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Les abeilles sauvages de hautes montagnes menacées

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
03.11.2012
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  • Les abeilles qui s’établissent dans les hauteurs alpines ont un espace de pollinisation réduit. (Wikipédia)

Le changement climatique affecte la biodiversité et met en péril les abeilles sauvages des hautes montagnes. Les chercheurs de l’université de Würzburg et des biologistes, les professeurs Bernhard Hoiss, Jochen Krauss et Ingolf Steffan-Dewenter, ont étudié les abeilles dans un espace naturel du parc national de Berchtesgaden. Le Parc National de Berchtesgaden est situé dans le sud-est de l’Allemagne en Bavière, il s’étend sur 210 km². C’est le seul paysage alpin d’Allemagne et il a été reconnu réserve de la biosphère par l’UNESCO en 1990. Selon le professeur Bernhard Hoiss, «le parc de Berchtesgaden est idéal pour cette étude, car il possède plusieurs échelons d’altitude ainsi que plusieurs niveaux de climat». En effet, le réchauffement climatique est visible dans les hautes montagnes, il affecte la biodiversité, les plantes, les animaux et les abeilles souffrent aussi de ce bouleversement.

Le devenir des abeilles sauvages du parc national

Les glaciers fondent, les terres dégèlent, les plantes endémiques disparaissent car elles souffrent du réchauffement de la terre et les abeilles sauvages se terrent dans les sous-sols, à la recherche d’un peu de fraîcheur. Les montagnes du parc national de Berchtesgaden s’élèvent de 600 à 2.000 mètres d’altitude. Les explorateurs de l’université de Würzburg ont répertorié 87 espèces d’abeilles sauvages dans le parc national. Parmi celles-ci, 19 sont des bourdons.

 

Les colonies d’abeilles vivant à basse altitude sont plus importantes, car les prés situés en hauteur se sont réchauffés. Les colonies s’entassent en communautés, elles s’organisent et créent des nids souterrains, à la recherche d’un peu fraîcheur. Les abeilles qui s’établissent dans les hauteurs alpines ont un espace de pollinisation réduit, elles ne disposent que d’une faible zone de distribution et d’alimentation. En effet, les fleurs sont désormais utilisées par les autres abeilles pour se nourrir. Ainsi, Bernhard Hoiss commente: «La réduction de la concurrence pourrait contraindre les abeilles sauvages [espèces endémiques] adaptées à la montagne, à disparaître, par contre, celles des plaines qui aiment la chaleur deviendraient dominantes dans les espaces alpins». Ainsi, la survie des abeilles sauvages spécialisées dans les hauteurs alpines serait en péril. Et pour les pays situés à des latitudes élevées, l’effet est le même, comme par exemple le nord de la Scandinavie.

Les répercussions sur la flore

La perte programmée des abeilles sauvages aura une incidence sur la pollinisation, car les espèces végétales endémiques sont riches et rares dans ces régions, elles pourraient bien disparaître. Nous savons en effet que la pollinisation faite par les insectes tels que les abeilles, contribue à la croissance de 66% des cultures mondiales utilisées pour la production à l’intention des hommes. La pollinisation contribue à la vie de la plupart des espèces végétales sauvages, soutiennent les chercheurs de l’université de Würzburg, en Allemagne.

  • Les cultures maraîchères et fruitières dépendent largement des pollinisateurs. (Wikipédia)

«Enfin, les pollinisateurs sauvages constituent une contribution inestimable pour maintenir la diversité des plantes sauvages», explique le professeur Ingolf Steffan-Dewenter de l’université. «Plus important encore, la pollinisation requiert une vaste gamme de pollinisateurs ayant des préférences différentes pour les fleurs, ainsi qu’une activité quotidienne et saisonnière différente. Il est trop risqué de s’en remettre uniquement aux populations gérées d’abeilles, lesquelles sont également en déclin. Aussi est-il absolument vital de conserver les habitats des pollinisateurs et de mettre en œuvre des pratiques agro-environnementales pour renforcer les ressources en plantes sauvages et les sites de nidification pour les abeilles dans les paysages agricoles.»

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de consommer au minimum 400 grammes de fruits et légumes par personne et par jour. Mais des études ont montré que plus de 50% des foyers européens sont bien en dessous de cette quantité. Si le problème de la pollinisation n’est pas résolu, ce chiffre risque alors de croître. Les chercheurs précisent que si les fruits et légumes viennent à disparaître de l’assiette du consommateur, des problèmes de santé publique feront leur apparition dans le monde.

Déclin des pollinisateurs dans les écosystèmes tropicaux et tempérés

Selon les chercheurs, le déclin est considérable pour un certain nombre de pollinisateurs et surtout dans les régions aux écosystèmes tropicaux et très tempérés. Ce développement inquiète les Européens, car sur les 153 milliards d’euros de production agricole mondiale, 22 milliards d’euros sont générés en Europe, et surtout, tout dépend de la pollinisation des insectes. Les chercheurs s’inquiètent de la stabilité de la production alimentaire car la santé des Européens pourrait en souffrir dans un avenir proche.

Henri Clément, président de l’Union nationale des apiculteurs français (UNAF) affirme que «tous les pollinisateurs sauvages sont en déclin». Selon lui, 35% des ressources alimentaires dépendent de la pollinisation assurée par les insectes. Selon le portail Gouv.fr, il est estimé que le labeur des abeilles équivaut à 153 milliards d’euros par an, s’il fallait le remplacer par du travail humain. Ce qui, selon Henri Clément, se fait déjà dans le Sichuan, en Chine, où l’on assure la pollinisation à la main, faute d’abeilles. En effet, les producteurs sont réduits à fertiliser les fleurs de poiriers à la main, les pollinisateurs et les plantes à pollens de la région ayant été détruits par une utilisation abusive de produits chimiques. Les cultures maraîchères et fruitières dépendent largement des pollinisateurs. Ainsi, les États-Unis ont aussi importé massivement des abeilles d’Australie pour assurer la fertilisation de leurs vergers.

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