Selon une nouvelle étude menée par les chercheurs, affirmant offrir la mesure la plus précise concernant nos glaciers à ce jour: au cours des deux dernières décennies, la fonte des calottes polaires au Groenland et en Antarctique a provoqué une hausse de 11 millimètres du niveau des mers sur l’ensemble du globe.

«Les deux calottes semblent perdre plus de glace aujourd’hui qu’il y a 20 ans. C’est au Groenland que le rythme de la fonte est extraordinaire, ayant presque quintuplé depuis le milieu des années 90», a déclaré Erik Ivins du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, qui a collaboré à cette étude. «En revanche, en Antarctique, la perte globale de la glace est restée assez constante, les données suggérant une augmentation de 50% au cours de la dernière décennie.»

Jeudi l’étude a été publiée dans la revue hebdomadaire Science, dirigée par des scientifiques de l’Université de Leeds. Elle aura  impliqué 47 chercheurs, des avions et 10 satellites différents afin de permettre des mesures précises de la glace et de la vitesse de la fonte. La recherche a été soutenue par l’Agence spatiale européenne (ASE) et la NASA.

Selon le rapport, la hausse de 11,1 mm du niveau des mers dans les calottes polaires représente un cinquième de l’augmentation totale au cours de la période de l’étude. La montée du niveau des eaux a été causée par la fonte des glaces, glaciers et calottes glaciaires, l’expansion des eaux chaudes océaniques, l’exploitation minière sous-marine.

Au Groenland et en Antarctique le taux global de fonte des calottes glaciaires n’a cessé d’augmenter dans le temps. Désormais la glace fond trois fois plus vite que dans les années 90 contribuant à une élévation du niveau des eaux de 0,95 mm par an. Avant les années 90 la fonte des glaces ne provoquait qu’une augmentation de 0,27 mm par an.

À elles deux, les chercheurs estiment que les deux zones perdent environ 344 milliards de tonnes de glace chaque année. La part du Groenland est de près de 263 milliards de tonnes (ce qui correspond à leurs prévisions). Le reste appartient à l’Antarctique.

Dans les années précédentes, le désaccord persistait concernant la quantité de glace perdue, en particulier sur le pôle sud. Certaines études démontraient une perte massive de glace quand d’autres évaluaient un gain de glace.

Selon un communiqué de l’Université de Leeds, grâce à cette étude ultime les chercheurs ont «réconcilié les différences».

Un des obstacles majeurs pour bien mesurer la perte de glace de mesure est l’isolement du terrain d’étude, en effet le Groenland est presque totalement inhabité et l’Antarctique est entièrement inhabité, sauf quelques scientifiques. D’autre part la taille massive des calottes polaires pose aussi problème et enfin les scientifiques ont également dû faire la différence entre la neige et la glace.

Les chercheurs annoncent que les données de l’étude la plus récente sont conformes aux prévisions énoncées dans le panneau intergouvernemental sur les changements climatiques de 2007. Cependant, les dernières données offrent une visibilité que l’étude de 2007 ne pouvait fournir.

Le professeur Andrew Shepherd, responsable de l’étude, a déclaré: «Sans ces efforts, nous ne serions pas en mesure de dire avec certitude aux gens comment les calottes glaciaires de la Terre ont évolué, ni mettre fin à l’incertitude qui a persisté durant tant d’années.»

Version anglaise: Polar Ice Loss Increased ‘Five-Fold’ in 20 Years