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Les minorités birmanes ne peuvent témoigner des progrès du pays

Crise humanitaire dans des régions comme le Kachin

Écrit par Shar Adams Epoch Times
24.11.2012
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  • Des enfants de l'ethnie Kachin dans un camp pour personnes déplacées à l'interne en Birmanie. (Bodenham/AFP/Getty Images)

WASHINGTON – Une crise humanitaire émerge au nord de la Birmanie pour la minorité ethnique Kachin. Des milliers de personnes fuient les combats entre l’armée birmane et l’Armée indépendantiste kachin.

Brianna Oliver, la porte-parole de la U.S. Campaign for Burma, affirme que des combats intenses, des violations des droits de l’homme et des bombardements ont poussé des communautés entières kachin à quitter leurs maisons. Environ 100 000 réfugiés ont désespérément besoin de nourriture et de trouver un abri actuellement.

«L’Armée indépendantiste kachin et l’armée birmane ont posé des mines et s'affrontent autour des communautés», a-t-elle spécifié en entrevue. «Un grand nombre de civils ont été blessés.»

Selon Human Rights Watch (HRW), il y a plus de 85 camps pour personnes déplacées à l’intérieur dans l’État de Kachin. Une quantité limitée d'aide internationale a obtenu la permission d'être acheminée; dans certaines régions, il y a une grave pénurie d'aide humanitaire et de nourriture, selon HRW.

«Le président Thein Sein doit accepter au plus vite de laisser les organismes humanitaires joindre ceux qui ont besoin d’aide», a déclaré dans un communiqué Bill Frelick, directeur du programme des réfugiés de HRW.

Après 50 ans de régime militaire oppressif, le dirigeant birman, l’ex-général Thein Sein, a effectué des progrès en matière de réformes démocratiques. Cependant, les minorités ethniques continuent à souffrir.

Incapable de contrôler une armée corrompue, qui demeure constitutionnellement indépendante du pouvoir exécutif, Thein Sein a refusé l'apport de l'aide internationale aux régions frappées par des troubles, comme celles où se trouvent les Kachin et les Rohingya de l'État de Rakhine, dans l'Ouest.

Certains membres du Congrès américain affirment que la crise humanitaire au Kachin a été négligée par la communauté internationale et ils accusent l’armée birmane de possibles crimes de guerre. Un groupe bipartite a envoyé une lettre au président Barack Obama à la veille de son voyage historique en Birmanie, l’invitant à appeler au retrait des troupes et à plus de progrès dans les pourparlers de paix.

«Le sort des Kachin est souvent négligé par la communauté internationale et les conditions humanitaires se détériorent gravement dans l'État de Kachin et les camps de réfugiés kachin», explique la lettre.

Le 19 novembre, le président Obama a souligné la situation difficile des Kachin dans un discours à l’Université de Rangoon, en Birmanie.

«C’est maintenant que vous avez l’occasion remarquable de transformer les cessez-le-feu en quelque chose de durable et de rechercher la paix où des conflits persistent, notamment dans l’État de Kachin», a déclaré Obama.

Toutefois, même pendant qu'il prononçait son discours, les combats continuaient au Kachin. Les troupes gouvernementales ont tiré chaque demi-heure, selon des médias birmans.

L’année dernière, l’armée birmane a rompu 17 ans de trêve et, malgré des négociations de paix en cours (la dernière en octobre), aucun accord n’a été conclu.

En grande partie chrétiens, les Kachins sont l’une des huit grandes minorités ethniques qui luttent pour leur autonomie en Birmanie.

Richesses de l’État de Kachin

Brianna Oliver explique que les enjeux sont élevés pour toutes les parties. Les Kachin, tout comme d’autres minorités, plaident en faveur de l’autonomie sur la base d’un accord conclu en 1947 sous le dirigeant d’alors, Aung San, le père du Prix Nobel de la paix et aujourd’hui chef de l’opposition, Aung San Suu Kyi.

Les militaires birmans ont cependant tout intérêt à conserver le contrôle de l’État de Kachin. Il ne s’agit pas seulement d’une région géopolitiquement stratégique, partageant des frontières avec l’Inde et la Chine, elle est aussi riche en ressources.

Selon Brianna Oliver, grâce à la levée des sanctions américaines contre plusieurs entreprises birmanes, les occasions d'affaires sont désormais nombreuses.

«Cela incite beaucoup l’armée birmane à poursuivre les combats», ajoute-t-elle.

Collaboration chinoise avec junte militaire

La question est d'autant plus compliquée par la proximité de l'État de Kachin avec la Chine. Les autorités chinoises ont récemment renvoyé des réfugiés fuyant les violences, et les forces militaires birmanes et chinoises entretiennent des liens étroits. Selon le magazine The Irrawaddy, tandis que Thein Sein accueillait Obama à Rangoon, deux délégations militaires birmanes de haut niveau rendaient une visite officielle à leurs homologues en Chine.

Michael Green, un analyste en sécurité du Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington, affirme que l’argent chinois encourage des officiers militaires corrompus à s’emparer des terres et des ressources au Kachin. Parvenir à un compromis soutenu par l’armée sera un défi pour Thein Sein.

«La séparation des forces, c’est une chose», a déclaré Green lors d’une conférence du CSIS. «En fait, la solution politique durable à cette question va vraiment mettre à l’épreuve [...] l’influence de Thein Sein sur ces puissants individus.»

Version anglaise: Burma’s Kachin People in Crisis

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