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L'histoire de Pi

L'arche de Pi

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
30.11.2012
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  • Dans le film L'histoire de Pi du réalisateur Ang Lee, Pi (Suraj Sharma) doit apprendre à assurer sa propre survie au milieu de l'océan, tout en évitant de se faire dévorer par un tigre qui partage le bateau avec lui. (Rhythm & Hues/Twentieth Century Fox Film Corporation)

Il n'a pas été chose facile de trouver un réalisateur pour l'adaptation du livre à succès Histoire de Pi, livre de l'auteur canadien Yann Martel. Night Shyamalan, Alfonso Cuarón et Jean-Pierre Jeunet ont fait partie de la liste des réalisateurs qui a traîné pendant des années. C'est finalement Ang Lee (Crouching Tiger, Hidden Dragon, Brokeback Mountain), maintes fois décoré par Hollywood et par la communauté internationale du film, qui a pris le projet en main. En plus d'être une des plus respectables expériences de cinéma de 2012, certaines séquences ont été tournées à Montréal. Que demander de plus!

Passant d'une vie de rêve vécue dans un jardin zoologique rempli d'animaux à celle d'un survivant d'une tragédie maritime, le jeune Indien appelé Pi (Suraj Sharma) devra faire face aux adversités que la vie lui réserve. Parmi elles, figure le partage d'une embarcation de fortune en plein océan avec un tigre du Bengale…

Il serait tentant de comparer le film de Lee avec ceux de James Cameron (soit Avatar et Titanic). Dans son plus récent film (Avatar), Cameron a mis en évidence le beau d'un monde imaginaire alors que Lee a su faire briller le sublime avec des éléments du réel avec Pi. Le naufrage que l'on y retrouve, moins étiré que celui de Titanic, est esthétiquement et émotionnellement plus spectaculaire que celui qui avait séparé «à jamais» Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. Quelques scènes font penser au travail du réalisateur Jean-Pierre Jeunet, que ce soit dans le traitement ou dans le choix de la trame sonore, avec un soupçon de l'intensité et de la réalité indienne du film Slumdog Millionaire de Danny Boyle.

  • Pi (Suraj Sharma) et le tigre du Bengale, répondant au nom de Richard Parker, regardent le jour tomber après une autre journée éreintante qu'exige la survie en mer. (Twentieth Century Fox Film Corporation)

Des mystères sous-marins, en passant aux contrées de l'Univers jusqu'aux recoins d'un zoo, le 3D utilisé dans L'histoire de Pi arrive presque à équivaloir à la qualité des films documentaires IMAX. Chose certaine, le long métrage vient de prendre une bonne longueur d'avance sur le plan de l'innovation. On sent que le directeur photo a eu beaucoup de liberté et qu'il connaissait bien le médium avec lequel Ang Lee voulait travailler. L'ingéniosité va jusqu'à faire voyager à travers les textures, ce qui se veut une sensation fascinante pour l'œil et qui transporte l'esprit.

Bien que plusieurs cinéphiles remarquent que le son des salles de cinéma est de plus en plus fort, la technologie sonore Dolby Surround 7.1, incorporée au film, n'agace pas. Elle arrive plutôt à rendre l'expérience encore plus pénétrante, ne serait-ce que par ses vibrations que l'on peut littéralement sentir, ce qui accentue le réalisme.

L'Histoire de Pi donne une vraie place au talent de l'acteur Irrfan Khan, aperçu dans le dernier Spider-Man et très apprécié pendant plusieurs heures dans la saison 3 de In Treatment. La distribution du personnage de Pi à plusieurs des âges de sa vie est éblouissante. Belle découverte et jeu irréprochable du jeune Suraj Sharma, jouant Pi à l'adolescence. Mentionnons qu'il  en est à sa première expérience au grand écran.

Peu d'éloge pour l'acteur Rafe Spall (Anonymous, Hot Fuzz) qui aurait pu être facilement remplacé par un autre capable d'être plus émerveillé par l'histoire confiée par Pi lorsqu'il est adulte (Irrfan Khan).

Lee est parvenu à créer un doute continuel quant aux animaux défilant dans sa dernière réalisation. La ligne entre l'utilisation d'animaux véritables et des répliques animées par ordinateur est la plupart du temps indéfinissable. Richard Parker, le nom donné au tigre jouant presque un second rôle dans Pi, est magnifique, esthétiquement parlant, mais aussi parce qu’il est très crédible.

La quête multi-spirituelle dans la fleur de l'âge qu'entreprend Pi est inusitée et bien appropriée à l'aventure qui doit être vécue. Elle se veut un pendant idéal à toute la magie que Lee a pu faire émerger de l'œuvre de Yann Martel. Réflexion et beauté donnent une puissance à la production qu'Avatar a à peine effleurée.

 

 

 

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