme. Il a décrit l’incident comme un «détournement des médias sociaux par les puissants et les fondamentalistes.»

Le Centre pour la Défense d’Internet dans la Société basé à Bengalore a affirmé que la loi utilisée par les autorités indiennes sanctionnant la femme a été «clairement» mal appliquée. «Cette disposition a futilement été utilisée plusieurs fois dans le Maharashtra», où elle a été arrêtée, a-t-il dit.

«Cela ne devrait pas être considérée simplement comme ‘une régulation des médias sociaux’, mais comme une restriction à la liberté de parole et d’expression à la fois par la loi et la police», a déclaré le Centre.

Thackeray, 86 ans, est décédé ce week-end et son enterrement a attiré plus de deux millions de personnes en deuil, a rapporté le Times. En comparaison, les funérailles de Michael Jackson ont attiré plus d’un million de personnes en deuil.

Les deux femmes, qui vivent toutes les deux à Bombay, ont ensuite été condamnées à une peine de prison de 14 jours, puis libérées quelques heures après, chacune ayant payé 15.000 roupies (212 €), a rapporté NDTV.

En procédant aux arrestations, la police a cité une loi qui interdit les «actes délibérés et malveillants, destinés à outrager les sentiments religieux ou ceux d’une catégorie de la population en insultant sa religion ou ses convictions religieuses», a annoncé NDTV.

Le directeur du bureau de la police du Maharashtra a annoncé qu’une enquête sur l’arrestation des jeunes filles a été ouverte, a précisé le Hindustan Times.

Le Conseil de Presse du président de l’Inde Markandey Katju a déclaré au Times que si le gouvernement local n’a pas pu prendre les mesures d’abandon de poursuites contre les deux femmes, le gouvernement local est «incapable d’exécuter la loi de manière démocratique, comme le prévoit la Constitution sur laquelle ils ont prêté serment, et des conséquences juridiques vont suivre».

Version anglaise: In India, Criticism Follows Arrests Over Facebook Post