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L'histoire insolite d’une entreprise de filature de laine en Ardèche

Écrit par Géraldine Fornès, Epoch Times
29.11.2012
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  • En Ardèche, l’entreprise Ardelaine a su créer une activité de filature en respectant les normes de rentabilité et de développement local. Sur la photo la couture d’un matelas. (avec l’aimable autorisation d’Ardelaine)

L'aventure a commencé dans les années 80, lorsque quelques amis se sont rassemblés pour remettre en état de fonctionnement la filature de Saint-Pierreville, située au cœur de l'Ardèche. Comme toute autre entreprise, Ardelaine a été soumise à un impératif de rentabilité; son chiffre d'affaires était de 1.750.000 euros en 2010. Ardelaine est une SCOP, une société coopérative et participative qui a su voir le jour grâce à une équipe motivée et compétente de jeunes entrepreneurs. La particularité d'une SCOP est que les salariés sont détenteurs de 51% du capital. Par ailleurs, quelque soit la quantité du capital détenu, chaque coopérateur ne dispose que d'une voix lors de l'assemblée générale de l'entreprise.

L’entreprise est partie d'un constat simple: ne plus jeter la laine de mouton des éleveurs proches issus de la Drôme ou d'Ardèche. C'est ainsi que 250 éleveurs sont parvenus à revendre la laine de presque 50.000 moutons à un tarif concurrençant tout autre réseau. Une quarantaine d'employés, soit l’équivalent de 35 emplois à plein temps, sont actuellement en poste dans la SCOP Ardelaine de Saint-Pierreville. Suite à l’expansion de l’entreprise, le petit village a vu sa population augmenter d'une centaine d'habitants, permettant de faire fonctionner une école pour les enfants des nouveaux arrivants.

«À la base, il faut une équipe solidaire afin de travailler pour une économie réelle», déclarent Béatrice et Gérard Barras, fondateurs de l’entreprise. Projet ambitieux à l’échelle humaine, le pari était de valoriser les ressources locales, en récupérant une laine longtemps gaspillée et en respectant l'environnement.

Selon eux, c’est aussi un espoir que cet exemple puisse inspirer d'autres entrepreneurs. En effet, ce projet a requis peu de moyens financiers et a permis de réhabiliter une filière laine dans la région. Les valeurs de l’entreprise sont partagées, 100% des efforts sont fournis dans un circuit court, utilisant des ressources locales et réalisant les ventes en France. C'est à la fois accessible, inscrit dans une économie solidaire, et «globalement, ça rend heureux», d’après une étude réalisée sur ce type de structure.

Ardelaine  est une filière globale allant de la tonte à la confection. Aucun traitement n'est utilisé pour le nettoyage de la laine, seulement du savon biodégradable, sans aucune chimie. La laine est cardée à plusieurs reprises, cela permet un niveau de finition adapté à chaque utilisation. Ainsi sont créées trois grandes familles production. Tout d'abord des matelas en laine isolants qui permettent une régulation thermique idéale favorisant un meilleur sommeil. Ils sont cousus main et sont proposés selon plusieurs types de fermeté. Autour de la literie sont aussi fabriqués sur place de douillettes couettes artisanales, des oreillers morphologiques revêtus de tissu bio, des surmatelas et autres linges de chambres, mais aussi de la literie pour les enfants, ceci dans des normes de respect de la santé et de l'environnement.

Enfin, Ardelaine, c'est de la confection allant de la maille aux vêtements, aux chaussettes, aux chapeaux, aux pulls, etc. Les ventes des produits entièrement créés sur place se répartissent en 25% des ventes réalisées en local à la boutique de Saint-Pierreville, 33% sur les foires (les prochaines se tiendront les 28/29 et 30 novembre en Bretagne à Lannion, Brest et Quimper), les 42% restants étant faites par correspondance.

Découvrir l’intégralité de la gamme sur www.ardelaine.fr

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